Au Japon
de Albert Londres

critiqué par Catinus, le 3 septembre 2016
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Délicieux
Albert Londres est un journaliste français né en 1884, décédé en 1932. En 1920, il découvre la Russie et son régime bolchevik naissant. En 1922 il voyage en Chine et au Japon dont il revient avec ces différents articles. Il prétend que le Japon n’est ni agressif, ni impérialiste mais désire faire partie de la cour des grands ( en s’armant).

Ces 90 pages sont assez délicieuses et, comme on dit, d’une étonnante modernité.


Extraits :


- Un journal nippon a besoin de cinquante signes japonais et de trois mille caractères chinois. Le typographe se meut avec une si grande rapidité au milieu de ces trois mille cinquante hiéroglyphes, dont la vue suffit à faire perdre la boule à un homme honnête, qu’il compte à peine deux fois plus de temps pour aligner un article que son confrère français devant les vingt-six lettres de l’alphabet !

- Parler du Japon sans signaler la geisha serait ressembler à cet homme qui, venu à l’Exposition de Paris en 1889, n’aurait pas remarqué le tour Eiffel.

- La geisha est à un Japonais ce qu’un centre d’attraction est à un corps céleste.

- L’art de la geisha n’est pas de troubler mais de ravir.

- Kyoto était joyeuse sous les lumières. La rue des théâtres, éblouissante de mille lanternes multiformes et multicolores, étourdissait. Nous marchions littéralement dans un kaléidoscope.

L’article intitulé : « Une journée à Kyoto » est particulièrement remarquable. En voici les premières lignes :
https://books.google.be/books/…

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Lors de ce voyage, Albert Londres se lie avec Paul Claudel. C’est de Claudel qu’est cette phrase :
« Le vieux poète sent peu à peu un vers qui le gagne comme un éternuement. »