Nous vivons dans la société du spectacle, Guy Debord n'a rien inventé (avant de mettre fin à sa vie) et par conséquent les médias et la presse ont bien plus de pouvoir, surtout aujourd'hui, qu'on peut penser et constituent presque un 2nd pouvoir pour qui sait intelligement les manier...C'est ce que nous conte Horace Mc Coy dans un polar très abouti, complexe, au propos rationaliste, avec ce protagoniste devant lutter contre énormément de médiocres sans idéaux; mais que d'aucuns pourront trouver confus par moments.
La fin est dramatique et ironiquement modelée sur l'image dont parle le journaliste-héros durant tout le récit tout en stigmatisant sans arrêt le lobbying, la démagogie, et le sensationalisme stérile.
[Un extrait...]
- Elle est byzarre, dit Myra en passant sa langue sur ses lèvres. On ne sait rien d'elle. Une traînée.
- Qu'est-ce qui vous prend, brusquement ?
- Comment voudriez-vous que je réagisse ? Vous venez de me dire que vous êtes gêné de vous trouver avec une femme qui n'appartient pas à ce milieu... -ce milieu de crétins patentés qui se prend pour la crème de la société.
- Je n'ai rien dit de pareil- vous êtes piquée.
- C'est vous qui êtes piqué. Mais, bon sang, que vous importe ce qu'ils peuvent bien penser de vous ? Pourquoi vous entêter à vouloir que votre nom soit dans le bottin mondain ? Pour eux vous n'êtes qu'un parvenu.
Antihuman - Paris - 42 ans - 28 novembre 2011 |