Babylone de Yasmina Reza
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un crime ordinaire chez des petits-bourgeois ordinaires
Yasmina Reza travaille beaucoup pour le théâtre et le cinéma. Le style de ce récit le reflète, et ce n'est pas désagréable ! La narratrice rapporte sobrement les faits, mais n'hésite pas à faire de nombreuses digressions pour éclairer ses propres sentiments comme les personnages traités avec humour. L'intrigue est mince : après une soirée un peu arrosée un voisin étrangle sa femme et sa voisine essaye de le raisonner et l'aide à appeler la police.
Au total nous avons une peinture parfois cruelle d'une société ordinaire, souvent méconnue mais attachante car elle nous ressemble. De nombreux détails illustrent cette description sans fard de comportements ordinaires dans le monde d'aujourd'hui.
Un petit livre qui se lit d'une traite et, pour ma part, avec plaisir
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Les critiques éclairs (3)
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Livre d'images
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 9 septembre 2019
Une ambiance banale entre des personnes qui ne se connaissent pas malgré quelques mots tendus entre la voisine et son compagnon.
Mais quelques heures plus tard, Jean-Lino redescend pour dire qu’il a tué sa femme.
Elizabeth, la narratrice déroule le fil de ses pensées, avant, pendant, après le drame, décrivant avec minutie et réalisme son enfance, sa vie actuelle, la rencontre avec son voisin, analysant ses relations avec celui-ci, essayant d’expliquer ses étranges réactions, dans cette série de scènes.
L’intrigue dans ce roman devient presque secondaire.
On feuillette un livre d’images, un album photographique, instantanés de moments décrits, de décors plantés, de visages détaillés, où les choses deviennent aussi importantes que les gens, (la valise rouge, les bijoux, les vêtements de Lydie), avec un sens de l’observation impressionnant.
L’auteure, avec la distance d’un professionnel derrière son appareil photo, expose l’angoissante solitude humaine, de questionnements en réflexions pertinentes.
"Quand on grandit avec l’idée de n’avoir personne, on peut difficilement revenir en arrière… n’avoir personne, c’est n’avoir même pas soi-même. Quelqu’un qui vous aime vous délivre un certificat d’existence (ou de consistance)."
Un roman très visuel, installant une distance peu agréable avec les personnages, une gênante sensation de froideur, voire de voyeurisme.
Un dîner mondain virant au drame
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 16 septembre 2018
L'auteur se complait donc dans les situations qui tournent mal, les malentendus qui vont loin, avec une tendance au dérapage. Ici, l'analyse psychologique est menée assez finement, sur un ton assez clinique, les sentiments étant toutefois retranscrits. Peut-être aussi m'habitué-je à son style, mais la tension est mieux contenue et traitée ici, me semble-t-il, que d'accoutumée, si bien que cela se laisse lire. Cela m'a rappelé Cuisines et dépendances, un classique pour moi, aux conséquences macabres. C'est plutôt bien fait, selon moi.
Boum !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 31 janvier 2017
Ces couples sont des cocons où finalement vivent des étrangers qui se côtoient poliment. Et puis un jour, tout ce qui n'a pas été dit, tout ce qui a été dit en trop, ou mal dit... ou mal écouté, toute cette accumulation explose. Boum !
Quelques très beaux passages, mais à part ça je n'ai rien trouvé d'extraordinaire dans ce roman, prix Renaudot 2016 de petite facture. Je n'ai pas réussi à me laisser surprendre. Dommage.
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