Et mon mal est délicieux de Michel Quint
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Beau, très beau...
De cette plume presque gouailleuse si caractéristique au style de l'auteur, Michel Quint nous enchante, nous emporte et nous transporte fin des années 30, dans la région de Lyon, auprès d'un trio de laissés-pour-compte : Luz, jeune espagnole à la beauté du diable, Ampara, sa tante, et Max, fils d'un magistrat juif que les allemands expédieront en aller simple. D'abord commence la rencontre entre le narrateur, écrivain paumé, en panne d'inspiration, et d'un vieil homme qui radote du Cid... Son histoire commence: le vieux, Max, apostrophe le narrateur et lui raconte par menus détails sa bouleversante histoire d'amour pour la jeune Luz, une jeune orpheline espagnole élévée par sa tante, dans un quartier miséreux, loin des regards de tous, un ancien monastère de la Chartreuse à Villeneuve.
Luz est une passionnée de théâtre, elle clame Le Cid de toute son âme, le jeune Max est son répétiteur mais il ne touche pas suffisamment lorsqu'un soir de l'année 40 la jeune fille rencontre un jeune homme, qui lui donne les répliques d'un bouleversant Rodrigue, au point de terminer sa tirade en mordillant les douces lèvres de Luz. Celle-ci en est persuadée, elle l'a reconnue plus tard sur les pages d'un magazine: il s'agit de Gérard Philippe. Tous deux se sont faits une promesse, qu'il revienne jouer Le Cid exprès pour elle, quand il sera comédien reconnu. Et il part.
La passion de Luz ne faiblira jamais, au grand dam de Max. Lui, par amour, part à Paris embrasser cette carrière de comédien pour devenir l'ombre de Gérard Philippe et rapporter à la jeune Luz les potins du milieu, les moindres faits et gestes de l'acteur.
Or, un drame va frapper la jeune fille. Ce trio va combattre un mal irrémédiable, un vrai drame cornélien qui va toucher de plein fouet Luz, Amparo et Max.
Agé de 80 ans, Max livre sa bouleversante histoire, et toutes les révélations inimaginables, sinon dans une pièce de Corneille. Le narrateur, spectateur discret, prendra sa plume pour raconter "le terrible des petites vies de rien, et de leurs théâtres intimes".
"Et mon mal est délicieux" est le très joli titre, emprunté d'un vers d’Apollinaire, d'un très roman court de 84 pages. Court suffisamment pour dire l'indicible, le magique et le tragique. Théâtre très intime d'une bouleversante histoire entre "Chimène des bas-fonds et Rodrigue des beaux quartiers". C'est court mais intensément beau. Bravo et merci l'auteur.
Les éditions
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Et mon mal est délicieux [Texte imprimé], roman Michel Quint
de Quint, Michel
Joëlle Losfeld / Collection Arcanes (Paris)
ISBN : 9782070789047 ; 4,55 € ; 31/12/2003 ; 83 p. ; Broché -
Et mon mal est délicieux [Texte imprimé] Michel Quint
de Quint, Michel
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070311514 ; 2,60 € ; 20/10/2005 ; 96 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (8)
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Dommage que ma lecture n'ait pas été délicieuse...
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 17 juin 2020
Attiré par le titre du livre, vers issu de Marie, très beau poème de Guillaume Apollinaire, j'ai donc tenté ce court roman ou nouvelle, c'est selon.
Pour faire vite, je n'ai pas été emballé par cette lecture, son histoire quelque peu lyrique et par les personnages.
Question de goût, très certainement.
Dommage !
Beau
Critique de Capucine33 (, Inscrit le 10 août 2014, 36 ans) - 10 août 2014
Une perle.
Ce mal était délicieux
Critique de Loras (, Inscrite le 13 juin 2007, 37 ans) - 14 novembre 2007
Un mal qui transporte..
Critique de Ulrich (avignon, Inscrit le 29 septembre 2004, 50 ans) - 28 octobre 2005
L’écrit devant être pris dans son sens premier : un vecteur de la narration orale. Elle est un moyen de conter, de raconter une histoire. Elle est maïeutique.
L’histoire est improbable. Elle est faite de tant de non dits, de mensonges guidés par le plus fort des sentiments, celui qui apparaît parfois trop grand pour la machine homme, l’Amour. L’Amour qui compose toutes les souffrances, tous les plaisirs, tous les possibles et les impossibles. Puis cet amour se tisse sur fond de lutte de classe ou plus exactement d’intériorisation du sentiment de classe. Tous les éléments sont là, posés, installés. La tragédie peut se dérouler. Elle se déroule : l’amour impossible, la souffrance et l’écrivain pour conteur.
C’est donc un douloureux mélange auquel nous invite Michel QUINT ; un mélange qui transporte et qui emmène.
Ah... Chimène !
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 15 janvier 2005
Quel dommage que cela soit si court ! Quelle puissance d'évocation dans les mots de Michel Quint ! Quelle élégance dans tous les personnages ! Lisez-le vite si vous aimez Corneille, Gérard Philippe, ou les histoires d'amour... qui finissent mal, en général...
Va, je ne te hais point
Critique de Persée (La Louvière, Inscrit le 29 juin 2001, 73 ans) - 21 octobre 2004
Court mais tellement beau
Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 21 octobre 2004
Et le livre est court
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 21 octobre 2004
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