Ecoutez nos défaites de Laurent Gaudé
Ecoutez nos défaites de Laurent Gaudé
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
Critiqué par Insider, le 2 octobre 2016
(EYSINES, Inscrit le 25 avril 2011, 64 ans)
Critiqué par Insider, le 2 octobre 2016
(EYSINES, Inscrit le 25 avril 2011, 64 ans)
La note :
Moyenne des notes : (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : (15 490ème position).
Visites : 6 773
Moyenne des notes : (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : (15 490ème position).
Visites : 6 773
Magnifique
Je viens d’achever le nouveau livre de Laurent GAUDE.
J'aime cet auteur.
Son dernier livre est magnifique, porté par le souffle du propos et un style narratif qui nous emporte vers abysses et sommets.
Un grand bonheur que je souhaite partager.
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Les éditions
-
Ecoutez nos défaites
de Gaudé, Laurent
Actes Sud
ISBN : 9782330066499 ; 20,00 € ; 17/08/2016 ; 256 p. ; Broché
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Ecoutez nos défaites
Critique de Nathavh (, Inscrite le 22 novembre 2016, 60 ans) - 17 avril 2018
Un très beau roman de Gaudé avec un sujet difficile. La construction est particulière car des personnages qui a priori n'ont rien en commun car ils ont vécu à des périodes différentes nous livrent pourtant le même message provoquant en nous réflexion et questionnement.
Pourquoi encore et toujours entreprendre des guerres, pour gagner quoi au final ? La victoire n'a-t-elle pas toujours un goût amer de défaite ? Pourquoi tant de sacrifices pour gagner un combat ? Quand s'arrêtera la folie meurtrière des hommes ? Pour quelle victoire en somme ? Pourquoi commettre à chaque fois les mêmes erreurs, reproduire les mêmes schémas ?
Ce sont toutes ces questions que trois héros glorieux : Hannibal, le général Grant, Hailé Sélassié se sont posées, tout comme Assam et Mariam.
Le constat est le même à chaque période de l'Histoire : chaque victoire a sa défaite.
Assem Graïeb est fatigué, il a fait des tas de missions pour les services généraux français. Sa dernière mission est de retrouver un homologue américain ayant tué Ben Laden. Cet homme est-il fiable ou faut-il le neutraliser ? Assem a toujours agi pour servir sa nation. Il n'a gagné aucune victoire même lorsqu'il a supprimé Kadhafi . Sa défaite : perdre foi dans l'humanité.
Il rencontrera Mariam, une archéologue irakienne qui célèbre ses victoires lorsqu'elle retrouve des objets volés, perdus suite aux pillages et dynamitage des sites du Moyen-Orient. L'arrivée de la maladie sera sa défaite.
En parallèle on mélange le destin d'Hannibal combattant depuis plus de vingt ans contre Rome. Il y aura des victoires mais aussi des défaites. Il s'est fait un nom mais il est diminué physiquement et toutes ses années perdues loin de sa famille.
Ulysse Grant gagnera contre les confédérés, il sera élu président mais que de morts, que de sacrifices en vies humaines. Son surnom "le boucher" lui survivra, la corruption aussi sera sa défaite.
Enfin Hailé Sélassié sait que son armée est en mauvaise posture contre Mussolini , sa défaite sera l'exil et la lâcheté de la SDN.
L'écriture passionne, mêlant ces parcours de vie, dans un même combat, une même histoire en fait. Il y a toujours une faille et aucune victoire n'est pleine et réelle, c'est toujours au détriment de quelque chose.
Comme à chaque fois Laurent Gaudé nous tient en haleine. Un très bon moment de lecture, un joli texte.
Ma note : 9/10
Pourquoi encore et toujours entreprendre des guerres, pour gagner quoi au final ? La victoire n'a-t-elle pas toujours un goût amer de défaite ? Pourquoi tant de sacrifices pour gagner un combat ? Quand s'arrêtera la folie meurtrière des hommes ? Pour quelle victoire en somme ? Pourquoi commettre à chaque fois les mêmes erreurs, reproduire les mêmes schémas ?
Ce sont toutes ces questions que trois héros glorieux : Hannibal, le général Grant, Hailé Sélassié se sont posées, tout comme Assam et Mariam.
Le constat est le même à chaque période de l'Histoire : chaque victoire a sa défaite.
Assem Graïeb est fatigué, il a fait des tas de missions pour les services généraux français. Sa dernière mission est de retrouver un homologue américain ayant tué Ben Laden. Cet homme est-il fiable ou faut-il le neutraliser ? Assem a toujours agi pour servir sa nation. Il n'a gagné aucune victoire même lorsqu'il a supprimé Kadhafi . Sa défaite : perdre foi dans l'humanité.
Il rencontrera Mariam, une archéologue irakienne qui célèbre ses victoires lorsqu'elle retrouve des objets volés, perdus suite aux pillages et dynamitage des sites du Moyen-Orient. L'arrivée de la maladie sera sa défaite.
En parallèle on mélange le destin d'Hannibal combattant depuis plus de vingt ans contre Rome. Il y aura des victoires mais aussi des défaites. Il s'est fait un nom mais il est diminué physiquement et toutes ses années perdues loin de sa famille.
Ulysse Grant gagnera contre les confédérés, il sera élu président mais que de morts, que de sacrifices en vies humaines. Son surnom "le boucher" lui survivra, la corruption aussi sera sa défaite.
Enfin Hailé Sélassié sait que son armée est en mauvaise posture contre Mussolini , sa défaite sera l'exil et la lâcheté de la SDN.
L'écriture passionne, mêlant ces parcours de vie, dans un même combat, une même histoire en fait. Il y a toujours une faille et aucune victoire n'est pleine et réelle, c'est toujours au détriment de quelque chose.
Comme à chaque fois Laurent Gaudé nous tient en haleine. Un très bon moment de lecture, un joli texte.
Ma note : 9/10
Trop compliqué
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 27 février 2018
De même qu’un autre lecteur, je n’ai pas pu suivre toutes les histoires historiques qui s’entremêlent, car l’auteur passe de l’une à l’autre. On n’a pas le temps de s’intéresser à ces épopées qu’il repart déjà ailleurs. Sans doute ma culture historique n’était elle pas suffisante !
Bref le livre m’est tombé des mains ! Et je dois avouer, humblement que je n’ai pas poursuivi jusqu’à la fin, d’autant plus qu’on apprend que le suspense, la rencontre d’un certain Sullivan, son vrai nom, puisque en tant qu’agent secret, il s’appelle Assem, et bien cette rencontre avec Maryam, une archéologue irakienne, ne dépassera pas une seule nuit d’amour..…
Bref le livre m’est tombé des mains ! Et je dois avouer, humblement que je n’ai pas poursuivi jusqu’à la fin, d’autant plus qu’on apprend que le suspense, la rencontre d’un certain Sullivan, son vrai nom, puisque en tant qu’agent secret, il s’appelle Assem, et bien cette rencontre avec Maryam, une archéologue irakienne, ne dépassera pas une seule nuit d’amour..…
L'histoire révélée par de l'humanité
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 15 août 2017
« Ecoutez nos défaites » susurrent Hannibal le Carthaginois des guerres puniques, Lee le confédéré de la guerre de sécession, Hailé Sélassié le roi des rois ; mais aussi les narrateurs Assem et Mariam.
Laurent Gaudé a obtenu le Prix Goncourt avec Le soleil des Scorta ; avec La mort du roi Tsongor le Prix Goncourt des lycéens et le Prix des libraires.
Assem et Mariam ont une rencontre fortuite, sans lendemain, mais qui les poursuivra toute leur vie. Assem est un agent secret travaillant pour le compte de la France. Mariam est passionnée par les vestiges antiques et son combat est la préservation de ce patrimoine saccagé par Daech et convoité par les trafiquants sans scrupules. Assem se doit de participer à la lutte antiterroriste contre Ben Laden. Cela le conduit un peu partout en Asie, en Afrique, en Europe. Les épopées d'Hannibal, Hailé Sélassié, de Grant et Lee sont revisitées sous un jour de sentiments humains face à la barbarie qu'ils ont engendrée.
Le découpage peut paraître surprenant puisque l'on passe de notre époque à un passé plus ou moins lointain au gré d'un alinéa. Mais l'originalité provient de ce que les états d'âme des narrateurs correspondent à ceux des personnages historiques à tel moment de leurs parcours.
Laurent Gaudé a obtenu le Prix Goncourt avec Le soleil des Scorta ; avec La mort du roi Tsongor le Prix Goncourt des lycéens et le Prix des libraires.
Assem et Mariam ont une rencontre fortuite, sans lendemain, mais qui les poursuivra toute leur vie. Assem est un agent secret travaillant pour le compte de la France. Mariam est passionnée par les vestiges antiques et son combat est la préservation de ce patrimoine saccagé par Daech et convoité par les trafiquants sans scrupules. Assem se doit de participer à la lutte antiterroriste contre Ben Laden. Cela le conduit un peu partout en Asie, en Afrique, en Europe. Les épopées d'Hannibal, Hailé Sélassié, de Grant et Lee sont revisitées sous un jour de sentiments humains face à la barbarie qu'ils ont engendrée.
Le découpage peut paraître surprenant puisque l'on passe de notre époque à un passé plus ou moins lointain au gré d'un alinéa. Mais l'originalité provient de ce que les états d'âme des narrateurs correspondent à ceux des personnages historiques à tel moment de leurs parcours.
On s’y perd
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 16 février 2017
Laurent Gaudé nous revient avec un roman ambitieux, trop ambitieux sans doute où la trame principale semble être la guerre, toujours actuelle, au Moyen-Orient.
L’auteur évoque en parallèle la seconde guerre punique menée par Hannibal, l’invasion de l’Ethiopie par les fascistes italiens et plus étonnamment, le général Ulysse Grant, au cours de la guerre de sécession. Dans un interview à la presse écrite, le lauréat du prix Goncourt 2004 considère ces trois récits comme l’essentiel du roman, ceux-ci étant replacés dans un contexte contemporain.
J’avoue ne pas avoir pu suivre toutes ces histoires, l’auteur passant de l’une à l’autre sans véritable logique, même si heureusement il garde une chronologie pour chaque personnage ; la trame la plus difficile à suivre étant le récit des agents secrets naviguant dans cet Irak à feu et à sang.
Laurent Gaudé, depuis « Pour seul cortège » m’agace doucement, loin des réussites qu’ont été ses premiers romans plus sobres et beaucoup plus lisibles. Un retour vers une littérature plus en phase avec le lecteur serait bienvenu pour cet auteur talentueux.
L’auteur évoque en parallèle la seconde guerre punique menée par Hannibal, l’invasion de l’Ethiopie par les fascistes italiens et plus étonnamment, le général Ulysse Grant, au cours de la guerre de sécession. Dans un interview à la presse écrite, le lauréat du prix Goncourt 2004 considère ces trois récits comme l’essentiel du roman, ceux-ci étant replacés dans un contexte contemporain.
J’avoue ne pas avoir pu suivre toutes ces histoires, l’auteur passant de l’une à l’autre sans véritable logique, même si heureusement il garde une chronologie pour chaque personnage ; la trame la plus difficile à suivre étant le récit des agents secrets naviguant dans cet Irak à feu et à sang.
Laurent Gaudé, depuis « Pour seul cortège » m’agace doucement, loin des réussites qu’ont été ses premiers romans plus sobres et beaucoup plus lisibles. Un retour vers une littérature plus en phase avec le lecteur serait bienvenu pour cet auteur talentueux.
Nos succès ne sont-ils pas, aussi, des défaites ?
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 5 novembre 2016
C'est la question que se posent, implicitement, les personnages contemporains de ce roman : Assem Graïeb bien sûr qui a passé son temps à "neutraliser" les cibles que ses patrons lui désignaient (ainsi que l'explique benoîtement notre président à ses amis journalistes...) ; Sullivan Sicob, son équivalent américain qui a travaillé souvent derrière un écran d'ordinateur mais a également participé à l'exécution de Ben Laden ; Mariam, une jeune égyptologue/archéologue qui est fière d'avoir ressuscité le musée de Mossoul avant que les barbares ne s'attaquent à ces trésors à coups de masse et de tronçonneuse. Finalement, suggère l'auteur, c'est la mort qui remporte la victoire.
Le récit est entrecoupé de rappels historiques de grands personnages qui ont été confrontés à de semblables problématiques : Grant qui extermine toute une jeunesse pour arriver à l'emporter sur les Sudistes, permettant la réélection de Lincoln assassiné quelques jours plus tard ; Hannibal qui défait, presque, Rome au prix de carnages épouvantables avant de s'enfuir piteusement abandonnant Carthage à son triste sort et de terminer étouffé dans une geôle sordide ; Haïlé Sélassié, abandonné par les puissances occidentales, laissant son peuple massacré par les Italiens avant de plaider courageusement devant la SDN et revenant brièvement au pouvoir pour être assassiné quelque temps plus tard.
Ce rapprochement avec des faits historiques peut sembler artificiel, voire inutile, à certains. Il permet, à mon avis, une réflexion intéressante pour le lecteur. Le style, limpide, permet une lecture agréable tout en permettant des pauses pour cette réflexion.
Un grand roman !
Le récit est entrecoupé de rappels historiques de grands personnages qui ont été confrontés à de semblables problématiques : Grant qui extermine toute une jeunesse pour arriver à l'emporter sur les Sudistes, permettant la réélection de Lincoln assassiné quelques jours plus tard ; Hannibal qui défait, presque, Rome au prix de carnages épouvantables avant de s'enfuir piteusement abandonnant Carthage à son triste sort et de terminer étouffé dans une geôle sordide ; Haïlé Sélassié, abandonné par les puissances occidentales, laissant son peuple massacré par les Italiens avant de plaider courageusement devant la SDN et revenant brièvement au pouvoir pour être assassiné quelque temps plus tard.
Ce rapprochement avec des faits historiques peut sembler artificiel, voire inutile, à certains. Il permet, à mon avis, une réflexion intéressante pour le lecteur. Le style, limpide, permet une lecture agréable tout en permettant des pauses pour cette réflexion.
Un grand roman !
Un sombre roman de sang et de mort
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 3 octobre 2016
Le fil rouge de ce roman, c’est la mission confiée à Assem Graïeb, des services secrets français, d’avoir à retrouver Sullivan Sicoh, militaire déserteur, membre du commando de la CIA qui, à Abbottabad (Pakistan) participa à l’exécution d’Oussama Ben Laden.
Tandis que cette chasse à l’homme, dans un contexte de protection des trésors archéologiques, nous est contée, l’auteur en émaille la trame par l’évocation de sinistres batailles historiques sans grand rapport me semble-t-il avec le dessein initial.
Hannibal franchissant les Alpes avec ses éléphants puis défiant victorieusement les Romains à Cannes (-216), tandis qu’il est défait quelques années plus tard par Scipion à Zama – ou encore – lors de la guerre civile américaine, le général Grant qui remporte en 1864 une sanglante victoire sur les sécessionnistes du général Lee, un temps triomphants – ou également – les Abyssins neutralisant les Italiens à Adoua (1896) tandis que Hailé Sélassié finit par perdre le trône lors de la seconde guerre d’Ethiopie (1936).
Dans sa démarche de vouloir mêler des événements historiques particulièrement sanglants à un récit qui se voulait initialement être une course-poursuite d’agents secrets, l’auteur touche ici à l’inanité des entreprises humaines, dans le sillage biblique de « Mort où est ta victoire » ou de « Vanité, tout est vanité ». S’il a peut-être convaincu grâce à son talent, Laurent Gaudé ne m’a pas touché, en contraste avec un autre de ses romans polyphoniques « Pour seul cortège » …
Tandis que cette chasse à l’homme, dans un contexte de protection des trésors archéologiques, nous est contée, l’auteur en émaille la trame par l’évocation de sinistres batailles historiques sans grand rapport me semble-t-il avec le dessein initial.
Hannibal franchissant les Alpes avec ses éléphants puis défiant victorieusement les Romains à Cannes (-216), tandis qu’il est défait quelques années plus tard par Scipion à Zama – ou encore – lors de la guerre civile américaine, le général Grant qui remporte en 1864 une sanglante victoire sur les sécessionnistes du général Lee, un temps triomphants – ou également – les Abyssins neutralisant les Italiens à Adoua (1896) tandis que Hailé Sélassié finit par perdre le trône lors de la seconde guerre d’Ethiopie (1936).
Dans sa démarche de vouloir mêler des événements historiques particulièrement sanglants à un récit qui se voulait initialement être une course-poursuite d’agents secrets, l’auteur touche ici à l’inanité des entreprises humaines, dans le sillage biblique de « Mort où est ta victoire » ou de « Vanité, tout est vanité ». S’il a peut-être convaincu grâce à son talent, Laurent Gaudé ne m’a pas touché, en contraste avec un autre de ses romans polyphoniques « Pour seul cortège » …
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