Liberté… Liberté chérie
de Marcel Lourel

critiqué par CC.RIDER, le 25 octobre 2016
( - 66 ans)

La note: étoiles

Inclassable

Le narrateur est flic au commissariat central de Lille. Il n’aime pas son boulot pas plus que son entourage. En fait, il déteste les gens et ceux-ci le lui rendent bien. Il trouve son existence terne, monotone, aliénante et déprimante. Deux fois divorcé, il vit seul, fume beaucoup, picole encore plus et va chercher un peu de consolation chez les prostituées. Jusqu’au jour où il rencontre un bel Apollon bien membré…
Ce texte plutôt court semble relever du format « novella » sans en être vraiment une, au sens anglo-saxon du terme. Il est assez inclassable : est-ce un pamphlet, une longue nouvelle, un court roman porno gay ou une diatribe alignée au fil de la plume ? Un peu de tout ça sans doute. L’intrigue qui tiendrait sur un timbre poste semble n’être pour l’auteur qu’un simple prétexte pour exposer toutes sortes d’idées politiques, philosophiques ou morales. Nous ne sommes pourtant ni dans l’anticipation ni dans la SF : l’histoire, sensée se passer en 2043, n’est en fait qu’une démarque ou un pastiche d’évènements passés ou actuels. Un seul personnage, (avatar de l’auteur ?) pas particulièrement sympathique et toutes sortes de citations remplissent ces 80 pages qui se lisent très vite. Au bout du compte, un bric à brac plein de redites dont le seul intérêt est peut-être le style très particulier de Lourel, fait d’imprécations tonitruantes à la Céline, d’allusions, clins d’œil, anagrammes (Orna Sailla pour Alain Soral par exemple) et autres trouvailles langagières parfois succulentes.