Les ogres-Dieux T02 - Demi-Sang
de Hubert (Scénario), Bertrand Gatignol (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 28 octobre 2016
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Croquer pour ne pas être croqué
Dans le château des Ogres-Dieux (qui aiment toujours autant croquer les humains vivants), les Nobles-Nés règnent en leur nom sur le royaume. Le jeune Yori possède la grâce et l’intelligence, mais il est né bâtard, même si son père, le roi, l’adore. Attisant les jalousies et les haines, le garçonnet devra quitter le château avec sa mère pour les bas-fonds de la ville. Quelques années plus tard, mû par l’ambition et le désir de revanche, il mettra toute son énergie à conquérir le pouvoir, au risque d’y perdre son âme…

Lire une bande dessinée comme celle-ci sur tablette est un grand tort. Je l’ai compris en lisant ce tome en version imprimée, alors que j’avais lu le premier en version digitale. Le plaisir de lecture s’en trouve littéralement augmenté, non seulement par le format de l’album (et son magnifique tirage) mais aussi par le rendu des superbes à-plats noirs, bien meilleur sur papier, caractéristique notable de cet ouvrage aux accents gothiques. Par moments, on a l’impression que Bertrand Gatignol s’est fait graveur, et l’on reste tout bonnement admiratif.

De plus, le scénario du second volet de cette fantasy médiévale paraît mieux construit, avec un personnage central plus complexe. L’histoire reste toujours aussi cruelle et sombre, mais l’intrigue est bien plus prenante et la conclusion beaucoup plus âpre, pour ainsi dire débarrassée des mièvreries fleur bleue et tics mangaesques que l’on pouvait déplorer dans « Petit ». Ici, on assiste éberlué à la transformation de Yori, jeune Rastignac prêt à tout pour devenir le nouveau chambellan du royaume des Ogres-Dieux, montrant ainsi à ses demi-frères et autres ennemis de quoi est capable le bâtard dont on a voulu se débarrasser. Adulé lorsque, pour survivre, il tombe dans la prostitution, il va prendre conscience de ses charmes et s’en servir pour gravir les marches du pouvoir, non sans y laisser quelques plumes, quelques os brisés, voire son âme. Car en agissant de la sorte, n’a-t-il pas pris le risque de devenir pire que ceux qui le méprisaient ?

Avec « Demi-Sang », fable implacable sur l’ambition et le pouvoir, Bertrand Gatignol et Hubert confèrent à leur œuvre une dimension shakespearienne qui la place dans le best-of des séries de ces dernières années. De même, chacun des tomes est une histoire à part entière, ce qui n’est pas la moindre de ses qualités ! Un bémol toutefois : on peut se demander si les courts récits illustrés consacrés aux chambellans du royaume et clôturant chaque chapitre apportent vraiment quelque chose, si ce n’est de renforcer l’aspect mythique de l’objet. On n’y voit pas forcément de lien direct avec la bande dessinée, et la profusion de personnages serait plutôt source de confusion. Cela étant dit, on pourra aisément en faire l’impasse si l’on craint de perdre en fluidité narrative.
meilleure bd 2016 pour moi 10 étoiles

du fait de mon métier je lis et finis environ 1000 BD par an puis à la fin de l'année en fonction des notes j'établis avec mon collègue qui en lit autant un top 10 de l'année écoulée et pour moi, cette année, demi sang est celle qui m'a le plus scotché et par son dessin et par son propos, à lire absolument même si on n'a pas lu le t1 qui est aussi très très bon, on comprend le propos (maintenant si vous voulez doubler votre plaisir en découvrant d’abord le tome 1 c'est judicieux de votre part ) je n'en dis pas plus et vous laisse découvrir ce petit bijou. A titre indicatif si vous voulez connaitre nos top 10 précédents, laissez un message, je me ferai un plaisir de vous répondre

Bedeland la reunion - - 60 ans - 10 janvier 2017