Erma Jaguar : L'intégrale
de Alex Varenne

critiqué par Antihuman, le 3 novembre 2016
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
Les aventures d'une grosse blonde péroxydée
On a beau dire mais une vieille chose a toujours du bon, et surtout en comparaison de ces minces filiformes et prépubères âgées de 15 ans du mannequinat qu'on subit constamment. Et puis dans cet ouvrage s'il s'agit d'une belle nana dans une voiture de luxe avec des sièges en cuir, et cela excite toujours plein de monde non ?

Oh je sais un petit hipster lambda me dira que tout cela est daté et aussi que les opinions affichés dans cette BD ne sont pas suffisamment politiquement correctes pour être publiées, mais Erma Jaguar a décidément ses atouts: d'abord, le scénario est plutôt limpide et n'ennuie personne avec des twists juste inutiles, et surtout, on reconnaît clairement le genre de personnes qu'évoque Alex Varenne. Ensuite le quota irréel est très bien vu.

Bien sûr les personnages sont un peu trop archétypés (par exemple le rôle de l'insolente inculte et très bête n'est pas assez développé), Erma dit "oui" là où moi j'aurais dit non, et les portraits d'hommes sont un peu souvent les mêmes qu'on les croirait issus d'une secte dissidente du MLF (non, votre serviteur ne fréquente pas pour sa part les bars à routiers, ni les aires d'autoroutes, ni la place Dauphine à minuit en citrouille, ni les sites russes payants, et ni un club d'Ibiza), avec également plusieurs de ces profils un peu faciles, c'est vrai, mais le tout fait mouche.

Le langage sexe et cru de Erma Jaguar est suffisamment explicite pour ne pas se tromper tandis que les dessins de Varenne sont trop beaux pour être vrais. Et tout cela est tellement peu conté de nos jours qu'on a presque envie de payer tout comme tant de ces autres. Enfin, presque j'ai dit.