Une affinité véritable de Saul Bellow

Une affinité véritable de Saul Bellow
( The actual)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Kinbote, le 2 avril 2004 (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 4 994  (depuis Novembre 2007)

Persistance d'un premier amour

Harry Trellman, le narrateur, est rentré à Chicago après une carrière commerciale terminée en Birmanie. A la faveur d’une soirée, un multimilliardaire, Adletsky, retiré lui aussi des affaires, fait appel à lui comme brain trust, conseiller en relations humaines, car il a remarqué ses facultés d’observation et d’analyse. Par ailleurs, l’épouse d’Adletsky, Dame Siggy s’offre les services de Amy Wustrin, pour évaluer le mobilier d’un couple qui cherche acquéreur, les Heisinger. L’épouse Heisinger a tenté de faire tuer son mari par son amant. Après que la tentative a échoué, et qu’elle a purgé une partie de sa peine, son mari lui a pardonné... Elle voudrait maintenant avec l’argent de la vente dédommager son ancien amant du tort qu’elle lui a causé.
Mais l’essentiel n’est pas là. Amy Wustrin est une vieille amie de Harry ; ils sont sortis ensemble quand ils étaient au lycée. Puis Amy a été mariée deux fois. Elle a divorcé de son second mari, Jay, copain d’enfance de Harry, peu avant qu’il ne rachète, en guise de plaisanterie, la concession du père d’Amy et – comme Jay est décédé prématurément – ne soit enterré à côté de sa belle-mère.
Amy Wustrin a maintenant une cinquantaine d'années ; elle est « très maquillée autour des yeux en particulier, là où c’est le plus nécessaire » et « le tracé de son menton ne se comprend qu’en remontant à sa forme antérieure ». Depuis leur idylle de jeunesse, Harry Trellman est resté en « contact mental ininterrompu » avec elle. Dans « une époque où bien sûr personne ne se soucie plus d’aimer quiconque », où "le vacarme sexuel mondial" prime, Harry, malgré sa froideur apparente, son goût pour la théorie (mais Amy qui l’a percé à jour lui dit qu’il n’est pas ce qu’il prétend être, que bien qu’il ait lu tant de livres il n’est au fond de lui pas livresque, il est normal), est resté attaché à « ce premier amour qui vous frappe à 17 ans et, telle une paralysie infantile, bien qu’il attaque le coeur et non la moelle épinière, peut, lui aussi, être dévastateur».
Lorsqu’il s’agira de procéder à l’exhumation du cercueil et son transfert ailleurs, Adletsky qui a tiré profit de ses leçons d’observation et compris la vieille mais « véritable affinité » qui unit Harry à Amy convie son conseiller d’un genre particulier à aller soutenir Wustrin dans cette épreuve ; il lui prête pour cette tâche une de ses limousines extra-longues...

Avec une rare économie de moyens (le récit fait 125 petites pages), et un sens évident de la formule, Saul Bellow dresse un portrait attachant de gens (« pourris de fric » pour certains d’entre eux) jusque dans l’expression de leurs travers.

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