Ziyi (cela semble être le nom de ce "héros") est un petit personnage naïf entre animal et extraterrestre, cela reste à la libre interprétation de chacun.
Après sa capture par des humains, il réussit à s'enfuir et, durant son parcours, le lecteur découvre un monde chaotique et cruel après ce qui semble être une apocalypse, totalement dénué de Nature, ou les humains survivent, ou la violence est très présente.
L'ouvrage possède deux spécificités et pas des moindres :
- La bichromie : noir et blanc uniquement,
- L’absence de dialogue : l'ouvrage est entièrement muet.
Ziyi constitue un roman graphique d'anticipation. Le monde après "la fin du monde".
Le lecteur va vite s'attacher à ce petit personnage avec ses grands yeux toujours pleins d'émotions.
Est-il extraterrestre ? Est-il mutant ? Dans tous les cas, il est plein d'empathie et en recherche d'amour et de contact, à l'inverse du monde dans lequel il évolue.
Les dessins sont très graphiques, très épurés, très "propres". Chaque planche et chaque image sont pensées pour servir l'histoire et le petit Ziyi.
L'ouvrage est construit en chapitres décroissants, conférant à la lecture une sensation de progression vers une catastrophe annoncée... L'absence de texte renforce ce caractère fataliste et confère au roman un aspect d'animation mais qui ne gène aucunement la lecture. Les grands yeux de Ziyi suffisent à exprimer ses émotions universelles.
In fine, la chute est poignante et inattendue.
Cet ouvrage constitue une sorte de conte contemporain, comme une parabole de notre société. Il pose clairement question sur l'état du monde et ce que nous, les Hommes, en avons fait et en faisons.
Cet ouvrage est une superbe découverte. Dans ce roman graphique, tout est très bien pensé et conçu, tant le graphisme que l'histoire et la question philosophique qui émerge.
Tellement visionnaire.
Coper - - 41 ans - 10 décembre 2018 |