Wes Craven de Emmanuel Levaufre
Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Cinéma, TV
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les visages du mal de Wes Craven
Les éditions Capricci viennent encore de sortir un excellent de livre de cinéma et sur le cinéma, ici sur l'Horreur et le Gore, l'Épouvante. Mais aimer le cinéma n'est-ce pas aimer Orson Welles ET Ridley Scott, Fellini ET John Carpenter, Visconti ET Wes Craven ? L'auteur s'intéresse à la personnalité de Wes Craven, le créateur du "croquemitaine" le plus célèbre du Fantastique, Freddy Krueger, et à sa mise en abyme des films horrifiques dés "La dernière maison sur la gauche". Emmanuel Levaufre recadre également ce qui relève des "séries B", du cinéma dit d'exploitation et ce qu'est vraiment un "film culte", à savoir une œuvre ne trouvant le succès que grâce au bouche à oreille des "happy few". Il s'intéresse aussi aux réflexion "méta" que sont nombre de films de Wes Craven mais aussi de John Carpenter.
Il ne tombe pas dans le travers maintenant habituel de nombreux critiques de cinéma qui est de porter aux nues des "zèderies" immondes, et qui le resteront jusqu'à la fin des temps (et des siècles et des siècles amen) et ce malgré leur côté toujours involontairement rigolo au trente-sixième degré, car ignorées, croient-ils, du reste des cinéphiles. A leur décharge il faut dire que la culture cinématographique de nombreux auteurs commence en 1992, 93 avec les premiers films ultra-référentiels de Tarantino. Ne parlons pas de la majorité des spectateurs brouteurs abrutis de "pop corn" devant des "blockbusters" qui ne sont que des "séries B" gonflées...
Emmanuel Levaufre ne fait pas de Wes Craven un génie de la pellicule, un Orson Welles sanglant. Mais il montre aussi qu'un réalisateur authentiquement populaire jusqu'à la fin avec la série des "Scream" est tout aussi honorable voire plus que de nombreux cinéastes souffrant du complexe du "chef d'œuvre" obligatoire. "Populaire" n'est pas toujours une étiquette embarrassante. Si une œuvre de cinéma est populaire et le demeure c'est qu'elle parle au conscient, et à l'inconscient, de plusieurs époques. Wes Craven parle du Mal, son propos est donc universel et de tous les temps L'auteur du livre montre aussi que bien qu'ayant côtoyé la contre-culture des années 70 de très près Craven n'en conserve pas moins sa foi chrétienne et sa terreur du mal qu'il est un des premiers à montrer de façon aussi frontale, avec Tobe Hooper et son "Massacre à la tronçonneuse".
Plutôt que tourner un film pornographique ainsi que son premier producteur le lui demandait, il se lance dans un film d'horreur réaliste, en inventant les règles évoquées plus tard par les personnages de "Scream": l'on ne doit jamais se séparer, sont punis d'abord les filles "populaires" et libérées, et les garçons séducteurs, les "geeks" et les timides meurent en dernier, souvent héroïquement, seule l'héroïne du film (c'est souvent une héroïne) survit après la deuxième mort du méchant cinq minutes après sa premier défaite apparente.
Les éditions
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Wes Craven, quelle horreur ? [Texte imprimé]
de Levaufre, Emmanuel
Capricci / Actualité Critique
ISBN : 9791023901207 ; 8,95 € ; 17/11/2016 ; 96 p. ; Broché
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