Sur cette Terre comme au ciel
de Davide Enia

critiqué par Faby de Caparica, le 19 septembre 2018
( - 63 ans)


La note:  étoiles
Coup d epoing, coup de coeur
Bonjour les lecteurs ...
Premier roman de l'auteur.
L'histoire se déroule à Palerme, cœur chaud de la Sicile.
Depuis les années de fin de guerre, jusqu'aux années 1990, nous suivons le destin d'une famille à travers 3 générations.
3 générations d'hommes passionnés par la boxe, les filles et la vie.
Le destin de ces hommes s'enchevêtre tout au long de ce récit, ils se transmettent paroles et expériences.
La ville de Palerme et son ambiance mafieuse se déploient devant nos yeux .
Voici une histoire de gosses, une histoire d'hommes.. une page de vie.
J'ai été captivée par ce roman et ce malgré la narration parfois complexe. En effet, l'auteur ne raconte non seulement pas les faits de manière chronologique, mais prend un malin plaisir à mélanger personnages et époques .
PAS DE PANIQUE, une fois ce style d'écriture assimilé ( engendrant un début de lecture un peu rébarbatif), le plaisir de se plonger dans l'histoire prend le dessus.
Voici donc un premier roman totalement maitrisé ( depuis, l'auteur en a écrit un autre ).
Un coup de poing, un coup de cœur …. BRAVO
A découvrir
Etre un ado en Sicile 6 étoiles

Ce premier roman de Davide Enia nous plonge dans la Sicile sur trois générations. Le personnage principal Davidù est jeune et souhaite faire de la boxe, comme son père surnommé le Paladin et comme son grand-père. Il y a un honneur familial à préserver et à faire perdurer. Il suivra des cours avec son oncle Umbertino qui a supplanté dans son existence son père mort jeune. Le lecteur suit donc cette jeunesse italienne un peu livrée à elle-même, entre bagarres, découvertes de l'amour et amitiés viriles. L'écrivain balaie ainsi plusieurs années de l'histoire italienne depuis la seconde guerre mondiale jusqu'aux années 90. Et puis, il y a Nina, la cousine d'un garçon souffre-douleur, que Davidù n'aura de cesse de retrouver.

Ce roman saura intéresser le lecteur par ses personnages pleins de vie et très spontanés. C'est un univers masculin que nous dépeint Davide Enia. Il est question d'amitiés entre garçons, avec des codes renvoyant à la fierté, de boxe avec de nombreux combats décrits. La violence permet aussi de s'affirmer et de se faire respecter, que l'on soit adultes ou enfants. Dans cette Sicile populaire, il faut survivre et la renommée semble capitale. Le regard des autres compte beaucoup dans la construction de sa propre identité et Davidù n'échappera pas à la règle. L'on retrouve dans les pages de ce roman, la vivacité italienne et le parler imagé des habitants. Il y a parfois des paroles s qui paraissent dures, même si elles relèvent un peu de la théâtralité du langage italien.

L'écrivain n'adopte pas un récit linéaire mais il est très facile de se repérer. Chaque section est divisée en plusieurs parties qui nous permettent de suivre de nombreux personnages à des moments et des lieux différents, ce qui permet de ne pas ennuyer le lecteur. Cela attise même parfois la curiosité parce qu'on éprouve le besoin de connaître la suite des aventures de tel ou tel personnage. C'est un ressort littéraire qui insuffle du dynamisme au roman, mais qui ne me séduit pas forcément car ce procédé ne semble pas indispensable à cette histoire. Je l'ai plus vu comme une ruse pour dynamiser le récit. Le roman reste agréable à lire.

L'écriture ne m'a pas séduit non plus. Le roman se lit facilement, peut-être trop facilement, et use des codes des page turners. C'est bien car on ne s'y ennuie pas, mais cela ne fait pas de ce roman un grand roman à mes yeux. Il y a quelques brefs passages inspirés, avec des métaphores ou des idées intéressantes, mais cela ne dépasse pas les 8-10 lignes. Le roman a les qualités d'un roman dont l'histoire est plus importante que la forme, et c'est divertissant. Et cela fait du bien ! La relation entre Davidù et Nina et certaines pointes d'humour apportent de l'humanité à ce roman.

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 26 janvier 2025