Une offrande à la tempête
de Dolores Redondo

critiqué par Ludmilla, le 17 décembre 2016
(Chaville - 69 ans)


La note:  étoiles
« Tu obtiendras toutes les réponses si tu sais formuler toutes les questions »
Enfin le troisième tome dans lequel j’ai retrouvé l’inspectrice Amaia , sa tante , ses soeurs, son fils, son mari James et ses collègues de la Police forale - sans oublier ce qui est peut-être ici le plus important : la vallée du Baztan et les mythes basques, ici Inguma « le démon qui boit l’âme des enfants pendant qu’ils dorment »

Dès les premières pages, un homme tue un bébé en l’étouffant. Le père de l'enfant est arrêté alors qu'il tentait de s'enfuir avec le corps du bébé.
« - […] C’est vous qui avez tué votre fille
- Non, cria-t-il soudain… Je l’ai offerte
[…]
- Je l’ai offerte à …
Il baissa la voix, qui devint un sifflement incompréhensible.
- … comme tant d’autres »

Une enquête où se mêlent les mythes basques, les crimes odieux et la vie privée d’Amaia.

Encore une fois un livre prenant dont il est difficile de s’arracher – j’ai commis l’erreur de le lire le soir, résultat, impossible de m’endormir, je n’arrivais pas à oublier Amaia pour qui, une fois encore, je m’inquiétais

Au final, la « solution » éclairera différemment les 2 premiers tomes. Au point de me donner envie de les relire pour mieux les comprendre.
Il me semble toutefois que tout n’est pas encore complètement résolu et qu’il reste quelques ombres (un futur livre ?)

Je ne saurais trop conseiller de lire cette trilogie dans l’ordre, la connaissance du passé (la lecture des 2 tomes précédents) me semblant indispensable pour profiter pleinement de ce livre-ci.

A noter, en fin de livre, l’évocation du réel fait divers qui a inspiré cette trilogie. « faits divers », une expression bien faible pour cette affreuse réalité.
Obstinée 8 étoiles

Après le Basajun, Le Tarttalo, Amaia Salazar va être confrontée au pire des monstres de la mythologie basque, Inguma. Celui qui prend le souffle des gens la nuit, celui de nouveaux-nés, de jeunes enfants non baptisés.
Plus monstrueuse encore, la découverte par la jeune et volontaire inspectrice de la disparition des cadavres de ces petites filles.

Une enquête encore difficile et très douloureuse pour la jeune maman, toujours confrontée à son passé, à sa mère, et qui va dans ce dernier tome de la trilogie du Baztan, relier cette enquête avec celles des tomes précédents.
On retrouve dans ce dernier une enquête policière traditionnelle mêlée à la puissance des mythes basques.
"Elle était flic, professionnelle aguerrie, et elle avait récemment appris que le rationnel et l’irrationnel, la méthodologie policière et les vieilles traditions, l’analyse minutieuse et l’intuition pure faisaient partie du même monde, et qu’une interaction entre les deux manières d’appréhender la réalité pouvait s’avérer très fructueuse pour un enquêteur."

Et pourtant, une légère déception à cette dernière lecture. À la différence des deux précédents, le responsable des atrocités commises est assez vite identifiable, et certaines découvertes (notamment celle d’un indice primordial ) un peu hasardeuses.
Le problème avec les séries, c’est que, soit on laisse un peu de temps entre deux lectures, au risque d’oublier certains faits, certains noms, soit on les enchaîne, et là, on frôle l’overdose de drames affreux, de noyades sous les déluges basques, de cette ambiance lourde appropriée aux états d’âme redondants de cette remarquable héroïne.
Il n’empêche que l’on quitte à regret Amaia, son bébé, son mari, sa tante... et même le Baztan !

Marvic - Normandie - 66 ans - 5 novembre 2019