La chimiste
de Stephenie Meyer

critiqué par Hcdahlem, le 9 janvier 2017
( - 65 ans)


La note:  étoiles
La chimiste
Autant l’avouer, j’avais besoin d’une récréation et j’étais curieux de découvrir à quoi pouvait bien ressembler le style d’un auteur adulé des adolescents pour Twilight, sa série de romans fantastiques et leur adaptation au cinéma. Car le choix de passer au thriller et viser le public adulte n’était pas sans risque. Mais le pari est gagné, car le suspense est bien mené, l’intrigue joliment construite.
Dès les premières lignes, on entre dans le vif du sujet : celle qui se fait appeler Chris Taylor est en fuite. Elle sillonne les Etats-Unis pour échapper à ceux qui veulent sa mort. Même si elle ne sait pas encore avec certitude la raison de ce contrat, elle a vite compris que le décès de son collègue Barnaby, qui travaillait avec elle dans un laboratoire secret, n’était pas un accident. Aussi, en attendant de comprendre, la chimiste fuit, empruntant les identités les plus diverses et en essayant de ne laisser aucune trace susceptible de remonter jusqu’à elle
« Consulter ses e-mails lui prenait d’ordinaire trois minutes. Après cela, elle aurait quatre heures de route – si elle ne faisait pas de détour – pour rentrer à son camp de base du moment. Il lui faudrait alors rétablir tout son système de sécurité avant de pouvoir dormir. Les jours de relève du courrier étaient toujours de petits marathons.
Même s’il n’existait aucun lien entre sa vie actuelle et cette boîte e-mail – pas d’adresse IP récurrente, ni de références à des lieux ou à des noms –, dès qu’elle avait fini de lire son courrier, et d’y répondre au besoin, elle pliait bagage, quittait la ville, pour mettre le plus de distance possible entre l’ordinateur d’envoi et elle. Au cas où. "Au cas où" était devenu son mantra. Malgré elle. Sa vie était réglée comme du papier à musique, tout était organisé, planifié, mais, comme elle se le répétait souvent, sans préparation, il n’y aurait pas de vie tout court. »
Ce sont notamment des missions en Turquie et en Afghanistan ainsi que de très nombreux interrogatoires – sa spécialité consiste à tirer les vers du nez des plus récalcitrants – qui l’ont aguerrie, l’obligeant à «infliger de la souffrance pour sauver des vies. Comme on coupe un membre gangrené pour sauver le reste du corps.»
C’est du reste pour une mission semblable qu’elle accepte de rempiler. Car les services de renseignements ont appris qu’un terroriste s’apprêtait à lancer une attaque chimique de grande ampleur et qu’il fallait le neutraliser avant que des milliers de personnes ne meurent.
Grâce à ses talents, elle parvient assez rapidement à neutraliser sa cible : Daniel Nebecker Beach, un professeur de lycée. Mais durant l’interrogatoire, elle est mal à l’aise, car elle à l’intuition que sa victime est innocente. Elle n’aura toutefois pas le temps de le vérifier car, malgré toutes précautions prises, elle est attaquée et doit d’abord sauver sa peau.
En découvrant que Kevin, le frère de Daniel, est venu à la rescousse et que ce dernier est aussi un agent secret, elle comprend qu’elle a été manipulée. Après avoir voulu réciproquement se tuer, les deux agents peuvent s’expliquer. « Tu es un problème pour la CIA. Et je suis un problème pour mon service. Ils ont monté un dossier et inventé de toutes pièces un scénario qui pourrait me convaincre de rempiler. »
Du coup, la notice nécrologique de Juliana Fortis – son vrai nom – n’est pas une couverture censée la protéger mais bien un permis de tuer. Voilà Kevin, Daniel et Alex (son nouveau nom) confrontés à une question autrement plus épineuse : pourront-ils échapper à l’un des services de sécurité les plus puissants au monde ? Peut-on se cacher et échapper à tous les contrôles ? Et, au-delà, y-t-il un moyen de faire cesser la menace ?
La cavale qui suit ne sera pas de tout repos, on s’en doute bien. Les rebondissements et l’idylle naissant entre Daniel et Alex («C’était la plus grande surprise de son existence. Ce mélange de contradictions, cette attirance irrépressible qui la rendaient incapable de la moindre analyse.») vont pimenter le récit jusqu’à l’épilogue très inattendu.
Un roman qui vous fera passer un agréable moment, mais que l’on pourra également lire comme une réflexion sur l’état d’urgence, sur les armes qu’un État peut utiliser pour combatte le terrorisme, sur les failles de nos systèmes de sécurité. Bref, un thriller bien dans l’air du temps.
http://urlz.fr/4Dd5
Fort Étonnée 10 étoiles

Alors là je ne m'attendais pas du tout à ça en empruntant ce livre dans ma médiathèque ! Moi qui ne lis pas souvent ce genre de romans bah j'ai adoré ! L'intrigue est super ! Tout est super bien écrit ! On tombe directement dans le vif du sujet dès les premières pages !
J'ai vraiment adoré !
Super bon point pour cet auteur !

PrincessHello - - 28 ans - 16 février 2017


Il manquait si peu... 6 étoiles

Le premier chapitre me semblait extrêmement prometteur : Aujourd'hui, donner la mort c'était vaincre. Elle ne gagnait pas la guerre, mais des batailles, l'une après l'autre. Des micro-victoires quand même. Le cœur d'un ennemi s'arrêtait et le sien continuait de battre. Quelqu'un venait en chasseur et se retrouvait proie. Elle était une veuve noire solitaire, invisible derrière sa toile. Malheureusement l'auteure n'a pas su faire évoluer son personnage au-delà de ces quelques mots et me faire tenir en haleine tout au long du roman. Trop de temps morts et de mises en situation qui manquent totalement de crédibilité.

De plus, ma première impression fut que je venais de tomber sur un livre de catastrophes à l'américaine. Au lieu de cela, l'auteure a tenté de nous pondre un thriller avec pour toile de fond une histoire d'amour invraisemblable. Et je ne suis pas certaine que cette romance ajoute vraiment quelque chose à l'histoire. J'aurais plutôt apprécié que l'auteure se concentre sur des mises en situation remplie de suspense.

Malgré tout, je suis restée accrochée jusqu'à la fin, tout en espérant que le suspense irait en croissant. Ce qui fut le cas à certains moments. L'idée de base du roman aurait pu être exploitée tout autrement et nous aurions eu un très bon thriller. Il manquait si peu...

Alapage - - 51 ans - 7 février 2017