Identitaire : Le mauvais génie du christianisme
de Auteur inconnu

critiqué par AmauryWatremez, le 16 janvier 2017
(Evreux - 55 ans)


La note:  étoiles
catho et identitaire ?
J'ai longtemps fait partie des lecteurs de "Koztoujours", le blog de l'auteur, durant très longtemps. Et puis au moment de "la Manif pour tous" j'ai eu la déception de constater qu'il reprenait le même discours, à quelques nuances près, des médias la concernant. Il évoqua déjà ces faux-catholiques vrais militants d'extrême-droite se cachant sous le masque ambigu des défenseurs de la Famille. C'est d'ailleurs ce qui me laissait déjà penser que le discours affolé de dénégation de certains thuriféraires de "LMPT", "on est pas de droite, on est pas réac", était inutile car ils étaient de toutes façons mis dans le même sac que "Civitas" et consorts quoi qu'ils disent. L'ayant signifié à "Koz" directement, j'ai dû subir la "disgrâce" ultime d'être chassé et de ses commentateurs et de son profil "facebook". Je n'écris ce petit texte que dans un but de "correction fraternelle"...

Je crois cependant savoir pourquoi "Koz" reprend les arguments des pires adversaires du catholicisme, de ceux qui le haïssent plus encore que "Daech" et ses émules pourtant beaucoup plus meurtriers. Il me fait penser par son attitude à de nombreux "cathos de service" fréquentant des "bons" milieux.

Les élites, les bourgeois pédagogues, les "bobos", ou quel que soit le sobriquet dont on les affuble, ne sont pas sans attrait ni séductions. On y est cultivés, intellectuels, on sait y être très spirituels. Et c'est très agréable de pouvoir converser sur des sujets profonds avec des personnes ayant des références. Dans ces milieux on est aussi doucement libertaires, on ferme les yeux sur les petits accrocs conjugaux. On y aime bien le catholicisme car son sait que cela a fondé une bonne partie de notre culture, de nos arts, de nos valeurs. Cependant, ainsi que tout un chacun dans la société, on ne supporte pas que la morale implique des obligations, cela culpabilise quand on couche à droite à gauche.

Dans ces milieux il est facile de dénicher tout le temps un de ces "cathos de service" évoqués ci-dessus. La plupart du temps ébloui par les conversations certes brillantes, les yeux pleins d'étoiles, il perd un peu ses repères et finit par croire siennes, tel Koz dans ce livre, les justifications des bourgeois pédagogues quant à leur peu d'appétence pour la Foi, en particulier la Foi catholique, et ses implications. A les entendre, des mouvements comme "la Manif pour tous", entre autres, seraient inspirés par une nostalgie des fameuses heures les plus sombres des ordres noirs et moralisateurs, quand ce n'est pas par le fascisme et le pétainisme. Ces catholiques qui n'auraient plus envie d'être systématiquement trainés dans la boue, et conchiés, ainsi que leurs convictions ne seraient que des réactionnaires inavoués.

Ce discours n'est qu'une manière de s'absoudre d'un comportement que l'on sait déséquilibré. Parmi les bourgeois pédagogues on sait très bien que si "tout m'est permis, tout ne m'est pas profitable". Koz reprend quant à lui ce discours en l'étayant de faits selon lui indéniables , en allant beaucoup plus loin. Il existerait dans notre société si moderne des croyants "identitaires" qui se serviraient de la religion pour justifier leur racisme, leurs angoisses quant à l'immigration massive, leurs peurs face à une mondialisation "heureuse" dans les milieux qu'il fréquente, beaucoup moins au sein du "pays réel". Il me fait penser à ces paroissiennes entendues hier priant avec componction et ferveur pour l'accueil des migrants bien qu'incapables de serrer simplement la main de leurs voisins de chaise à la sortie de la messe. Je me demande également combien de migrants Koz peut bien accueillir chez lui pour juger avec une telle autorité du comportement de ses frères et sœurs dans la foi.

En nos temps de persécution "blanche" dans nos contrées et meurtrière au Proche et au Moyen Orient cela manque singulièrement d'élégance. Plutôt que de rejeter toutes les inquiétudes des croyants dans le vocable commode de "fachos" il serait temps d'essayer d'y répondre et de réaffirmer ce qu'est le catholicisme, d'en être fier au lieu que de pratiquer l'auto flagellation avec une sorte de haine de soi proprement ahurissante à mes yeux. Il serait temps également d'avoir le courage de la lucidité. Certes, bien sûr, elle interdit à tout jamais l'entrée des salons des bourgeois pédagogues, des "bons" milieux qui l'ont en horreur. Ils la détestent car remettre en question leurs certitudes mièvres, leur "cœur sec et leurs tripes molles" (Bernanos dixit) ce serait faire leur "aggiornamento" et cela ils ne le veulent à aucun prix.