Dieu n'habite pas La Havane de Yasmina Khadra

Dieu n'habite pas La Havane de Yasmina Khadra

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pacmann, le 26 janvier 2017 (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (43 207ème position).
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Cuba, Khadra et Rumba.

Le nouveau roman de Yasmina Khadra nous transporte dans les Caraïbes du temps où Fidel Castro était encore el lider maximo et ce pour une réflexion sur la fin d’un idéal politico-économique en mettant plus ou moins subtilement en parallèle le thème du vieillissement chez l’être humain.

Juan proche de la soixantaine, est un chanteur de charme qui enflamme encore les soirées d’une boîte à la mode, mais lorsque cette institution d’Etat est privatisée et doit fermer pour travaux, notre joli cœur se retrouve sans véritable raison de vivre, lui qui si longtemps grâce à sa voix de feu faisait le bonheur des dames. Sa réputation apparaît alors surfaite lorsqu’il cherche de nouveaux défis et Juan devient mélancolique tout en étant confronté à des réalités qu’il semblait avoir oubliées, bercé par autant d’années de vie nocturne au mépris des contingences familiales ou matérielles.

Désœuvré, il rencontre une très jeune fille perdue, Mayensi, belle et fraîche comme une rose. Il succombe aux charmes de cette jeunesse ultra vivante, mais outre la grande différence d’âge, c’est surtout une forme de mystère qui entoure la jeune femme qui pollue leur rapport.

L’issue est un peu cousue de fil blanc et ce n’est pas non plus l’originalité de l’épilogue qui rendra ce roman inoubliable. Par ailleurs, au fil du récit, vu le mélange des genres, on ne sait plus vraiment classer ce roman : politique, policier ou encore romantique sur fond de plage de sable blanc et de cocotiers.

Malgré tout, le style est agréable, l’auteur nous entraine dans un coin du monde inattendu et la musique sirupeuse du Buana Vista Social Club berce le lecteur tout au long de la narration, mais comme appréhendé avant d’entamer ce roman, on ne croit pas trop à cette histoire ; le profil de l’auteur n’est pas là non plus pour renforcer ce manque de crédibilité.

L’auteur lui-même ne semble pas croire à cette histoire quand le héros conclut : « Ainsi s’achève mon histoire avec Mayensi. Une histoire trop belle pour aller au bout d’elle-même, pareille aux promesses qui ne nous engagent à rien et que nous ne sommes pas censés tenir. Je ne regrette pas d’y avoir cru. »

On peut cependant à peu près être certain que l’écrivain s’est rendu sur l’île de Cuba avant d’écrire ce livre, mais le caractère bien documenté est avant tout un alibi qui ne permet certainement pas de considérer qu’on est face à une pierre marquante à placer dans l’édifice de l’œuvre de l’auteur algérien qui s‘est quelque peu égaré, loin des côtes méditerranéennes.

Un bon roman à lire au bord de la piscine.

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Les éditions

  • Dieu n'habite pas La Havane [Texte imprimé], roman Yasmina Khadra
    de Khadra, Yasmina
    Julliard
    ISBN : 9782260024217 ; EUR 19,50 ; 18/08/2016 ; 312 p. ; Broché
  • Dieu n'habite pas La Havane [Texte imprimé], roman Yasmina Khadra
    de Khadra, Yasmina
    Pocket / Presses pocket (Paris)
    ISBN : 9782266274319 ; EUR 6,95 ; 07/09/2017 ; 272 p. ; Poche
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Escapade à Cuba

8 étoiles

Critique de Carmen (, Inscrite le 15 mai 2011, 78 ans) - 2 septembre 2018

A propos de ce roman, Eric Chevillard (journaliste du Monde) a écrit " Yasmina Khadra écrit faux comme une casserole ". Certains lecteurs partageront peut-être cet avis, mais moi j'ai embarqué avec Don Fuego pour Cuba, séduite tout au long des 312 pages par ses mots, son lyrisme, ses personnages attachants et ses émotions.
Juan Del Monte Jovana, un Afro-Cubain, ne vit que pour la musique. Quand il se produit au Buena Vista Café revêtu de ses costumes de scène scintillants, il n'est plus que Don Fuego, "le souffle incendiaire des Caraïbes", celui que tous acclament : " lorsque je tiens un micro dans mon poing, j'accède d'office au nirvana".
Pour vivre pleinement sa passion, il a négligé sa femme et ses enfants. Divorcé, il vit chez sa sœur aînée, Seréna, où s'entassent douze personnes. Aussi son monde s'écroule quand, dans le cadre de la privatisation décidée par le Parti, le Buena Vista est vendu à une Américaine et qu'il se retrouve au chômage. Pour survivre il frappe à toutes les portes et n'obtient que de vagues promesses et des emplois temporaires.
C'est alors que surgit une mystérieuse et magnifique jeune fille, Mayensi, dont il tombe éperdument amoureux, malgré leur différence d'âge, elle au printemps, lui en hiver. Sa vie bascule.
Dans le taxi de Félix, le cousin de Juan, on se promène sur les routes de Cuba ou dans les rues de La Havane. On y rencontre des Cubains qui doivent lutter âprement dans ce pays gouverné par le Parti car "à Cuba tout ce qui ne relève pas de l'État à défaut d'être réprimé, est saisi". Malgré la misère, la corruption, les drames, les trafics et les magouilles en tout genre, subsistent une énorme joie de vivre et l'espérance en des jours meilleurs dans ce pays où "Dieu n'a plus la cote … la contrainte idéologique a eu raison de la Foi".

Narcissisme à Cuba

5 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 23 août 2018

Yasmina Khadra quitte l’Orient pour nous plonger dans un autre continent. Il ne nous a pas convaincu.. Il situe son récit à Cuba au moment du basculement du pays vers le libéralisme.

Le héros du livre, Juan del Monte Jonava, le roi de la rumba est chanteur populaire au Buena Vista. Il perd du jour au lendemain son travail qui était toute sa vie.
Désoeuvré, il rencontre Mayensi, une jeune fille de 40 ans sa cadette dont il tombe follement amoureux. L'histoire qui s'ensuit est un peu trop simplette pour captiver.

Notre héros, Juan del Monte dit Don Fuego, n'est qu'un vieux beau qui se croit encore irrésistible et qui demeure narcissique jusqu'à la fin du roman.

Les péripéties sont rocambolesques, pour ne pas dire invraisemblables, les personnages principaux ne sont pas attachants et les dialogues, dénués de profondeur, ne parviennent malheureusement pas à conquérir le lecteur.

L’auteur nous donne tout de même son avis sur la vie à Cuba sous Fidel Castro. On apprend que la jeune Mayensi vient de la campagne et qu’ainsi elle n’a pas le doit de s’installer à La Havane sans autorisation, ce qui l’oblige sans cesse à se cacher des autorités sous peine d’aller en prison ou de se voir reconduire dans son village. Est-ce vrai ou est -ce une invention de l’auteur ? Selon lui, les révolutions ne font que remplacer une tyrannie par une autre tyrannie..

Le livre n'est pas mauvais, mais il est très décevant quand on a déjà lu du Khadra.

Pas le meilleur roman de Khadra

6 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 18 février 2018

Juan, soixante ans, est chanteur dans une boîte de nuit lorsqu'il apprend qu'elle vient d'être privatisée et qu'il est licencié. Son monde s'écroule, car il ne vit que pour chanter ! Ne retrouvant pas de travail, il tente à un rapprochement avec sa fille qu'il n'a plus vue depuis son divorce il y a plusieurs années. En même temps, il rencontre une jeune femme débarquée de la campagne et qui n'a pas d'endroit où loger. Il l'emmène chez sa sœur où il habite et en tombe amoureux, mais elle se révèle extrêmement farouche.
Le style de l'auteur est toujours aussi magnifique, sa philosophie aussi, mais l'histoire ne casse rien. L'ambiance est morose, celle d'un vieux qui déchante et fait un bilan plus que mitigé de sa vie.

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