Belle Époque
de Elizabeth Ross

critiqué par Koolasuchus, le 19 janvier 2017
(Laon - 35 ans)


La note:  étoiles
A Paris, tout se vend...
Voulant échapper à un mariage forcé, la jeune Maude Pichon s'enfuit de son village breton pour découvrir Paris et ses lumières à la veille de l'Exposition Universelle de 1889. Mais la vie est dure dans la capitale pour une petite provinciale désargentée et il lui faut trouver un travail. Une opportunité s'ouvre à elle lorsqu'elle répond à une annonce de l'agence Durandeau qui propose à ses clients un service unique en son genre... Maude est engagée et la voilà qui devient donc un « repoussoir », c'est à dire un faire-valoir. Sa première cliente est une comtesse qui l'engage pour sa fille, Isabelle, et tout ne va évidemment pas se passer comme prévu car la jeune noble est loin d'être une aristocrate comme les autres...

Même si c'est un roman dit « jeune adulte » il est pourtant inspiré d'une nouvelle d’Émile Zola intitulé justement « Les Repoussoirs » et qui est d'ailleurs proposée à la fin du livre. Cela se ressent un peu, notamment dans la description de Paris et de ses différentes couches sociales que ce soit les pauvres ou les riches, mais cela n'en est pas pour autant du Zola bien au contraire. En effet le style est plus simple, plus direct, le récit est à la première personne et le ton moins cynique comme on peut l'apercevoir en lisant la nouvelle. Les personnages font peut être moins « vrais » également, Elizabeth Ross n'est pas dans la démarche naturaliste d’Émile Zola, mais je me suis totalement laissé embarquer dans l'histoire et je me suis vraiment pris de sympathie pour Maude et Isabelle. La fin est également totalement différente de ce qu'aurait fait l'auteur des Rougon-Macquart, et paraît un peu artificielle mais comme l'on est vraiment dans de la fiction, dans une histoire, ça passe très bien quand même.

J'ai donc vraiment eu un petit coup de cœur pour ce récit, le sujet est original, l'histoire parfois un peu prévisible mais vraiment prenante et je trouve que l'auteur a vraiment réussi à s'inspirer de Zola, cela se sent, tout en réussissant quand même à s'en affranchir en y apportant son style et sa touche personnelle. Belle époque, certes, mais beau roman également.