Juger la reine : 14, 15, 16 octobre 1793 de Emmanuel de Waresquiel

Juger la reine : 14, 15, 16 octobre 1793 de Emmanuel de Waresquiel

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Tanneguy, le 1 février 2017 (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 719ème position).
Visites : 3 425 

Une page tragique de notre histoire...

De nombreux récits ont déjà abordé la vie de Marie-Antoinette et sa fin tragique. Cette fois l'auteur s'est focalisé sur son procès qui s'est déroulé en trois jours et deux nuits (!) dans des conditions inadmissibles : elle était condamnée d'avance, il s'agissait d'abord de l'humilier pour satisfaire une populace haineuse et ainsi "sauver la Révolution". L'auteur dresse les portraits des principaux protagonistes du procès, les plus connus bien sûr, mais aussi de témoins obscurs. Il s'intéresse aussi à leur parcours avant le procès puis après, un destin tragique bien souvent... Il s'agissait aussi de "sauver la Révolution" !

Emmanuel de Waresquiel nous explique également comment il a mené ses recherches, souvent aux Archives Nationales, bénéficiant de leur déménagement récent hors de Paris ; il a utilisé les documents conservés dans la fameuse "armoire de fer" qui abrite les pièces les plus sensibles. C'est passionnant pour tous ceux qui fréquentent ou ont fréquenté ces lieux incomparables qui nous sont parvenus grâce aux décisions - ironie de l'histoire - des gouvernements révolutionnaires successifs.

Il faut remarquer également les trois illustrations que contient seulement cet ouvrage : le dernier portrait de Marie-Antoinette au Temple, le schéma du trajet de la condamnée de sa prison au lieu d'exécution ainsi qu'un croquis d'une séance du tribunal exécuté après coup par un témoin avec quelques inexactitudes que souligne l'auteur dans ses commentaires très détaillés.

Un témoignage émouvant... et passionnant !

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La tête haute

7 étoiles

Critique de Colen8 (, Inscrite le 9 décembre 2014, 83 ans) - 22 juin 2017

L’accusation sans preuves fabriquée par Fouquier-Tinville s’est nourrie de la haine portée par les idées révolutionnaires à l’encontre du pouvoir monarchique et de l’aristocratie. Celle-ci est devenue plus féroce encore quand il s’est agi de juger la Reine après l’exécution de Louis XVI quelques mois auparavant. En 1793 la Convention a sombré dans la Terreur. Les menaces intérieures entre factions, la guerre civile vendéenne, les armées étrangères aux frontières, conduites par l’Autriche désireuse d’élargir son empire par la prise de quelques-unes de nos bonnes provinces sont venues renforcer l’acharnement contre une jeune femme abandonnée de ceux qui auraient pu la sauver, à commencer par sa propre famille.
Ces circonstances tragiques sont l’occasion pour Emmanuel de Waresquiel de présenter des sources inédites sur les conditions du procès de deux jours dont le verdict est connu d’avance même s’il subsiste des zones d’ombre. Il imagine l’atmosphère, identifie les jurés, les avocats commis d'office, les témoins, leurs raisons d’être avant et après un semblant de justice auquel plusieurs d’entre eux ne survivront guère. Il insiste longuement sur la dignité, l’intelligence, le courage, la bonté de cette princesse étrangère jetée à 14 ans pour raisons diplomatiques dans les bras du dauphin de France qui n’en a que faire. L’ignominie de son exécution quelques heures après le verdict la feront considérer comme une sainte et martyre quand ses bourreaux auraient voulu en laisser le portrait d’une femme à punir en lui prêtant des crimes imaginaires.

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