Mémoire cachée
de Sebastian Fitzek

critiqué par Killing79, le 7 mars 2017
(Chamalieres - 45 ans)


La note:  étoiles
Action et réflexion
Il ne sait pas qui il est. Il n'a aucune idée d'où il vient. Il ignore pourquoi il se trouve à Berlin, et depuis quand. Il ne sait pas non plus pourquoi il a été blessé par balle. Les sans-abri qu'il côtoie l'appellent Noah, ce nom tatoué dans sa paume droite. Pour Noah, la recherche de sa réelle identité s'annonce quasi impossible.
Au même moment, à Manille, un foyer de grippe se déclare, qui bientôt se transforme en pandémie planétaire. On compte les victimes par dizaines de milliers. Dans l'ombre, un groupe d'extrémistes voit son plan macabre se réaliser...


Mon avis: Je connaissais de nom Sebastian Fitzek, cet auteur allemand réputé pour ses thrillers angoissants. Pour ce nouvel opus, je le découvre dans un autre registre. Il nous propose une histoire qui tend plus vers le roman d’espionnage que vers le tueur en série.

Sur la forme, je suis assez convaincu par cette quête d’identité sur fond de complot international. L’intrigue est dans la même veine que « La mémoire dans la peau » (le film parce que je n’ai pas lu le livre), pleine de mystères et de rebondissements qui en font une aventure vraiment efficace. On passe d’un personnage à un autre avec des chapitres courts et tous ces destins vont se lier au fur et à mesure. L’écriture de Sebastian Fitzek est fluide avec un rythme toujours soutenu. De fait, on ne s’ennuie jamais et ce gros roman se lit très vite.

En revanche, j’ai un avis paradoxal sur le fond du roman. Lors de certains monologues ou dialogues, on assiste à des propos extrêmement bien travaillés, fouillés et documentés sur la condition humaine et sur notre situation environnementale. Ces passages sont très enrichissants parce qu’ils mettent le doigt sur des réalités peu rassurantes. J’ai l’impression d’avoir appris des choses au sortir de cette histoire, sur l’écologie, la pauvreté, les maladies, qui m’ont éclairé sur notre monde actuel. Cependant, même si l’auteur s’en défend dans son épilogue, il s’avère malgré tout que tout ce déballage de convictions devient un brin moralisateur, donneur de leçons. Sur la longueur, c’est légèrement agaçant. Il manque peut-être de nuances pour paraître moins manichéen et ajouter de la crédibilité au discours.

Mais ne vous arrêtez pas à cette broutille (je cherche la petite bête !), et profitez de cette aventure, qui en dépit de ses facilités et de ses « déjà vus », est un livre très entraînant. Il ravira les lecteurs adeptes d’action et de baston et ceux qui recherchent un authentique page-turner !