La lettre oubliée
de Nina George

critiqué par Jfp, le 22 avril 2017
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
vingt ans après
Vingt-et-un ans après, Jean n'a toujours pas oublié Manon. Trop tôt disparue, elle est toujours là, lovée au plus profond de son cœur, et personne ne peut la remplacer. Dans sa péniche-bibliothèque, amarrée à un quai parisien, Jean soigne ses clients par la lecture. Certains l'acceptent et lui en sont reconnaissants, d'autre rechignent voire lui claquent la porte au nez s'il refuse de leur vendre le livre de leur choix. C'est le cas de Catherine, et le point de départ d'une suite invraisemblable d'événements qui vont bousculer la vie de notre biblio-thérapeute et l'amener à larguer les amarres pour un voyage au long cours sur les Voies Navigables de France. La fable est admirablement troussée, avec humour et légèreté et des notes touchantes de vérité. Hélas, qu'il s'agisse de la traductrice ou du manque de soin de l'éditeur, la langue de Molière est bien malmenée : emploi du conditionnel au lieu du futur, ou l'inverse, de "ce qu'il" au lieu de "ce qui", et bien d'autres fautes que l'on peut, à la rigueur, pardonner à un journaliste pressé de rendre sa copie, mais pas à un écrivain digne de ce nom. Dommage, car c'est une bien belle histoire que nous conte cette auteure allemande que l'on sent amoureuse de la France…