Quand sort la recluse
de Fred Vargas

critiqué par Dixie39, le 25 mai 2017
( - 54 ans)


La note:  étoiles
La morsure de l'araignée...
Toujours avant d'ouvrir le dernier Vargas : cette crainte que la magie n'opère plus, cette volonté de ne pas se laisser emporter par cette aura entourant ses livres, capable de nous ôter tout esprit critique, sous prétexte que « c'est du Vargas » ! Faire table rase de toutes les étoiles d'avant. Remettre les compteurs à zéro et se lancer.
Ça y est. J'y suis. Je le tiens entre mes mains. Ce n'est pas que j'hésite à le commencer, mais plutôt que je savoure l'instant. Un Vargas, c'est comme un bon vin. Ça se regarde, ça se hume, ça se rêve, avant d'entamer la première phrase. Les premiers mots…

Il y a une part de féerie dans l'écriture de Vargas, une injonction à ne plus douter, à se laisser porter et accepter son univers : celui où les recluses sortent de leur tanière, où les vieilles dames surfent sur internet avec autant de dextérité qu'un jeune geek, où les chats se portent au pied des gamelles et où les framboises se picorent pour ne pas crever.

"- Raconte-moi cette femme qui t'a offert une araignée morte.
- Les hommes offrent bien des manteaux de fourrure. Quelle idée. Imagine-toi serrer dans tes bras une femme qui porte soixante écureuils morts sur le dos.
- Tu vas porter ton araignée sur le dos ?
- Je l'ai déjà sur les épaules. Louis."

La magie opère. Perdue à travers les brumes, je suis les pensées évanescentes d'Adamsberg, les regarde se disperser doucement pour petit à petit laisser affleurer quelques vérités du passé. J'ai envie de botter le cul de Danglard, rajouter quelques ingrédients à la garbure, chercher la cellule et creuser la terre, amusée par ce nouveau visage de la Rétancourt… Je savoure doucement la lecture, me délectant des nouvelles inventions, bizarreries et trouvailles de l'auteure.
Mais ne vous y trompez pas : la noirceur des âmes n'a d'égale que la pesanteur des bulles qui naviguent entre deux eaux neuronales du cerveau de notre cher commissaire.

"C'est souvent, quand on a eu un enfer, qu'on en parle et on en parle, comme s'il fallait le tuer tous les jours. Vous me suivez ? Qu'on en parle même en rigolant, comme si ç'avait été un paradis. le bon vieux temps, quoi. Et eux, leur enfer, (...) ils l'appelaient 'La Miséricorde'."

Alors oui ! Vargas fait du Vargas. Mais c'est tellement bon, qu'on laisse le livre à portée de main, pour mieux rêver du prochain…
Pas pour les arachnophobes... 9 étoiles

Un excellent cru que ce dernier (pour le moment... et à ce sujet, elle met vraiment beaucoup trop de temps entre chaque livraison, la Fred Vargas, même si, contrepartie positive de ces délais, elle ne rate jamais le coche) cru de la créatrice d'Adamsberg... Qui, ici, repart en France, quitte l'Islande qui l'a temporairement hébergé, pour enquêter sur ce qui peut s'apparenter à des accidents, des morts par piqûres d'araignées de type recluses. Mais ces accidents semblent en fait être des meurtres. Peut-on tuer par araignées interposées ?
Adapté en TVfilm avec un franc succès (comme d'autres précédents romans de la série), "Quand Sort La Recluse" est un des meilleurs opus de Vargas. Chose rigolote en guise d'anecdote finale (une anecdote sans grand intérêt, d'ailleurs), c'est sans doute le premier roman de Vargas, du moins son premier polar, dont la couverture n'est pas noire, mais blanche ! Le bouquin n'est en revanche ni plus lumineux, ni plus sombre que de coutume...

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 5 juillet 2021


Une arme originale 8 étoiles

Un roman plein de rebondissements avec des personnages intéressants dont les caractères, les intérêts sont sources d'interactions entre les protagonistes.
Adamsberg est toujours aussi surprenant dans ses réactions, ses démarches mais aussi également très efficace.

Un réel plaisir de lecture. Certain ont trouvé le coupable tôt semble-t-il. J'en ai eu l'idée une cinquantaine de pages avant la fin mais cela n'a aucune importance car l'intérêt de tels romans se trouve dans la démarche du commissaire, des suspects, dans la découverte des preuves, dans le cheminement plus que dans la résolution.

D'autres reprochent des coïncidences... mais n'y a-t-il pas de nombreuses coïncidences dans la vie ?
D'autres reprochent des invraisemblances... ils ne doivent donc pas aller souvent au cinéma ni s'intéresser à la vie courante.
Il faut bien avoir en tête que l'on lit un roman et le seul maître à bord est l'auteur. Certes, on a parfaitement le droit de vouloir descendre mais, pour ma part, je lis cela comme on pouvait me raconter des histories lorsque j'étais enfant. Certes il y avait des invraisemblances, même s'il est vrai qu'à l'époque je n'en étais pas conscient, mais je me laissais embarquer. J'ai la chance d'avoir gardé cette faculté, je me laisse embarquer

Un bien agréable roman policier, sans scènes sanguinolentes ou gores.

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 1 mai 2020


Redoutables les recluses ! 8 étoiles

Fred Vargas avait terminé le précédent roman de la série Adamsberg Temps glaciaires par un redoutable contrepied à son lecteur qui ne s’attendait pas à cela :

»9h40. Danglard hocha la tête. L’avion décollait pour l’île de Grimsey. »

Oui, le lecteur ne s’attendait pas à ce re-départ pour l’île de Grimsey. Il imaginait bien sûr qu’Adamsberg partait se ressourcer dans ses Pyrénées natales. Contrepied.
Logiquement, Quand sort la recluse attaque donc en Islande, sur l’île de Grimsey où le fameux commissaire, contre toute attente, a acquis un peu de vocabulaire islandais. Une performance pour lui (à vrai dire une performance tout court !). Oh, pas pour longtemps. Un message du Commandant Danglard, son adjoint, vient le tirer de cette retraite septentrionale.
Retour à Paris donc pour une enquête vite torchée, et retour aux ennuis aussi puisque les dissensions qu’on avait commencé à observer au sein de l’équipe dans l’épisode précédent prennent progressivement un tour plus … tranché, dramatique, avec Danglard en opposant principal. Opposant à quoi au fait ? Eh bien aux méthodes évanescentes d’Adamsberg (qui font le sel des polars de Fred Vargas au passage), à ses intuitions autant ésotériques que tirées par les cheveux. De fait, cette affaire de morts après morsure par des recluses, il faut y croire (ou s’appeler Adamsberg).
Ce bon Adamsberg va donc quasiment devoir mener l’enquête en sous main (une enquête, qu’au passage, dont j’avais très vite deviné l’issue) avec les plus fidèles de ses fidèles, Veyrenc, Retancourt et Froissy au premier rang, alors que l’ombre d’une dénonciation par Danglard auprès du supérieur d’Adamsberg plane un moment.
Il va y avoir nombre phases d’espoir puis de déception, de considérations philosophiques ou de comptoirs (voire des deux en même temps) mais … mais le cercle va implacablement se resserrer. On va avoir accès à un épisode inconnu et particulièrement marquant de la jeune vie d’Adamsberg. Avec une vraie recluse pour le coup. Et puis … mais je ne vous dis rien. Lisez !

Tistou - - 68 ans - 26 mars 2020


Quand l’araignée devient arme de vengeance 8 étoiles

Je découvre Vargas avec ce polar. Fred Vargas possède un style d’écriture plutôt efficace, avec un personnage principal atypique, le commissaire Adamsberg, qui a cette particularité de résoudre ses enquêtes en faisant la part belle à son intuition, observant de l’intérieur les « bulles gazeuses » produites par ses « proto-pensées », espérant qu’elles dessinent pour lui des trajectoires le rapprochant de la vérité, en s’appuyant accessoirement sur les données factuelles et scientifiques fournies par ses équipes.

Les personnages sont d’ailleurs tous plutôt bien campés psychologiquement. Sur ce plan, Fred Vargas a du talent, c’est certain. J’ai toutefois été moins convaincu par le scénario qui m’a semblé quelque peu emberlificoté et à vrai dire pas très crédible. Je ne dirai pas pourquoi par crainte de spoiler l’histoire à ceux qui ne l’ont pas encore lu. Un seul conseil, il vaut mieux ne pas avoir peur des araignées pour se lancer dans cette lecture qui peut laisser chez les plus arachnophobes quelques images pénibles… Si l’on fait abstraction de ces éléments, on peut passer un assez bon moment avec ce livre idéal pour les vacances (dans des endroits sans araignées bien sûr).

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 9 juin 2018


Adamsberg a toujours une araignée au plafond … 8 étoiles

Avec ce roman, je retrouve le dessus du panier de Fred-Vargas. Avec notamment une triple enquête dont une femme très bien roulée qui passe nez en moins sous les roues d’un 4x4… Un voyeur qui ne tourne pas très rond, observant avec sa lunette sa victime aller au petit coin… Et puis cette histoire de recluse à huit pattes, qui réussit à déséquilibrer toute une brigade de bipèdes.
Sans compter un frangin qui rafraichit la mémoire du commissaire, un commissaire qui remet du plomb dans la tête de Danglard qui malgré son érudition, pète les plombs. De la psychanalyse, de l’arachnologie, et surtout des rapports humains plus vrais que nature !

Pierrot - Villeurbanne - 73 ans - 18 mai 2018


meurtres sur la toile 10 étoiles

Fred Vargas aime s’attaquer aux peurs ancestrales et aux grands mythes ayant traversé l’histoire de l’humanité. Ici, l’araignée, accompagnée de son fidèle compagnon le venin, est au centre de l’enquête particulièrement difficile que va devoir mener le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg à la suite de morts inexpliquées. Trois vieillards meurent des conséquences d’une piqûre d’araignée, avec des doses de venin sans commune mesure avec le pouvoir de cette araignée solitaire, guère amatrice de chair humaine, appelée "recluse brune" ou "araignée violoniste". Adamsberg va devoir reconquérir pas à pas la confiance de sa brigade, mise à mal par le caractère quelque peu bizarre de ses intuitions et une campagne de dénigrement savamment orchestrée par son adjoint Adrien Danglard. On va de surprise en surprise, comme sait le faire avec brio Fred Vargas, voyageant aux quatre coins de la France à la poursuite de l’araignée tueuse. Au passage, une belle leçon d’humanisme et un vibrant plaidoyer contre la maltraitance au travers d’une galerie de personnages en souffrance. Puisse ce message être entendu par nos dirigeants, tant civils que religieux…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 3 février 2018


Exterminer les blaps 7 étoiles

Il ne faudra que quelques heures à Adamsberg, rappelé d'Islande, pour résoudre l'assassinat d'une femme écrasée. Mais le fait divers de morts par piqûres d'araignée, provoque en lui un malaise dont il ignore l'origine.
Trois morts en si peu de temps, par une araignée assez discrète, cela suffit à ce qu'il cherche à en savoir plus. Même si pour les membres de son équipe, il y a des limites aux divagations de leur commissaire.
Quelques irréductibles accepteront discrètement de l'aider, puis au fur et à mesure de l'évidence de meurtres prémédités, le rejoindront dans son enquête. Sauf le commandant Danglard. Malgré toute les preuves.

C'est toujours avec beaucoup de plaisir que je retrouve les personnages de Fred Vargas.
Je suis cependant surprise de trouver dans ce roman une intrigue aussi simple, elle qui nous a baladés en Islande, avec Robespierre dans son dernier roman, qui frôle l'ésotérisme, la superstition rurale, nous offre un roman assez banal comparé aux titres précédents. N'en reste pas moins le plaisir de retrouver ces personnages originaux, une intrigue singulière et une écriture très agréable.

Marvic - Normandie - 66 ans - 9 octobre 2017


Que du bonheur ! 10 étoiles

Fred Vargas au sommet de son art...
Super roman, très bien écrit, ça valait le coup d'attendre. Personnages toujours aussi attachants. Que du bonheur !
L'impression du bouquin est médiocre, je regrette Viviane Hamy.

Jyps - - 59 ans - 30 août 2017


lassant 4 étoiles

Troisième ou quatrième Vargas que je le lis et je dois dire que celui-ci ne m'a pas donné envie d'en lire d'autres. Très vite j'ai soupçonné quelle en serait la fin et j'ai obstinément poursuivi la lecture pour vérifier que mon intuition était bonne. Je veux bien apprendre beaucoup de choses sur les recluses, araignées ou autres mais franchement les bulles d'Adamsberg, le côté trop caricatural de ses adjoints, les invraisemblances dans leur relation au chef m'ont fait souvent sourire. Adamsberg est vraiment trop excentrique à mes yeux pour que je suive ses états d'âme permanents mêlant intuition fulgurante, paternalisme, humilité, doute et voyance auto-psychanalysée.
En résumé, j'ai pas aimé!

Nietniet - - 75 ans - 9 août 2017