Canicule
de Jane Harper

critiqué par RayUnion, le 31 mai 2017
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Chaud, le retour au bercail
Kiewarra est une petite ville du sud de l’Australie, écrasée de soleil et victime de sécheresse. Tout le monde se connaît dans Kiewarra, alors quand une famille entière est massacrée, c’est la stupéfaction. Selon les apparences, c’est le père, Luke, qui a tué sa femme et son fils avant de se suicider.
Aaron Falk, policier à Melbourne, est originaire de Kiewarra. Quand il reçoit l’étrange message : « Luke a menti. Tu as menti. Sois présent aux funérailles », il redoute la résurgence d’un passé qu’il a cherché à oublier. Il ne se trompe pas. Falk va revenir dans sa ville de naissance. Pour certains, il ne sera pas le bienvenu.
De facture classique mais avec un cadre et un héros revenant sur ses pas d’enfance qui le particularisent, Canicule est un premier roman de qualité. Il est en cours d’adaptation pour le cinéma.
Chronique complète : http://ray-pedoussaut.fr/?p=12077
Dans l’Australie cuite par le soleil 7 étoiles

Kiewarra, une ville imaginaire d’Australie, à 5h de route de Melbourne dans le Sud-Est australien. Pas vraiment l’Outback mais déjà le Bush.
Canicule est le premier roman de Jane Harper, journaliste australienne par ailleurs. Autant le dire c’est une réussite, tant sur le strict plan « polar » proprement dit – une intrigue cohérente, qui tient la route et le lecteur en haleine – qu’au plan écriture, du moins dans l’ambiance « caniculaire » qu’elle fait ressentir à chaque page dans cette petite ville du bush australien, soumise à un soleil de plomb.

»Le calme de la campagne …
C’est en partie ce qui déconcertait les gens de la ville comme les Whitlam. Le silence. Le calme. Falk comprenait leur souhait d’une vie paisible, au vert. Ils n’étaient pas seuls, loin de là. L’idée était particulièrement séduisante quand on était coincé dans un embouteillage ou que l’on vivait entassé dans un appartement sans jardin. Tous partageaient le même rêve : respirer l’air pur, connaître ses voisins. Les enfants se régaleraient de bons légumes du potager, apprendraient la valeur d’une honnête journée de travail. Mais à l’arrivée, à peine le camion de déménagement disparaissait-il au loin qu’ils regardaient autour d’eux et restaient bouche bée devant l’étendue des terres à perte de vue. Car c’était d’abord cette immensité écrasante qui les frappait le plus. Le fait de ne pas voir âme qui vive entre soi et l’horizon suscitait chez beaucoup une impression étrange et dérangeante. »


Aaron Falk a quitté Kiewarra il y a bien longtemps, quelques 20 ans, et il entré dans la police, à 5 – 6 heures de route de là, dans un tout autre environnement, à Melbourne. S’il revient pour la première fois à Kiewarra, c’est qu’il a quitté l’endroit dans des conditions particulières, qu’on découvrira au fil des pages, et aussi parce que Luke Hadler va être enterré. Luke Hadler, son ami d’enfance, qui se serait suicidé après avoir trucidé femme et enfant.
Bien sûr Falk a du mal avec cette version et va mener sa propre enquête tout en faisant face au mauvais accueil qui lui est réservé par certains, mauvais accueil en lien avec son départ définitif vingt ans auparavant.
Polar de bonne facture et qui répond à ma démarche d’essayer de lire un polar de chaque pays de notre planète. Pour ce qui est de l’Australie, Canicule répond parfaitement à la demande !

Tistou - - 68 ans - 17 septembre 2021


Étouffant, bien mené et maîtrisé 8 étoiles

Ce qui frappe en premier lieu dans ce roman, c'est l'ambiance.

Elle est juste parfaite, l'impression étouffante de chaleur accompagnée d'une tension latente et d'une violence contenue se révèle maîtrisée de bout en bout.

L'histoire se déroule lentement, prend son temps pour s'installer et instiller ce climat si particulier, qui met mal à l'aise et se marie fort bien à la désillusion et l'épuisement induits par cette dramatique canicule.

Le scénario est bon, original et très bien mené, sa construction et son suspense habiles avec des flashback pertinents et révélant jusqu'aux ultimes lignes une vérité des plus horribles.

Ayor - - 52 ans - 14 février 2021


Solder les comptes de l'enfance ! 6 étoiles

Jane Harper est une auteur australienne de roman policier.
"Canicule" est son premier roman, paru en Australie en 2016, traduit en français en 2017 (Editions Kero).

Après 20 ans d'une absence forcée, Aaron Falk revient à Kiewarra, petite communauté rurale du sud-est de l'Australie.
Agent de la police financière de Melbourne, il est appelé pour enquêter sur le massacre d'une famille entière, celle de Luke Hadler, son ami d'enfance.
Luke a-t-il pu supprimer sa femme et son fils et mettre fin à ses jours pour éviter le déshonneur d'une faillite annoncée ?
Mais le retour d'Aaron Falk est loin de faire l'unanimité. La mort par noyade de la jeune Ellie Deacon lui est attribuée par la rumeur et les non-dits.
Assisté du sergent Raco, Aaron Falk remue un passé douloureux pour en crever les abcès et en faire surgir la vérité.

L'ambiance -tout comme la température - est étouffante.
Le Bush australien, l'extrême solitude et le désespoir latent des fermiers laissent bonne place à la rumeur, aux non-dits, aux jalousies et aux vengeances aveugles.
Un contexte épineux pour résoudre les morts d'hier et d'aujourd'hui.

Un bon polar qui mêle présent et passé pour mieux éclairer l'enquête.
Difficile de deviner avant l'heure, l'identité du criminel.
L'explication tombe un peu du ciel et n'est pas reliée au passé... dommage !
Un bon moment de lecture néanmoins.

Frunny - PARIS - 59 ans - 6 novembre 2017