Pérou
de Michel Braudeau

critiqué par Jeparo, le 29 avril 2004
(Bruxelles - 60 ans)


La note:  étoiles
Gracias, Miguel Braudeau
Il est probable que quel que soit le sujet qu'aborderait Michel Braudeau dans un roman, je l'acheterais les yeux fermés. Celui-ci n'est sans doute pas son meilleur mais on y retrouve sa patte et constitue une bonne entrée dans son oeuvre avant d'aller découvrir ses romans plus longs ou plus inventifs quant à leur structure (le livre de John, Naissance d'une passion ou son dernier paru Retour à Miranda).
Il s'agit ici du récit d'une première passion amoureuse (autobiographique, Miguelito?) à peine assouvie qui lie le narrateur, vingt ans, professeur détaché à Lima, à Maria-Sabina, la plus jeune soeur de Rulfo, ami sorbonnard du futur écrivain. Celle-ci est convaincue que Miguel ne la poursuit, elle, que par inconscience de ses sentiments amoureux pour son frère. Autant dire que dans un premier temps, elle ne lui cèdera pas grand chose et que sans une séance locale (et mémorable) de désenvoûtement notre narrateur en aurait peut-être bien perdu sa santé mentale. Je ne vous en dis pas plus, la suite dans le livre...
Ce bref roman est traversé par quelques beaux personnages secondaires : Englebert et Dolorès (parents de la jeune fille), une demi-scène d'amour dans un cinéma, une chasse à l'oiseau-lyre avec sa conclusion poétique quelques chapitres plus loin et de souriantes annotations comme on en demande aux écrivains.
Juste celle-ci, pour exemple : "J'étais lentement navré de voir s'installer en moi les réflexes les plus romantiques et bêtifiants de l'état amoureux, et d'en éprouver de surcroît cette euphorie enthousiaste qui sert d'anesthésie au ridicule."
Gracias, Miguelito Braudeau.