Fortune de France, tome 10 : Le Lys et la pourpre
de Robert Merle

critiqué par Elko, le 2 juillet 2017
(Niort - 48 ans)


La note:  étoiles
Le roi et le cardinal
Louis XIII s’est décidé à accepté Richelieu au Conseil restreint. Et rapidement ses qualités dont sa force de travail le rende incontournable. Son talent sera mis à contribution dans les troubles dans lesquels plonge (encore) le pays.

Il y a d’abord cette absence de descendance qui fragilise le trône en aiguisant les ambitions de successions de Monsieur et des frères Vendôme. Les femmes sont, une fois n’est pas coutume, au cœur des intrigues.
La présence diplomatique du duc de Buckingham, qui à l’encontre de toutes les convenances fait le bel œil auprès de la reine Anne, non seulement sème le trouble à la Cours mais de plus complique la politique de rapprochement avec les Anglais qui hésitent à marier leur futur souverain à une française.
Ajoutons au tableau la crise de la vallée de la Valteline qui oppose les Habsbourg et la papauté à la France et les incessantes tensions avec les huguenots. Tensions qui se cristalliseront en Charente Maritime au siège de Saint Martin de l’île de Ré.

Pierre-Emmanuel de Siorac, comte d’Orbieu, tente de surnager au dessus de ces eaux troubles, voyant sa vie menacée plus d’une fois. En effet sa fidélité adamantine à son roi et à son illustre ministre en fait une cible de choix pour leurs opposants.

Robert Merle ne perd rien de son talent. Il dresse des portraits à charge ou à décharge selon ses affinités historiques. Il épingle tour à tour Anne d’Autriche et le duc de Buckingham tout en plaidant pour Richelieu et son roi. Il y a du Dumas dans ce dixième tome par ses intrigues et ses aventures. Avec cependant un parti pris opposé, certainement plus fidèle à la réalité.