Chroniques napolitaines, III : Encore un tour autour de la vie
de Jean-Noël Schifano

critiqué par Pucksimberg, le 5 juillet 2017
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
Du sexe et du sang
Ce recueil de chroniques napolitaines est haut en couleur. Dans la première nouvelle " Les enfants-douche" il est question de cette vague d'adolescents qui assouvissaient leurs désirs sexuels dans les toilettes du lycée. Dans "Savonnettes et petits-fours", Jean-Noël Schifano évoque un fait divers dans lequel une femme a tué trois personnes et a transformé les corps en savonnettes et en délicieux ingrédients de repas..Et pour finir "Sainte Baubo" se concentre sur cette figure religieuse et mythique qui incarne le sexe féminin.En début et en fin d'ouvrage figurent deux courts textes qui évoquent l'Italie, Garibaldi, Mussolini et le Pape François, des figures marquantes replacées dans leur contexte.

Jean-Noël Schifano part de faits vrais pour engendrer ses chroniques. On aurait espéré parfois que cela ne soit que de la pure invention, mais il n'en est rien. Les sujets sont scabreux, choquants parfois mais c'est une facette de Naples qui est dépeinte. L'auteur semble, dans ses chroniques napolitaines, répertorier les faits marquants de cette ville.Comme souvent dans son oeuvre, le sang et le sexe s'entremêlent et sont à la base de plusieurs de ses textes. Le récit sur les enfants-douches, fait divers qui a défrayé la chronique très récemment, s'effectue pendant que le couple principal fait l'amour, situation d'énonciation très originale et un peu délicate vu ce qui est raconté.

Ces textes peuvent choquer. En effet, les faits divers eux-mêmes peuvent déranger. En outre, l'auteur est précis et lorsqu'il faut lire comment cette mère de famille charcute les corps, il faut avoir le cœur bien accroché, surtout qu'il s'agit d'une histoire vraie.

L'écriture reste belle. Jean-Noël Schifano a le goût du mot juste. Il décrit à merveille les atmosphères ( on aurait bien aimé qu'il n'y parvienne pas ici ... ) et quelques envolées poétiques parsèment ses textes. "La Danse des ardents" reste l'un de ses meilleurs.