Le Chat du Rabbin, tome 3 : L'Exode
de Joann Sfar

critiqué par Sahkti, le 1 mai 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Grosse déception
Autant le premier tome m'avait ravie, tout comme le second, autant celui-ci m'indispose et me lasse. D'abord, je trouve l'histoire lente et lourde. Ce rabbin jadis si lucide, si ironique, si vif, est devenu un vieillard gâteux et ennuyeux, qui se répand en répétitions inutiles et en clichés grossiers. Rien d'original ou d'emballant dans ce récit, c'est plat et morne. La préface de Georges Moustaki laissait pourtant présager de bons moments d'humour-vérité, mais ce n'est qu'une compilation de caricatures qui, très vite, m'ont fatiguée. J'ai dû me faire violence pour terminer l'album et je ne pense pas acquérir le n° 4 annoncé, "Le Paradis terrestre".
C'est dommage, j'avais eu un réel coup de foudre pour cette série et j'ai désormais l'impression d'un soufflé qui est retombé. Trop de place accordée au rabbin et très peu au chat, si ce n'est lors de ses dialogues avec un chien errant. De héros il devient décor alors que c'est son regard caustique et extérieur qui donnait à chaque personnage sa véritable saveur.
Même Zlabya est devenue ennuyeuse, capricieuse, et si on peut voir en elle le symbole de la provinciale complexée par les parisiennes, c'est très premier degré et ça ne tient pas très longtemps.
Quant à la crise de foi du rabbin, elle est indigeste et n'apporte pas grand-chose.
En toute franchise, aux lecteurs qui voudraient découvrir cette série d'un Sfar qu'on a connu meilleur, contentez-vous des deux premiers et restez sur vos illusions de plaisir, ça vous évitera une certaine déception.
Un rabbin parfois embarrassé par sa foi 6 étoiles

L'exode dont il est question dans le titre est uniquement le voyage du rabbin qui accompagne sa fille Zlabya et son gendre à Paris afin de rencontrer la belle-famille. Comme dans le tome précédent "Le Malka des lions" où le lecteur faisait la connaissance du personnage qui a donné son nom au volume, ici nous rencontrons le neveu du rabbin, Raymond Rebibo. Tout comme dans le tome précédent dans lequel l'amour pointait son nez avec Zlabya qui rencontrait un jeune homme pour l'épouser, ici nous suivons la vie de couple de ces deux personnages. Le scénario reste assez ( trop ) simple à mon goût. Ce n'est pas vraiment l'histoire qui est intéressante, mais les allusions à la religion juive. Certains codes et certaines références sont évoqués simplement et permettent de s'imprégner de cet univers.

Les personnages sont pittoresques, les pointes d'humour plutôt plaisantes et Sfar se plaît à donner un bon coup de pied dans les clichés et les aprioris. Il est vrai que le rabbin a bien plus d'importance que le chat dans ce volume, mais cela ne m'a pas dérangé car c'est par lui que le lecteur a accès aux références juives.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 1 janvier 2012


un peu déçu aussi 6 étoiles

Il est vrai que le 1er tome frisait le génie , le deuxième dépaysait mais le troisième attriste et souffre de beaucoup de lourdeur, on ne retrouve plus l'impertinence, la légèreté coutumière de Sfar. La série de ses BD que l'on ne peut que vivement conseiller , est Klezmer en trois tomes pour l'instant il me semble, un chef d'oeuvre. Quand à la suite du chat du rabbin je préférerais l'emprunter dans ma prolifique médiathèque et continuer d'acquérir d'autres oeuvres de Sfar aussi intéressantes que ses cahiers ( ukulélé,piano ou caravan...)

Tilman - Nantes - 45 ans - 17 février 2008


moi j'ai adoré 9 étoiles

Contrairement à Sahkti, j'ai adoré ce troisième tome et attend avec envie le quatrième, Sfar nous emmène dans une narration pleine de douceur qui m'a complètement dépaysée

Persepolis - Vouvray sur Loir - 46 ans - 6 mai 2004