Chaperon Rouge
de Danijel Žeželj

critiqué par Fanou03, le 11 août 2017
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
Poétique, onirique, sauvage et beau
Il fallait sans doute une bonne dose de motivation à Daniel Zezelj pour proposer une énième version revisitée du Petit Chaperon Rouge, tant le conte a été repris et adapté à toutes les sauces. Difficile dans ce contexte de trouver un axe de renouvellement. J’étais impatient de voir le résultat, tant l'auteur m'avait déjà impressionné dans ces opus antérieur: Daniel Zezelj s’en est merveilleusement bien tiré.

Il faut dire que la patte de l’auteur, aisément reconnaissable avec ses abrupts aplats de noirs et blancs, donne à elle seule beaucoup d’originalité à la narration : les images sont toutes superbes, et le découpage, extrêmement dynamique, donne naissance à des compositions saisissantes. Dans cette bande dessinée muette, la force du dessin s’en retrouve renforcé, s’il le fallait.

Si la trame principale est respectée, Daniel Zezelj a réussi à injecter au conte ses propres obsessions, surgissant inopinément, intrigantes, inquiétantes, à l’image d’une usine désaffectée en pleine campagne. Très poétique, onirique, sauvage et beau, l’univers du Chaperon Rouge de Daniel Zezelj, s’impose, malgré l’apparente économie de moyen, avec une grande force et fera partie, sans aucun doute, des adaptations de référence du célèbre conte.