La forêt qui scintille : Drame qui commence un soir et se termine au matin
de Milena Marcović

critiqué par Pucksimberg, le 12 août 2017
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
Une pièce marquante
La pièce se déroule dans un bar un peu perdu, non loin d'une forêt. A l'intérieur, nous retrouvons Maca, la chanteuse d'un café et un ancien entraîneur de foot. La pièce s'ouvre sur ces deux personnages qui ne connaissent même pas leur date de naissance dans un pays qui semble avoir perdu ses repères, qui a connu la guerre et dans lequel les hommes ont peu de perspectives. D'autres personnages viendront dans ce lieu sans avenir. Les discussions soulignent le peu d'espoir de ces personnages. Les propos sont parfois violents et témoignent de violences physiques passées. Milena Markovic est serbe. Le traumatisme de la guerre en Yougoslavie n'est pas loin. Ce qui est décrit dans cette pièce peut rappeler la situation de certains états de l'ex-Yougoslavie, mais pourrait concerner d'autres pays.

La pièce se lit rapidement. Tout est resserré. Un seul lieu, des discussions qui tournent toujours autour des mêmes thèmes. Même si certaines répliques font sourire le lecteur, le fond est grave et sombre. Toutes ces femmes qui interviennent dans la pièce avec Lole semblent vouées à la prostitution. Il ne semble pas y avoir d'avenir heureux. Ces individus dans un bar incarnent un vieux monde qui tend à disparaître comme le soulignent les ouvriers en fin de pièce.

Et puis il y a ce titre " La forêt qui scintille", qui renvoie à la lumière, au merveilleux et qui contraste totalement avec les dialogues de cette pièce. Milena Markovic exprime les maux de populations désenchantées qui ont connu la guerre, qui ont vu les frontières de leur pays changer.

Une pièce marquante.