Vivra
de Dominique Dolmieu, Bleuenn Isambard, Mouradine Olmez

critiqué par Pucksimberg, le 13 août 2017
(Toulon - 45 ans)


La note: étoiles
La quête de vérité dans une affaire révoltante
En septembre 2004, 32 terroristes entrent dans une école le jour d'une rentrée scolaire à Beslan, dans le Caucase du nord. Plus d'un millier d'otages. 334 morts au final. Aucune négociation n'a été proposée aux terroristes, ce qui provoqua ce massacre scandaleux. Encore aujourd'hui aucune lumière n'a été faite réellement sur cette affaire étant donné que l'état-major est entièrement lié à ce choix barbare. Cette pièce de théâtre à valeur documentaire met en scène le procès de l'un des terroristes. Même la justice ne semble pas décidée à poser les bonnes questions et à s'attaquer aux vraies responsables de cet acte insensé. Cette quête de vérité se révélera longue, semée d'embûches et encore d'actualité.

Cette pièce a vraiment un effet coup de poing et est d’utilité publique. Il est noble et courageux de voir des artistes s'engager en montrant aux lecteurs ce qu'est la réalité. Par cette oeuvre, nous sommes en pleine immersion et recevons les témoignages des victimes et des survivants avec violence. Les hommes de pouvoir se renvoient la balle, les dialogues sont muselés et calibrés pour ne mettre en danger aucun haut responsable. Les services secrets portent bien leur nom. Il n'y a aucune transparence et les hommes semblent du menu détail dans une telle affaire. Que des civils meurent semble vraiment secondaire, même si ce sont majoritairement des enfants.
L'assaut est donné, on bombarde. La présence d'innocents, en grand nombre, dans ce lieu n'a semble-t-il absolument pas affecté les pouvoirs décisionnaires.

Le lecteur est frappé par la froideur de certains discours, qui sonnent comme des constats. Les parents qui témoignent énumèrent les pertes qu'ils ont subies, décrivent parfois l'état du cadavre de l'enfant de manière presque médicale. De l'autre côté, il y a ces militaires, ces hommes de pouvoir qui font des réponses laconiques, floues, se référant toujours à des codes établis qu'ils auraient respectés.

Cette pièce de théâtre éclaire le lecteur qui n'est pas forcément au fait sur ce scandale et permet de dénoncer un système corrompu et inhumain. Très réussi !