Les délices de Tokyo de Durian Sukegawa
(An)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
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Magnifique
Merci à Julie de m'avoir proposé de la rejoindre dans sa lecture et d'en faire une LC. J'avais acheté ce titre à sa parution et il attendait sagement son tour.
C'est un joli coup de coeur.
Sentarô est gérant de DORAHORU, il est marchand de "dorayaki" , une pâtisserie japonaise. Il s'agit de deux crêpes (genre pancake) renfermant l'ân, la pâte de haricot rouge azuki.
Sa boutique se trouve devant un cerisier marquant le fil des saisons.
Un jour au printemps, il rencontre une vieille dame ; Tokue Yoshii qui lui demande de travailler avec lui. Elle revient plusieurs fois avec la même question . Elle a 76 ans, les doigts tordus, abîmés. Elle finira par le convaincre en lui faisant goûter sa pâte de haricot rouge azuki, un vrai délice.
Sentarô finira par céder séduit par la pâte et le maigre salaire réclamé. Il l'engagera. Un bon choix car la clientèle augmentera et se pressera pour déguster les "dorayaki".
Tokue et Sentarô sont très différents pourtant ils ont beaucoup plus qu'ils ne le pensent en commun : une grande solitude et un secret lourd à porter.
La première partie du roman est très "gourmande", l'auteur ayant reçu une formation de pâtissier ne se prive pas de nous faire saliver, on a vraiment envie de les goûter ces fameux "dorayaki".
La seconde partie, elle , nous livrera les secrets de nos deux protagonistes et un pan de l'histoire insoupçonné du Japon.
Avec beaucoup de sensibilité, de délicatesse, un récit qui partage l'amour de la cuisine mais aussi l'amour de la vie, la résilience. Un récit qui nous parle avec poésie et émotion des souffrances du corps et du coeur, de la honte mais aussi de la solitude, de l'enfermement.
La nature et le cerisier qui évoque le passage des saisons sont fort présents. Une plume moins épurée qu'à l'habitude pour ceux qui craignent la littérature japonaise, une plume poétique qui nous interpelle sur l'écoute et le sens de la vie. Délicatesse et émotions au rendez-vous.
C'est un immense coup de coeur. ♥♥♥♥♥
Voici l'avis de ma binôme Julie des Petites lectures de Scarlett.
Les éditions
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Les délices de Tokyo [Texte imprimé], roman Durian Sukegawa traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako
de Sukegawa, Durian Dartois-Ako, Myriam (Traducteur)
Albin Michel
ISBN : 9782226322883 ; EUR 8,49 ; 03/02/2016 ; 240 p. ; Format Kindle -
Les délices de Tokyo [Texte imprimé], roman Durian Sukegawa traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako
de Sukegawa, Durian Dartois-Ako, Myriam (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253070870 ; EUR 6,90 ; 03/05/2017 ; 224 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (6)
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Autour des Dorayaki
Critique de Jordanévie (, Inscrite le 27 septembre 2022, 49 ans) - 11 avril 2024
Belle écriture que celle de cet auteur qui nous emporte dans une histoire pleine de vérité et touchante.
Cette vieille dame qui nous donne une leçon d'humanité, ces cerisiers en fleur qui apportent le bonheur et même cet oiseau en cage qu'il faut à tout pris qu'il reprenne sa vie hors des barreaux. .. Tout un concentré d'émotions que nous découvrons dans ce roman.
Mais ce récit c'est aussi la discrimination et l'incompréhension face à la maladie...
Ces gens que l'on parque et que l'on oublie ensuite d'intégrer à la société est tout bonnement inacceptable.
Lisez ce livre et imprégnez-vous des belles saveurs de la pâtisserie japonaise.
dorayaki
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 23 avril 2023
Libération de trois prisonniers
Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 10 février 2021
L'un, après un période carcérale, se trouve à travailler dans un métier qui ne lui plaît, prisonnier d'une dette qu'il doit rembourser par ce travail.
Une autre prisonnière de préjugés à l'égard d'une maladie.
La dernière prisonnière des règles familiales.
Ces trois prisonniers se retrouvent dans une échoppe de pâtisserie.
Ces trois emprisonnés vont s'apporter l'un à l'autre une ouverture qui va les révéler à eux-mêmes et surtout leur ouvrir une porte pour devenir soi.
L'une apportera son savoir faire en pâtisserie; Pour elle, après des années d'emprisonnement social ce sera une libération que de pouvoir intégrer la vie "normale".
Pour le tenancier de l'échoppe c'est trouver plaisir à réaliser quelque chose et vouloir aller de l'avant. Il s'investira dans ce travail et reprendra de l'estime de soi.
L'échoppe sera aussi le lieu d'échange pour apporter à la plus jeune la considération et l'affection qui lui manquent.
On accompagne ces personnes tout au long des pages, avec d'abord leur mésestime d'eux-mêmes puis la découverte d'une ouverture, la révélation de leurs envies, et l'émergence de projets.
Le style ? J'avoue n'y avoir pas prêté attention. C'est donc un livre plutôt aisé à lire sans recherche... d'effets de style qui bien souvent ne servent qu'à cacher une absence d'épaisseur de la trame ou des personnages.
Certains diront que les personnages manquent d'épaisseur, ce qui me semble une évidence, tant ils sont inconsistants dans la vie, dans leur vie. Tout au long du roman, ils apprennent à s'estimer et donc à prendre de l'épaisseur.
Le livre se referme avec, sans surprise, la mort de l'un des personnages.
On ne sait pas ce que vont faire concrètement les deux autres personnages, ce qui peut être frustrant mais peut-être faut-il y voir une sorte de symbolique du passage de témoin.
La vieille dame leur a transmis un goût de vivre, leur a permis de vouloir avoir des projets, leur a donner confiance en eux.
Cette fin m'apparaît donc positive, porteuse d'espoir.
Il ne faut pas oublier la présentation de cet aspect méconnu du Japon concernant ces personnes enfermées pour raison sanitaires.
Pourquoi seulement 3.5 * me demanderont certains ?
Tout dépend de ce que l'on attend d'un livre.
Ce n'est pas un page turner, on reste spectateur des personnages, on ne s'identifie pas à eux. Après la lecture il me reste des réflexions sur le sens de la vie mais je pense que je vais vite oublier ces personnages.
Je ne peux qualifier ce roman d'ouvrage philosophique mais c'est plus ce qui découle de ce roman et ce que je vais en retenir.
Une bonne lecture.
Philosophie culinaire !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 4 juillet 2020
"Les Délices de Tokyo" a été publié pour la première fois en 2013 au Japon et en 2016 en France. Il reçoit le Prix des lecteurs du Livre de poche 2017.
Sentaro exploite une petite boutique de pâtisserie (le Dorayaki) dans un quartier paisible de Tokyo. Peu motivé, ses gâteaux sont produits de façon industrielle et n'attirent pas les foules. Alors qu'il recherche une aide, c'est une vieille dame timide, aux mains et visage abimés qui se présente, fortement désireuse d'y travailler. Sans trop de conviction, Sentaro se laisse convaincre et... la magie opère.
La vieille femme -Tokue- a cuisiné toute sa vie des "Dorayaki" avec amour. Elle va transmettre son art et... beaucoup plus.
Derrière ce roman japonais doux et sensible se cachent des histoires personnelles très dures.
L'histoire de Tokue est celle d'une page sombre du Japon d'après-guerre. Comme dans la plupart des pays, il faut cacher les malades, les gens différents....
La très grande force du roman tient dans l'attachement du lecteur aux 2 personnages centraux. Un homme et une femme qui ont su "repartir de zéro", ne pas baisser les bras et croire en eux.
Une doucereuse leçon de vie, de la philosophie douce amère.
Un très agréable moment de lecture .
A l'écoute des haricots
Critique de Koolasuchus (Laon, Inscrit le 10 décembre 2011, 35 ans) - 14 mars 2019
Au final, alors que l'on pensait que l'histoire s'attarderait sur Sentarô et ses gâteaux, c'est plutôt le récit d'une vie, celle de Tokue, qui se dévoile devant nos yeux, récit émouvant tout en gardant une certaine retenue. Je regrette toutefois que certains éléments soient laissés en suspens à la fin, cela m'a en effet donné l'impression de laisser Sentarô un peu trop tôt. Cela reste tout de même une très belle histoire sur la vie et l'amitié et qui donne furieusement envie de manger des dorayakis.
Une facette méconnue du Japon
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 29 novembre 2017
Je ne reviendrai pas sur l’histoire parfaitement résumée par la critique principale mais je vais m’attacher à mon ressenti de lecteur qui a tout de même une bonne expérience de la littérature japonaise.
Pour commencer il faut noter l’originalité de l’histoire mêlant l’aspect culinaire à une part méconnue de l’histoire japonaise. J’ai apprécié la manière dont l’auteur retranscrit subtilement la beauté de la cuisine japonaise à travers la confection de cette spécialité typiquement nippone qu’est le Dorayaki. A cela s’ajoute des personnages originaux de par leurs conditions mais surtout leurs histoires respectives.
Le rythme des saisons marqué par la floraison des cerisiers, « Sakura », le rythme nonchalant, le style simple mais élégant que l’on rencontre souvent chez les auteurs japonais (et il faut une fois de plus souligner l’excellent travail de traduction) sont autant de points positifs qui font des délices de Tokyo un roman original et agréable à lire.
Cependant comparé à mes anciennes lectures japonaises Les délices de Tokyo ne sort pas du lot. Cette lecture fut agréable et rafraîchissante mais pas un coup de cœur.
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