La nuit du jugement
de Jean-Pierre Bours

critiqué par Catinus, le 18 septembre 2017
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Encore une perle liégeoise !
Ce splendide roman policier se déroule entièrement à Liège dans les années ‘90. Dans les rues de la ville, un homme égorge des femmes, un peu comme Jack l’éventreur. D’ailleurs, il signe ses meurtres du nom de Jack. Liège est terrorisée. On arrête un certain Jacques Noirhomme, un mécanicien qui travaille dans un garage à Gouvy (sic !,oufti ! voir plus bas). Mais est-ce vraiment lui le serial-killer ?
Le roman consacre une large part à l’enquête, au travail de la magistrature, et posent des questions : quel est le rôle des magistrats, celui des avocats, qu’en est-il du secret professionnel ? L’auteur de l‘ouvrage est lui-même avocat au barreau de Liège, il est né le 11 juin 1945. Nous faisons la connaissance, entre autres, du juge de la Transe, de l’avocat Braudel, des magistrats Véronique Janot, Dumesnil, du docteur Falise,etc.

J’ai a-do-ré ! Un bijou, et de plus il est liégeois !


Extraits :

( Rare ! Que dis-je : rarissime ! Encore plus fort même : inédit ! (mais le terme est un peu galvaudé). Unique ! Voici un roman où est évoqué le village de Gouvy – J’hallucine ! ) :

* - Je travaille comme mécanicien dans un petit garage, à Gouvy, dans les Ardennes, à près d’une heure d’ici, je loge au-dessus du garage. C’est là qu’ils m’ont arrêté.

* Il plaça son scalpel devant ses yeux, ce qui la fit hurler de nouveau. C’était un hurlement de trop. D’un geste vif, il planta l’instrument dans la carotide, et le flot de sang jaillit. Le cri s’étrangla, devint un curieux borborygme, tandis qu’avec le scalpel, d’un coup sec du poignet, il ouvrit la gorge. La jeune femme glissa entre ses bras, vers l’arrière, à présent muette.(…)

* - Dois-je en déduire que tu me dragues ?
- Je crois que c’est effectivement ce que je fais, dit-il. J’ai longuement résisté, note. J’ai macéré dans la prière, les supplications, j’ai séjourné dans le désert, j’ai porté une robe de bure, un cilice, je me suis appliqué le fouet, rien n’y a fait. Ton image sans cesse m’obsédait. Alors, j’ai dominé ma timidité profonde et j’ai entamé les manœuvres.
- Je suis fière qu’un grand timide comme to ait réussi, pour moi, à dominer ses inhibitions.

* Son carnet révélait qu’il avait passé la semaine précédente cinquante-deux heures et treize minutes ( dont cinquante heures quarante-trois minutes à dormir), quarante et une minutes à faire l’amour (dont douze hors du lit), huit heures et deux minutes à manger, six heures vingt -sept à lire, une heure cinquante-deux au cinéma, douze heures quinze à écouter de la musique, et trente et une minutes à satisfaire des besoins qualifiés de «naturels».(…)