Mémoires d'une fleur de Jacques Pimpaneau
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Sexifrage
« L’éditeur a voulu mettre mon nom comme celui de l’auteur, car il est persuadé, je ne sais pas pourquoi, que c’est moi qui ai écrit ce livre », précise Jacques Pimpaneau dans sa préface. C’est de la simple coquetterie de sa part, tous les lecteurs comprendront vite qu’il est certainement l’auteur de ce texte. Il a une connaissance suffisante de la culture et de la civilisation chinoises pour mener à bien une telle tâche. Son histoire de livre retiré, par un bouquiniste zélé, d’un autodafé commis par les brigades rouges, ne semble pas très crédible et n’a certainement pas l’intention de l’être particulièrement. Faire raconter l’histoire par l’héroïne elle-même, comme si elle écrivait ses mémoires, ce n’est pour Pimpaneau qu’une façon de mettre scène la vie d’une courtisane chinoise au IX° siècle avec le maximum de conviction et de crédibilité.
Donc, Saxifrage dont le nom est tiré de celui d’une plante à petites fleurs qui pousse dans les rochers des régions froides, raconte comment elle est devenue courtisane et comment elle a mené cette vie pendant de longues années avant de se retirer. Elle était la fille d’un haut fonctionnaire du royaume, sévère et austère, qui lui avait fait donner la meilleure éducation possible même si elle n’était qu’une fille privée de sa mère partie avec un autre homme. Elle a été formée aux textes de Confucius et des maîtres taoïstes, à la poésie, à la musique, éveillée à la spiritualité et à l’astrologie. A travers cette formation très éclectique et très raffinée, l’auteur cherche à nous convaincre de l’étendue de la culture des lettrés chinois de cette époque afin que nous ne restions pas persuadés qu’ils n’étaient que des rustres sanguinaires. Malgré l’opposition formelle de son père, Saxifrage devient nonne taoïste et parfait son éducation et son instruction dans un monastère. A sa majorité, elle est initiée sans ménagement ni préliminaires aux pratiques sexuelles.
Trouvant la vie monacale un peu trop monotone, elle décide de quitter son monastère pour rejoindre la capitale où une mère possédant une poignée de courtisanes veut bien l’accueillir sur la recommandation de l’une de ses initiatrices. Elle mène là la vie des courtisanes, une vie dégradante pour la société mais une vie de femme raffinée qui choisit ses amants et ne fréquente que les personnages importants du chef-lieu. Ces courtisanes sont plus des dames de compagnie raffinées que des prostituées vénales, elles possèdent toutes au moins un art ou un talent particulier qui leur permet de briller en bonne compagnie sans sombrer dans la vulgarité ou l’exhibitionnisme.
A travers ce petit texte extrêmement pudique, Pimpaneau montre le raffinement de la société chinoise du haut moyen-âge. Mais il dit aussi que les pratiques sexuelles hors mariage ne sont pas dégradantes, la sexualité est une fonction biologique qui doit s’exercer comme n’importe quelle autre fonction du corps humain dans le respect mutuel des individus concernés. Un bon coup de pied aux fesses de tous les tabous véhiculés par de nombreuses religions ou idéologies.
Je laisserai la conclusion à l’auteur : « Mémoires ou roman ? Peu importe, l’important est qu’on prenne plaisir à lire ce livre. C’est au lecteur de choisir et je ne répondrai à cette question que par le sourire ». Ma réponse, je vous l’ai donnée à vous de juger !
Les éditions
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Mémoires d'une fleur [Texte imprimé], vie d'une courtisane chinoise
de Pimpaneau, Jacques
Editions Philippe Picquier
ISBN : 9782809712940 ; EUR 14,00 ; 24/08/2017 ; 144 p. ; Broché
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Une courtisane chinoise du IXe siècle
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 20 août 2020
Ce livre reste instructif sur une époque et une pratique qui a longtemps perduré. L'éditeur a en effet eu des doutes sur l'origine du texte, la possibilité de sa rédaction par le traducteur-même, éminent universitaire, restant une possibilité. Ce livre demeure intéressant, malgré un thème déconcertant.
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