Premier amour

Ce livre est une tentative de consigner soigneusement un fatras de pensées nées du traumatisme qu'est la mort de Marie Trintignant.
Samuel Benchetrit, son mari, rend un hommage sublime à une absente et nous raconte, avec une sensibilité qui n’appartient qu’à lui, l’histoire d’une femme qui a changé le cours de sa vie, et qui revient parfois le voir, la nuit.

Il est un homme, qui, dit-il, est né deux fois. Le jour de sa naissance, et celui où il a rencontré Marie.
« J’avais une vingtaine d’années, c’était un 17 décembre. J’étais un mec de banlieue un peu paumé, très timide, un peu inculte aussi, mais j’aspirais à des choses, à des rêves, à de l’amour, à de la poésie »
« Marie, c’était la personne que j’aimais le plus, c’était mon premier amour, et elle est morte. Je vis toujours avec elle. Un premier amour est une architecture. On lui porte toujours un regard plus tendre, car c’est lui qui nous construit. »
« Lorsqu’elle est partie, j’étais malheureux, c’est normal, nous avions vécu huit ans ensemble. Mais j’aspirais à ce que notre amour se transforme. Et je sais que c’est tout à fait possible »
« Je vais aimer en continuant à t’aimer. Que l’amour cesse me paraît impossible. Les gens mentent quand ils disent que l’amour s’arrête. Moi, je ne les crois jamais. »

Comment annoncer la mort de sa mère à notre fils ? « J'ai installé notre fils sur le banc. Je lui ai dit qu'il ne te verrait plus jamais. Plus jamais. Il m'a demandé quand il te reverrait. Plus jamais. Il m'a demandé encore quand il te reverrait. Plus jamais. Et encore. Plus jamais.»
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Ce livre est une baffe dans la gueule de Cantat. Benchetrit lui dit qu'il n'a jamais cessé d'aimer Marie Trintignant, mieux que lui, plus fort que lui. Le titre, La Nuit avec ma femme, est d'ailleurs parfait. Ma femme. Pas la tienne. La nuit. Sa mort. Mais la nuit éternelle. Elle n'est plus avec toi, connard, lui dit-il, et ne l'a peut-être jamais été.

« Marie, elle était très drôle et, surtout, elle était très libre. C’est sa liberté qui la définit le mieux. Et qui, bien sûr, donne des arguments à la violence. Que l’on frappe une ou plusieurs personnes, cela passe par le même sentiment : une sorte d’aigreur, d’étouffement, de sensation de ne plus avoir le contrôle sur l’autre. »

Il raconte aussi ses rencontres avec Kristina, la femme de Cantat : je l’aimais bien. Je l’ai vue plusieurs fois, je trouvais que c’était une femme très douce, qui avait beaucoup de valeurs, même si son histoire avec lui ne me regarde pas. Mais elle m’a touché, car elle s’est accrochée avec beaucoup d’élégance. Elle était extrêmement blessée par ce qui s’était passé, probablement l’une des plus blessées. Elle ne savait pas comment se sortir de là. Et j’ai été détruit d’apprendre son suicide....
Et ça s'arrête là... Dommage qu'il n'ait pas tenté d'en savoir plus sur elle, de l'aider car elle implorait une aide... Il a stoppé de lui répondre alors qu'elle était bien plus traumatisée, bien plus seule que lui. Et elle a fini par se suicider, abandonnant ses deux petits enfants... Elle n'en pouvait plus.. Là, je trouve que Benchetrit n'a pas assumé, il était déjà reparti avec un nouvel amour, celle qui lui a donné un second enfant..

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  La nuit avec ma femme

  de Benchetrit, Samuel
  Plon
  ISBN : 9782259248747 ; EUR 11,99 ; 25/08/2016 ; 200 p. ; Format Kindle

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