La Bataille
de Patrick Rambaud

critiqué par Jules, le 20 janvier 2001
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Une bataille vécue en direct
Nous sommes à Vienne en 1809. Napoléon va livrer une bataille cruciale de l'autre côté du Danube.
Il occupe Vienne et a fait passer une bonne partie de ses troupes sur la rive opposée, près d’un village dont le nom est Essling. Entre les deux rives, une petite île qui s'appelle Lobau. Napoléon a en face de lui les troupes de l'Archiduc Charles d’Autriche. Un pont rudimentaire a été construit de la rive de Vienne à l’île et de l’île à l’autre rive. On se bat du côté d’Essling avec Lannes et Masséna, alors que les Autrichiens démolissent des parties de pont en mettant des barques chargées de pierres à l'eau qui, portées par le courant, cassent des poutres. Napoléon doit quitter l'île, menacée qu'elle est d’être coupée de la rive viennoise par où les renforts devraient passer. Masséna, cette brute responsable de massacres de couvents en Espagne, fait preuve, une fois de plus, d’un courage inouï, et aide en personne à la reconstruction des parties de pont menacées. Les hommes ronchonnent mais les Maréchaux aussi. Ils sont fatigués de se battre, ont pris de l'âge et, surtout, ils voudraient profiter à l’aise des domaines reçus en France et de la fortune amassée avec le temps.
Henri Beyle, en charge de l'approvisionnement, écrit l’histoire du trajet entre Strasbourg et Vienne. Dans quelques années il écrira sous le nom de Stendhal. La bataille fait rage du côté d'Essling. Masséna charge, ses hommes se battent comme des fous, au corps à corps, emportés qu’ils sont par le courage de ce militaire brutal, d’une incroyable rapacité et avarice. Lannes est tué par un boulet qui lui coupe une jambe. Les hommes tombent comme des mouches dans le soleil de Pentecôte, ou au petit matin. Même la nuit n’apporte pas de répit. Masséna attend des renforts, des munitions, mais ne recevra ni l'un ni l'autre. N’empêche, il vaincra ! Mais quarante mille hommes resteront au sol à jamais !
Un extraordinaire roman qui vous fera vivre toute la fougue de la bataille. Bien sûr on est au côté de Napoléon et des maréchaux, mais l'essentiel de l’histoire est vue au niveau des hommes de troupes, à côté de ceux qui se battent, qui par leur courage feront de cette boucherie une victoire. Un roman très passionnant qui a dû demander une énorme masse de travail de documentation à son auteur.
Essling en cinémascope 9 étoiles

La bataille d'Essling est connue pour être l'une des premières confrontations des guerres napoléoniennes à avoir engendré de telles pertes, un tel massacre. Cette bataille oppose la France à l'Autriche. Mais un troisième protagoniste s'est invité: le tumultueux Danube.

L'auteur reprend un projet à peine ébauché de Balzac, celui de restituer une bataille comme si le lecteur y assiste. Objectif atteint. Comme dans un long métrage, on suit le parcours quasi minuté des officiers et des soldats. De l'empereur Napoléon au voltigeur Paradis. Des unités combattantes à l'armée du génie en passant par le corps médical et l'intendance. On est immergé au cœur de cet enfer, ébahi du courage de ces hommes qui côtoient la mort et l'horreur, dans une atmosphère parfois irrespirable.

Patrick Rambaud a porté deux casquettes. Celle de l'historien dans la restitution détaillée de l'époque, du déroulement des combats, du quotidien des soldats et de la psychologie des personnages et celle de romancier en rendant le récit terriblement vivant et passionnant. Mention spéciale aux personnalités exceptionnelles des belligérants.

Elko - Niort - 48 ans - 19 novembre 2023


Essling comme si vous y étiez 10 étoiles

Patrick Rambaud (avec un nom pareil, faire un roman sur une guerre est presque obligatoire) réussit ce que Balzac n'a pas pu faire : un roman sur la bataille d'Essling, 1809, en Autriche, une des batailles napoléoniennes, pas une défaite, mais quand même une sacrée boucherie.
Ayant obtenu le Goncourt en 1997 pour ce roman, il te vous te torche cette évocation brillante, qui fait intervenir Napoléon, Masséna, Lannes et un certain Henri Beyle qui ne se faisait pas encore appeler Stendhal, en moins de 300 pages qui se lisent avec passion, frénésie même. L'écriture est remarquable, à la fois moderne et, en même temps, parfois, on a l'impression que ce roman a été écrit à l'époque.
Dommage que par la suite Rambaud se soit "paumé" à faire ses "Chroniques..." parodiques sur les "règnes" de nos trois derniers Présidents en exercice, Macron inclus. Dans le vrai roman historique, il touche sa bille.
Un grand roman.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 27 juillet 2021


Une victoire à la Pyrrhus 8 étoiles

La fin de l’épopée napoléonienne est marquée par une série de batailles qui sonnent comme des avertissements de la catastrophe à venir. En 1807, c’est la bataille d’Eylau évoquée par Jean-Paul Kauffmann dans Outre-Terre et qui laisse pressentir les défaites face à l’armée russe. Deux ans après, c’est à Essling près de Vienne que les autrichiens tiennent l’armée impériale en échec dans un affrontement qui fait deux fois plus de morts qu’Eylau
C’est au spectacle de cette bataille que nous convie Patrick Rambaud, en compagnie de deux personnages promis à une renommée artistique : Henry Beyle (futur Stendhal) resté à Vienne et le peintre Louis-François Lejeune, alors colonel au cœur de l’action. Le style enlevé et les anecdotes nous plongent avec aisance dans ce combat contre les autrichiens et surtout contre le Danube dont la crue brise régulièrement les fragiles ponts lancés pour faire passer les renforts et approvisionnements. Tel un caméraman, Rambaud alterne les panoramas et les gros plans, parfois caméra à l’épaule avec les charges de cavalerie ou au côté des fantassins derrière une levée de terre. Suivant personnages de fiction et caractères historiques, nous sommes témoins de l’héroïsme désespéré des soldats et des prodiges d’audace des maréchaux pour suivre au mieux les ordres tyranniques de l’Empereur. Puis vient le repli sur la rive gauche du fleuve avec un passage terrible dans l’hôpital militaire où on charcute et ampute à tour de bras pour sauver ce qui peut l’être.
Une lecture facile et passionnante !

Romur - Viroflay - 51 ans - 11 septembre 2020


Une bataille oui…….mais de loin 4 étoiles

« J’entreprends de vous initier à toutes les horreurs, à toutes les beautés d’un champ de bataille…. Des canons , des chevaux , des armées , des uniformes. A la première page , le canon gronde , il se tait à la dernière » . Ainsi Balzac évoque-t-il son projet de consacrer un roman à cette bataille ».

C’est la quatrième de couverture de ce livre , édition « le livre de poche » .

Alors que dire , dans cette édition la bataille commence page 82 , chapitre 3 « première journée » , avant nous avons les préparatifs et une multitude de personnages , Caulaincourt , Berthier , Lejeune , Le Duc de Rivoli , Lannes , Masséna , Daru , Perigord , Molitor , Sainte Croix , Paradis , Fayolle , Pacotte , Flhaut , Pourtalés , Noailles , Girardin , Bessieres , Baudet , Mouton , Saint Hilaire , Oudinot, accessoirement Napoléon , Henry Beyle (Stendhal) etc ….., sans parler des femmes et des maitresses de certains , ils sont grand écuyer , Maréchal , Général , Colonel , estafette , voltigeur, cuirassier , éclaireur , médecin , ça c’est pour le côté Français , bien moins nombreux heureusement du côté Autrichien.

N’étant pas un spécialiste des guerres Napoléoniennes , j’avoue avoir été perdu par tous ces noms , avant même que le premier coup de feu ne soit tiré. Pas plus d’éclaircie non plus dans la description géographique du champ de bataille, Essling , Aspern , Enzersdorf , île de Lobau , Ebersdorf , le Danube , les ponts , une recherche sur le net m’a donné toutefois un aperçu .

L’auteur avoue que tout est vrai , confirmé , recoupé , soit, mais fallait-il vraiment mettre tout dans ce roman , et perdre en lisibilité pour les non profanes?.

Certes le style s’accélère dans la description de la bataille , la mitraille fauche, les boulets découpent, les sabres éventrent les hommes et les chevaux , le médecin ampute les membres meurtris , mais j’ai beaucoup plus ressenti l’effroi de la guerre et ses horreurs , il est vrai plus proche de nous , dans « La Peur » de Gabriel Chevalier et son récit des tranchées de 14/18 . Est-ce le fait que contrairement à ici l’auteur ne s’attache qu’à son histoire personnelle , à la petite histoire dans la grande , sûrement .

A mon avis ce livre est réservé à des lecteurs plutôt « avertis » , des passionnés de Napoléon , de ses Campagnes et de cette époque . Je reste à la fin de ma lecture dubitatif , malgré mes efforts , je n’ai jamais réussi à prendre part à cette bataille.
Je suis resté sur le haut de la colline en regardant cette boucherie , d’un œil curieux , distant , avant de reprendre mon chemin sans me retourner .

Alors prix Goncourt , et Grand prix du roman de l’Académie Française , décernés par de grands intellectuels , chose que je suis loin , très loin d’être même , j’ai donc dû rater quelque chose . Pour moi ce roman est certainement le résultat d’une somme de travail colossale , mais je n’y ai rien trouvé de romanesque .
Je n’ai pas été embarqué dans cette bataille , mais voilà…. , après tout cela n’est simplement que mon avis , et seulement mon avis

Chtimi59 - - - ans - 18 mars 2016


Attention aux émotions fortes !! 9 étoiles

Un livre superbe sur la bataille d'Essling !
Outre que l'on côtoie Napoléon et son entourage , comme si on en faisait partie intégrante , on est quasiment « immergé » dans l'action continuelle qui se déroule ; Dans l'odeur de la poudre , dans l'effroyable bruit de la bataille , étourdis , nous vivons les passions et les souffrances humaines dans toute leur cruelle intensité .
En fait Rambaud ne nous fait pas le « récit » de cette bataille , non , plutôt , par un tour de magie temporelle dont il a le secret ,il nous dépose ce jour précis de mai 1809 dans sa réalité effrayante .
Et là..... attention aux émotions fortes !!

Boris52 - nice - 72 ans - 5 mars 2014


Sacrée bataille 5 étoiles

Voilà j'espère que ma critique ne va pas m'attirer les foudres de certains.
Je ne suis pas un universitaire et tout ce que je sais je l'ai appris dans les livres et je dois d'abord dire que je connais relativement peu de choses sur Napoléon.
La lecture il y a quelques années de "Napoléon tel quel" d'Henri Guillemin m'avait donné l'impression que ce personnage était à placer au même rang qu'Hitler. Un être cruel, fourbe, capable de tuer pour le plaisir. Encensé par les uns et honni par les autres il ne laisse en tout cas pas indifférent
Lire "La bataille" n'a fait que confirmer mon opinion sur ce sujet.
Le plan technique de cette boucherie d'Essling est décrit ici dans toute son horreur. C'est long, horrible et pénible. Balzac s'y était frotté et inutile de chercher pourquoi il n'a pas transformé l'essai : le découragement face à un immense puzzle dont les pièces sont trop nombreuses pour la surface qui doit les accueillir.
Et pendant que sur les rives boueuses de Danube on s'entretue gaiement, pendant que les chirurgiens découpent des membres gangrenés, un certain Stendhal tousse fiévreusement dans un grenier de Vienne... de quoi presque oublier les quarante mille vies emportées en une trentaine d'heures.
Quelques mois plus tard sur le plateau de Wagram on remettra le couvert allègrement.
La morale de cette histoire ? Et bien à mon avis il n'y en a pas. Si ce n'est qu'on tue plus proprement de nos jours.
On n'arrête pas le progrès... ni la folie des hommes.

Monocle - tournai - 64 ans - 31 mai 2013


un livre qui décrit de façon très réaliste 10 étoiles

Voici un livre qui décrit de façon réaliste la bataille de Essling. On se croirait au milieu de ce champ de bataille. J'ai eu l'impression de sentir l'odeur de la poudre et le bruit des boulets et des balles. Quelle image que la Garde protégeant immobile la retraite et subissant les coups de l'ennemi.
Cet ouvrage je l'ai découvert par hasard et je vais désormais me plonger dans les deux autres : Il neigeait et l'Absent.

Thierry2 - - 54 ans - 18 mars 2013


ESSLING...1809. 8 étoiles

La bataille d'Essling, comme si nous y étions.
Nous sommes à côté de l'empereur, l'écoutons vociférer ses ordres. Nous sommes à côté de Masséna, de Bessieres, de Berthier, chevauchons avec le maréchal Lannes.
Nous entendons le bruit des canons, sentons l'odeur de la poudre. L'atmosphère, du peu que je sache, semble bien restituée.
Nous sommes avec les soldats de troupe, écoutons leurs ressentiments envers cet Empereur, leurs envies, leurs espoirs.
La grogne de certains maréchaux, las de faire la guerre depuis de nombreuses années, s'embourgeoisant.
L'attitude des troupes Françaises en territoire conquis.
Bref! on s'y croirait.

Pat - PARIS - 60 ans - 27 mai 2010


Bataille impériale en caméra embarquée 8 étoiles

Ce Prix Goncourt nous fait de l'historique de terrain, pratique l'investigation réaliste, avec des dialogues crus, les détails précis et fatalement vifs d'une guerre. Tout va très vite, et pour cause : l'action s'étale sur deux jours et elle est pratiquement rapportée d'heure à heure. Le projet avorté de Balzac est mené à bien, l'odeur de sang aux narines et la boue au pied du lecteur sont présents. Ce récit permet de resituer les hauts militaire d'Empire, ayant presque tous donné leur nom à une grande voie publique de Paris.
Quel travail ! On s'y croirait ! Malgré les deux siècles d'intervalle, c'est comme si on y était ; et aussi est-ce pour cela qe j'ai eu envie de prendre du temps pour le lire, histoire de prendre la distance nécessaire à l'analyse... et à la digestion de ces actions multiples rapportées par un style sec, dont j'ai voulu sortir pour prendre l'air, respirer.
Ce Prix prestigieux est mérité, le livre est dur, mais présente beaucoup d'intérêts.

Veneziano - Paris - 47 ans - 9 octobre 2009


La réalité du terrain 8 étoiles

Patrick Rambaud est un auteur dont on parle beaucoup pour l'instant grâce à la sortie du troisième tome de la trilogie consacrée à Napoléon -"L'absent". Dans ce premier volume, l'auteur s'attache à décrir la bataille d'Essling (1809), un petit village non loin de Vienne. Une bataille qui n'a jamais eu la popularité de batailles telles que Iena, Austerlitz, Wagram,... dans l'épopée napoléonienne. Et pourtant cette bataille, qui s'est déroulée un mois avant la victoire décisive contre l'Autriche à Wagram, était nécessaire pour favoriser l'avancée des troupes de l'empereur. Cette bataille fut aussi une hécatombe tragique, quarante-trois mille morts sur les bords du Danube. Grâce à une documentation fouillée, l'auteur nous fait vivre cet affrontement au coeur du combat avec les soldats, les éclopés, les amputés,.... Une véritable boucherie qui était déjà un sombre avertissement pour Napoléon. Les soldats étaient épuisés par les combats incessants, les maréchaux désireux de profiter un peu de la vie et de leur richesse nouvellement acquise. Le maréchal Lannes, un fidèle parmi les fidèles, confiera d'ailleurs à Napoléon dans son agonie: "Tu ne seras jamais plus puissant que tu n'es, mais tu peux être plus aimé". Un conseil que Napoléon n'a jamais vraiment suivi toujours plus avide de conquêtes et de pouvoir. C'est donc un roman passionnant et épique qui aide à mieux comprendre une guerre d'un autre temps.
Merci à Jules pour avoir conseillé la lecture de ce livre dans ses critiques consacrées à l'auteur!

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 7 septembre 2003


Un échec de Balzac! 8 étoiles

Je n’ai pas encore lu « la bataille ». Comme quelques dizaines d’autres livres, il est là, sur mes étagères, à attendre. Mais ce que je souhaiterais dire à propos de ce roman, et qui, me semble-t-il, n'a pas été exprimé dans les avis précédents, c'est que ce livre est d’abord… le pire échec de Balzac ! Balzac, qui en avait le sujet, qui avait commencé à se documenter, qui voulait intégrer le livre aux « Scènes de la vie militaire ». Balzac qui a évoqué des dizaines de fois son projet, comme l'un de ses plus ambitieux : « Là, j'entreprends de vous initier à toutes les horreurs, à toutes les beautés d'un champ de bataille ; ma bataille, c'est Essling. Essling avec toutes ses conséquences. Il faut que, dans son fauteuil, un homme froid voie la campagne, les accidents de terrain, les masses d'hommes, les événements stratégiques, le Danube, les ponts, admire les détails et l'ensemble de cette lutte, entende l'artillerie, s'intéresse à ces mouvements d'échiquier, voie tout, sente, dans chaque articulation de ce grand corps, Napoléon, que je ne montrerai pas, ou que je laisserai voir le soir traversant dans une barque le Danube. Pas une tête de femme, des canons, des chevaux, deux armées, des uniformes; à la première page le canon gronde, il se tait à la dernière; vous lirez à travers la fumée, et, le livre fermé, vous devez avoir tout vu intuitivement et vous rappeler la bataille comme si vous y aviez assisté. » Balzac qui a peut-être renoncé définitivement à son projet après avoir lu l'admirable narration de la bataille de Waterloo dans "La Chartreuse de Parme" de Stendhal. Balzac qui n’a laissé de ce chantier que le titre général, celui du premier chapitre (« Gross-Aspern ») et cette première phrase inachevée :
« Le 16 mai 1809, vers le milieu de la journée… » L'honneur de Patrick Rambaud est d’avoir transformé cette ligne en une fresque de 300 pages, et de n’avoir pas oublié son inspirateur dans ses dédicaces : « A Monsieur de Balzac, avec mes excuses. »

Lucien - - 69 ans - 23 janvier 2002


Réponse à Bolcho 8 étoiles

Je comprends très bien le sens de ton intervention. Personnellement, j'ai trouvé ce livre assez passionnant parce qu'il montre une bataille à ras de terre et que c'est une vision à laquelle nous ne sommes pas habitués. Il nous montre aussi à quel point Napoléon est passé bien souvent à côté d'un Waterloo avant l'heure et qui aurait porté un autre nom... Mais la chance est un des éléments essentiels de la vie ! Ce livre nous montre aussi, lors de la mort de Lannes, un Napoléon surtout soucieux de son image, de la publicité et la postérité. Or, Rambaud, que j'ai interviewé pour ce site, m'a bien dit que tout ce qu'il racontait était exact, au fait près ! Il recoupe tout par des témoignages et des documents. Alors, le Goncourt dans tout cela ?... Bien écrit ? C'est certain ! Du souffle ? C'est certain ? Passionnant ? J'ai trouvé... Bien documenté ? Sûrement ! Mais est-ce cela un Goncourt ?... Peut-être pas dans l'esprit de beaucoup, mais qu'est devenu le Goncourt ? Là est le fond du problème, si problème il y a ... Il y a combien d'années qu'il n'y a pas eu un Goncourt comme "La condition humaine" ?... Et "L'Etranger" l'a raté, ainsi que le "Voyage au bout de la nuit"... Un des derniers très bon a été octroyé au "Procès Verbal" avant que les "grandes maisons" ne le cannibalisent...

Jules - Bruxelles - 80 ans - 22 janvier 2002


Un Goncourt, vraiment ? 7 étoiles

C'est exact que la bataille est bien décrite et qu’on nous met bien au cœur de la boucherie. Ce côté pseudo document historique est bien envoyé. Mais les aspects romanesques sont à pleurer, non ? Plaqués sur le récit principal pour augmenter le nombre de pages ? Pour émouvoir Margot qui sinon n'achèterait pas le bouquin ? Pour avoir le droit d'écrire « roman » sur la couverture et de concourir au Goncourt ? Je ne lis jamais les prix littéraires (attitude gaucho-dédaignarde bête à pleurer, mais soit.). Et si un Goncourt, ce n’est que ça, j’ai peut-être raison quand même.

Bolcho - Bruxelles - 76 ans - 21 janvier 2002


une belle bataille 9 étoiles

Pour une fois, j'ai lu un "Gongourt"...tout arrive! C'est un excellent roman épique. On reste accroché du début à la fin. Patrick Rambaud est certainement un des grands auteurs français actuels. Je m'attaque à "Il neigeait" très bientôt.

Patman - Paris - 62 ans - 28 septembre 2001


Du souffle, du savoir-faire mais aussi de la rouerie 6 étoiles

Rambaud c'est un type qui a vraiment du métier. Son bouquin est très bien fait et captivant mais ça sent quand même l'objet de belle facture sans génie. J'ai suivi avec entrain les derniers jours de ce cuirassier soudard et bravache qui à l'image de l'armée napoléonienne était d'un courage sans nom mais aussi de peu d'imagination. Comme l'a écrit à maintes reprises Balzac, pour faire un bon soldat il faut du courage mais pas trop d'intelligence.
Pour finir, c'est un livre contemporain à lire parce qu'il est bien écrit, bien construit et sans réels défauts. Ca change de la production ambiante... Mais de là à en faire une oeuvre majeure...

Ferragus - Strasbourg - 61 ans - 31 mai 2001