Dans les débuts du roman, l'auteur présente habilement le récit comme un roman policier mais il s'avère rapidement, qu'en parallèle, se profile une série de nouvelles énigmes : celles se rapportant aux découvertes mathématiques.

C'est là réellement le thème du roman : découvrir quels furent les grands mathématiciens, comment les bases des mathématiques ont été découvertes, comment les divers domaines de cette discipline ont été créés pour répondre à des besoins précis, comment des personnes ont pu réussir à mener ces recherches en ces domaines.

Le style est tel que rien n'est rébarbatif, que des subtilités mathématiques sont exposées clairement voire même avec humour.

Le point de départ est une collection de livres de mathématiques rares, qu'une personne, vivant dans une région proche de l'Amazonie, envoie à un ami qu'il a perdu de vue depuis des dizaines d'années. Le destinataire, un libraire infirme, cherche à comprendre les intentions de cet ami en y associant les personnes qui vivent dans son entourage proche : une employée de sa librairie, ses enfants... et un perroquet.
Tous ces personnages ont des personnalités bien spécifiques et marquées qui aident à ces enquêtes. On y trouve un curieux et amusant mélange de professeur Nimbus, de Pieds Nickelés, de petits génies, de club des cinq. Un ensemble parfois un peu déjanté, bigrement plaisant à côtoyer qui évolue dans un univers prenant des libertés avec certaines formes de réalité ( le voyage du paralytique à plus de 80 ans par ex).

Il ne faut surtout pas chercher dans ce livre ce qui n'y est pas : ce n'est pas une histoire des mathématiques, ce n'est pas un cours de mathématiques, c'est une histoire simplifiée, abordable de cette matière. Quelques rappels très abordables de certaines démonstrations de base qui m'ont même donné envie de résoudre une équation !
Aucune expertise en mathématiques n'est nécessaire pour lire ce livre, un bon niveau de collégien suffit. Si l'on est allergique aux mathématiques, il suffit de passer les quelques petits passages comprenant des explications mathématiques mais cela n'a rien de rédhibitoire.
Evidemment une allergie totale aux mathématiques n'est pas un facteur favorable pour prendre plaisir à cette lecture je pense.

Un réel plaisir de lecture. On y apprend beaucoup de chose, l'intrigue est soutenue par la quête constante de différentes réponses, les personnages attachants et inattendus, le tout dans une ambiance plutôt légère.
Le fait d'avoir immergé le tout dans une forme romanesque ne fait qu'ajouter un côté plaisant à l'ensemble, lui donne du liant; évitant le côté rébarbatif d'une page wikipédia.

Une totale réussite dont la plus grande est peut-être de donner un côté humain à cette science ainsi que les raisons concrètes qui ont conduit à en avoir besoin.

Une lecture extrêmement instructive quant à l'histoire des mathématiques.
Étudiant dans ce domaine, je suis ravi qu'un écrivain s'intéresse à ce domaine trop souvent oublié et pourtant passionnant tant pour son histoire que pour son utilité quotidienne: nos vies sont peuplées de mathématiques, elles sont viscéralement liées à cette science et Guedj s'est lancé dans ce projet avec courage.

Deux remarques néanmoins: le fait de vouloir faire un roman accessible à tous réduit considérablement le potentiel de l'ouvrage, notamment dans la dernière partie avec la branche moderne des mathématiques, très peu étudiée et pourtant primordiale de par l'approfondissement des théories grecques et arabes. Une autre remarque qui n'est pas nouvelle sur ce site: l'intrigue est extrêmement pauvre, le scénario s'il y en a un est cousu de fil blanc et les personnages n'ont aucune profondeur.

Au final en y réfléchissant lire la page mathématique de Wikipédia serait plus rapide et moins douloureux que la lecture laborieuse de ces 600 pages où on rame beaucoup pour pas grand chose à la fin.

Et pourtant toute(s) la(es) partie(s) traitant de l'histoire des mathématiques est(sont) passionnante(s). Qu'est-ce qui ne va pas alors? Juste la partie "roman" qui est naïve, ennuyeuse, téléphonée et finalement insupportable. L'auteur réalise un paradoxe : il semble vouloir "enrober" les mathématiques dans une intrigue toute gentille toute simple comme s'il avait peur de repousser le lecteur à cause des maths. Résultat : le lecteur est bien repoussé, mais à cause de la portion romanesque du récit. Je ne comprends pas pourquoi son intrigue semble être destinée à un public de 12 ans qui ne "tiendra" de toute manière jamais les 600 pages du récit. Bref, un gâchis car répétons le avec force et vigueur, toute l'histoire des mathématiques décrite par l'auteur mérite que l'on s'y attarde et comme dit l'auteur, "ces histoires valent mieux que celles de nos meilleurs romanciers". Je conseille donc "Le dernier théorème de Fermat" de S. Singh qui relate l'essentiel des histoires consignées dans ce livre, mais bien vulgarisées et sans les 300 pages inutiles de ce roman.

Effectivement, l'écriture et l'histoire ne sont pas, selon moi, les éléments intéressants du roman. Du vrai basique, un style sans relief, une intrigue cousue de fil blanc...
Par contre, l'invitation au voyage dans le monde des mathématiques a été une très bonne surprise! Moi qui ne suis pas une matheuse, je me suis surprise à m'intéresser à tout ce qu'on "a voulu nous nous cacher" pendant les cours de notre jeunesse: les maths, ce ne sont pas des formules barbares tombées du ciel... elles ont une histoire, et qui plus est, un destin terriblement lié à la réflexion philosophique.

Bref, oserais-je parler de "roman" de voyage, de récit initiatique....? En tous cas, une belle découverte scientifique et philosophique plutôt que littéraire.

[Concernant le choix de la note, si j'avais utilisé la moyenne entre les 2 aspects du roman - intrigue/style et voyage mathématique - elle aurait été de (2+4)/2=3.... une note qui dans ce cas-ci n'est significative ni de l'un ni de l'autre, et qui me fait préférer une note un peu plus tranchée, qui donnerait envie à de futurs lecteurs potentiels de se plonger dans l'aventure.... ]

Si vous lisez mon blog et notamment ce billet, vous saurez à quel point me lancer dans la lecture d'un ouvrage de Denis Guedj était pour moi palpitant.

Quelle ne fut pas ma déception. Bien que le livre connaisse un "franc succès" comme le rappelle l'éditeur, je n'ai pas aimé. C'est original, oui, car il marie la fiction et les sciences comme certains l'avaient mariée à la philosophie, par exemple dans Les mystères de Sophie. Car, je vous le dis très honnêtement, j'ai sauté tous les passages où les mathématiques prennent trop d'importance, je les trouve d'une lourdeur inutile, et les démonstrations mathématiques ralentissaient mon rythme de lecture. C'est un peu comme si en plein milieu du film que je projette dans mon esprit, à la lecture du roman, la bande se mettait à ralentir, ralentir, ou alors comme si les acteurs se mettaient à parler en néerlandais. Bref, ça me ralentissait, je trouvais ça inutile, et je zappais.

Au delà de ça, je ne trouve pas l'histoire terriblement passionnante. Un vieux monsieur, une vieille célibataire, des enfants, on dirait une introduction à Ensemble c'est tout, de Gavalda.

J'ai abandonné l'histoire page 230. Je laisse le marque-ta-page, au cas où... Mais je crains que le perroquet ait eu raison de l'avenir de ce livre.

Nofutur.

L'histoire un peu simplette qui a comme le dit Bolcho un côté "club des cinq" permet, je trouve d'accrocher plus à l'histoire, le côté matheux étant un peu lourd parfois. Il m'a fait aimer les mathématiques car je les ai abordées dans un sens où jamais personne ne me l'avait montré, les mathématiques deviennent amusantes, attrayantes. L'histoire des mathématiques, bien connue, est joliment racontée. Ce pendant je classerais ce livre dans le même ordre que "Le monde de Sophie" de Jostein Gaarder. En quelque sorte même but: destinés aux jeunes lecteurs attirés par la soif de découvertes.

C'est vrai que l'aspect "histoire des mathématiques" est totalement prenant, même (et peut-être surtout) pour des non matheux. On y apprend des choses étonnantes. Et pour un peu on se mettrait soi-même à chercher des "nombres premiers jumeaux" ou à trouver une "raison" au fait suivant: il n'y a que 5 polyèdres réguliers (4 faces, 6,8, 12 et 20!). Mais pour ce qui est de l'aspect roman, non, désolé, je ne suis pas entré dedans. Toujours eu l'impression de lire en même temps un bouquin génial sur les maths et un "Club des cinq en randonnée". Comment faire pour noter ce genre d'oeuvre? 3 étoiles et demi, mais -soyons matheux- exprimant un cinq (pour le côté scientifique) et un deux (pour le côté roman).