Manigances à Etretat

Maigret a la plus grande surprise de voir une vieille petite bonne femme débouler dans son bureau du Quai des Orfèvres. Celle-ci lui confie qu’elle a peur, qu’elle se sent menacée car sa femme de chambre a été assassinée! Elle la vieille dame est sûre que c’est elle qui était visée par l’empoisonnement dont a été victime Rose. Mais il est plus surpris encore quand il reçoit un coup de fil de son supérieur afin qu’il se rende à Etretat en personne afin de résoudre une affaire de meurtre par empoisonnement! La même affaire… décidément on compte beaucoup sur lui pour tirer au clair ce mystère…
Une nouvelle enquête qui va être vite ficelée par le célèbre commissaire à la pipe et qui donne à Simenon l’occasion une nouvelle fois de dresser un portrait social de la France des années 40-50. D’un côté les nantis, les riches avec leurs train de vie somptueux et le peu de considération qu’ils ont pour les gens de peine, les domestiques et tout le reste du menu peuple qui n’appartient pas à leur milieu. Ceux là vivent à Etretat, dans cette Normandie bourgeoise et cossue, ceux-ci à Fécamp, ils sont pêcheurs et s’entassent dans des modestes masures. Une nouvelle occasion donc pour Maigret de dénoncer en filigrane l’inégalité sociale de la France de l’après-guerre.
Sur le terrain purement policier, cette histoire n’est pas plus trépidante que ça: Le lecteur devine dès le début la trame générale de la machination, et rapidement le coupable ne fait pas trop de doute. Il n’empêche, Maigret et la vieille dame porte indubitablement la patte du Grand Simenon, le style de l’écrivain belge est impeccable et il multiplie les passages brillants, voire poétiques. Un bon moment de lecture donc, même si ce n’est pas le meilleur Simenon que j’ai lu, ni même le meilleur Maigret.

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  Maigret et la Vieille Dame

  de Simenon, Georges
  le Livre de poche
  ISBN : 9782253149071 ; EUR 5,60 ; 02/10/2002 ; 188 p. ; Poche

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