Splendeur de Margaret Mazzantini

Splendeur de Margaret Mazzantini
(Splendore)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Monocle, le 16 décembre 2017 (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 030ème position).
Visites : 3 206 

Splendore

Splendeur !

C’était le fils du concierge. Son père avait les clés de notre appartement ; quand nous partions il arrosait les plantes de ma mère.
Moi je m’appelle Guido et je suis le petit prince, plus tard je serai sans doute l'ange déchu.
L’ascenseur était une élégante cabine de cerisier vitrée. L’étage du dessus était occupé par le frère de maman, l’oncle en dehors du temps, perdu dans ses rêves… mais le frère de maman quand même.
Lui s’appelait Constantino, il vivait au sous-sol avec ses parents. Pour aller aux étages il devait prendre l’escalier et le vouvoiement était de rigueur.
L’Italie de ces années-là cultivait une morale qui peut fermer les yeux sur quelques écarts mais s’il est bien un sujet tabou, honni, laid comme le pus… c’est l’homosexualité.
Et pourtant Guido et Constantino ressentiront une attirance qui les mènera à entretenir une passion charnelle.
Puis leurs routes se sépareront : Guido partira à Londres où il se mariera et Constantino restera dans son pays où lui aussi fondera une famille.

Une réflexion subtile sur l’homosexualité titre le plat verso !
Pour ma part j’ai été séduit par certains passage mais la fin m’a semblé d’une lourdeur un peu pénible.
La mer le matin m’avait aussi donné cette impression de désordre, ce repas de fête où le dessert est brûlé !
Dommage !

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Homosexualité en Italie

7 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 16 avril 2020

Ce roman se focalise sur deux figures masculines, à la fois différentes l'une de l'autre et pourtant assez proches. Guido grandit dans une famille dont il reçoit peu d'affection avec une mère assez absente et Costantino est le fils du du gardien, un peu plus rustre que Guido. Le lecteur suit ces personnages dans leur jeunesse, mais aussi durant leur vie d'adulte. Il sont attirés l'un par l'autre dans une Italie où il n'est pas bon d'être homosexuel. Le schéma est établi : un homme doit épouser une femme et faire des enfants. Comment faire quand le corps réclame autre chose ?

Le roman alterne des passages plus psychologiques, plus lents, qui permettent de s'immerger dans l'esprit des personnages principaux et de comprendre leurs émotions, leurs doutes et leurs envies, à des passages plus narratifs qui permettent d'accélérer la cadence du récit. Parfois les enchaînements sont même rapides. Margaret Mazzantini a choisi de couvrir l'existence de ces individus, donc forcément il a fallu faire des choix narratifs. J'ai préféré nettement les passages dans lesquels la psychologie occupe une plus grande place, dans lesquels le lecteur se voit confronté aux hésitations et désirs des personnages. Les passages qui sont centrés sur l'adolescence sont particulièrement réussis et ont un caractère universel.
Les passages sur la vie londonienne sont sympathiques, mais ne sont pas ceux qui m'ont le plus marqué.

Dans ce roman, les femmes occupent une grande place, surtout Izumi et sa fille. Ce sont des personnages attachants, originaux et humains. Elles occupent une place particulière dans la vie de Guido. Elles n'ont pas toujours les réactions qu'on aurait attendues. Ce sont inévitablement les deux figures masculines qui occupent une plus grande place. Ces personnages arrivent à être émouvants car ils ne sont pas des héros parfaits aux multiples qualités. Ils sont maladroits parfois aussi. Physiquement ils ont des imperfections et sont en fait de simples hommes. L'homosexualité est vue comme un fardeau dans ce roman, comme un obstacle au bonheur. Durant tout le roman on sent le poids du tragique et la difficulté à s'extraire de certaines conventions. On perçoit la différence entre le nord et le sud de l'Italie sur ce sujet. A certains égards, il y a quelques clichés sur cette sexualité, sans doute afin de mieux correspondre à une vision à une époque donnée. Cela enlève tout de même de la finesse ...

Ce roman n'est pas un grand roman, mais il possède des passages réussis et touchants. Il met en scène des personnages qui intriguent le lecteur et donnent envie de connaître leur destinée. Les passages dans lesquels on suit les émotions des personnages et leurs pensées sont les plus intéressants à mes yeux.
C'est un roman qui se lit assez vite car il intrigue et attise la curiosité. Margaret Mazzantini est une écrivain italienne de plus en plus reconnue qui gagne à être lue.

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