Voilà un premier tome qui a des allures de suite ! Le parti pris de Thierry Robin est en effet atypique dans le monde de la BD : non seulement il ne présente guère ses personnages mais il fait même référence à des événements qui ne s'éclairciront sans doute que dans les prochains albums. "Quel est notre employeur cette fois-ci", "il ne sait pas que tu pourrais le transformer en goret", "ton pauvre coeur mécanique", "vous me parlez d'années de vie que vous me demanderez comme salaire"... voilà quelques paroles qui construisent peu à peu le personnage du docteur Koblenz. Mais que Robin n'explicite pas, comme s'il s'agissait d'un simple rappel pour le lecteur. Cette technique scénaristique, assez surprenante au début, se révèle audacieusement efficace. On aurait presque l'impression, à la fin de l'album, d'avoir lu ces aventures antérieures du docteur. Bon scénario, donc, original dans la forme et le fond. Le dessin est à la hauteur, avec un très bon découpage (trois premières planches, planches 16-17, 36-37-38, 47-48) et une bonne maîtrise des éclairages. Espérons que les prochains volumes conserveront cette griffe talentueuse car Koblenz est prometteur.
Jean Loup - Vaulx en Velin - 51 ans - 16 janvier 2002 |