La Banque Deuxième génération, 1857-1871 Tome 3 - Les comptes d'Haussmann
de Pierre Boisserie (Scénario), Philippe Guillaume (Scénario), Malo Kerfriden (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 1 janvier 2018
( - - ans)


La note:  étoiles
LA GUERRE FAMILIALE ENTRE LES SAINT-HUBERT SE POURSUIT
L’histoire de la guerre familiale entre les deux branches de la famille Saint-Hubert se poursuit. Ce sont maintenant les enfants de Charlotte et de Christian qui s’affrontent sous le Second Empire.

En 1857, Paris est en pleine reconstruction par le préfet Haussmann. Les énormes enjeux financiers liés à cette immense opération immobilière, n’ont bien sûr pas échappé aux deux familles... Christian au travers de sa banque achète de nombreux terrains et finance les opérations du préfet Haussmann, il spécule donc ainsi sur les deux tableaux. A charge de son fils adoptif Victor et de ses acolytes de chasser les derniers habitants récalcitrants et à son fils Théodore d’administrer leurs affaires. Son autre fils Eugène étant devenu prêtre…

Charlotte dont la famille est revenue s’installer en France, parvient quant à elle à acheter une charge d’agent de change à la Bourse à son fils Jacques. Celui-ci se sentant totalement incapable d’assurer une telle charge se réfugie dans la drogue. Mais sa mère et surtout sa sœur Odile sont déterminées à tout faire pour qu’il réussisse…

Voici donc le premier volet du second diptyque de la série «La Banque» qui court cette fois sur la période allant de 1857 à 1871. Nous suivons donc toujours la saga familiale des Saint Hubert et de leurs aventures ou déboires, c’est selon, avec le monde de la finance et de l’argent.

Le scénario de Pierre BOISSERIE et de Philippe GUILLAUME, mêlant toujours aussi habilement la fiction à la réalité historique, est toujours aussi bon. C’est bon, fluide, linéaire et facile à suivre. On parlerait aujourd’hui d’une saga sur fond de rivalité familiale à la «Dallas», pour décrire la guerre sans merci que se livrent les membres de la famille Sait Hubert. Ici le scénario ressemble plus aux livres d'Émile ZOLA faisant partie sa fameuse saga familiale les «Rougon-Macquart». D’ailleurs les nombreux «emprunts» des deux scénaristes, aux livres du grand écrivain naturaliste français, n’échapperont à personne… Ici notamment " L'argent" ; "Son excellence Eugène Rougon" et surtout "La faute de l’Abbé Mouret".

Si les cadrages sont toujours aussi classiques et si les couleurs un peu ternes, - on se demande p. ex. ou sont passées les couleurs rouge et verte -, il y a ici une bonne nouvelle. Dans ce diptyque Julien MAFFRE a laissé la place à Malo KERFRIDEN au dessin. La série trouve enfin un dessin réaliste digne de son scénario classique! Un dessin qui sublime le texte, des visages où les ombres sont correctes, où les nez ne sont pas disproportionnés et où les personnages ne ressemblent pas à ceux d’un manga! Bien que parfois il faudrait expliquer àu dessinateur que dessiner des sourcils, même épais et btoussaillleux, ce n'est pas faire un épais trait noir! (Pg. 40 ou 44/45). Seul bémol, les paysages et les arrière plans sont toujours aussi négligés (Pg. 4 P. ex.), quand ce n’est pas carrément absents (Pg 24 P. ex.)…

Un léger mieux donc dans ce tome III, surtout dû aux dessins, mais qui permet enfin de pouvoir lire cette BD de façon plus fluide et plus libérée, et peut-être enfin d’en faire la grande série voulue par ses auteurs?

P.S. : Tout comme les volumes précédents, et en raison de certaines scènes de violence et de sexe très explicites, présentes dans cette BD, celle-ci est plutôt réservée à un public adulte et averti.