La Banque - Troisième génération, 1882-1914 - Tome 5 Les chéquards de Panama
de Pierre Boisserie (Scénario), Philippe Guillaume (Scénario), Stéphane Brangier (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 1 janvier 2018
( - - ans)


La note:  étoiles
UN NOUVEAU DIRECTEUR POUR LA BANQUE
Au début de l’histoire nous sommes en juin 1882. Selon les volontés de son oncle, c’est maintenant Joseph de Saint Hubert né Langlois, le fils d’Odile Léomant et d’Eugène de Sait Hubert qui dirige maintenant la banque d’une main de fer!

L'héritier de la fortune des Saint Hubert a beaucoup de travail.. Il a réussi à garder sa banque à l’écart de la faillite du creusement du Canal de Panama, développe son affaire aux États-Unis et grâce aux informations transmises par sa cousine Angèle d’Indochine, réussit un très gros coup à la bourse.

Malheureusement, ceci le fâche définitivement avec son grand frère Achille Laglois, qui décide alors de se lancer dans une carrière politique afin de se faire élire député, il va même pour ce faire jusqu’à racheter un journal pour chanter ses louanges. Il n’a dès lors qu’un seul objectif, contrer les affaires de son frère au moyen de la loi.

Pendant ce temps Joseph annonce à toute sa famille réunie pour la veillée de Noël, son mariage avec une roturière, Suzanne conte…

Voici donc le premier volume du troisième cycle de la saga historico-familiale (sans oublier financière, bien sûr…) : «La banque». Cette fois nous suivons les «aventures» de Joseph et d’Achille qui bien que frères ne cessent de s’affronter et rallument donc la longue querelle familiale que nous avons suivie dans les épisodes précédents. Le scénario de Pierre BOISSERIE et Philippe GUILLAUME est toujours aussi original, colle toujours aussi bien à la réalité économique et historique (construction de la tour Eiffel, creusement du canal de Panama…), et s’inspire toujours autant de la saga familiale des «Rougon-Macquart» d’Émile ZOLA. Ici on reconnaîtra sans forcer les allusions aux livres «L’argent» et « Au bonheur des dames».

Mais (parce qu'il y a toujours un mais…), je dois l’avouer, j’ai trouvé pour la première fois cette série en perte de vitesse! Elle pèche ici par son manque d’action et d’originalité (voici p. ex. que l’on refait le coup du délit d’initié déjà présent dans le premier volume). Mais surtout par incessants des allers-retours dans le déroulement de l’histoire, alors que celle-ci avait été jusque là très linéaire ! Il en ressort une impression de confusion et l’histoire devient plus difficile à comprendre.

Autre problème, les dessins de M. Stéphane BRANGIER qui a remplacé M. Malo KERFRIDEN pour ce nouveau diptyque. Bon, disons le tout de suite, les dessins ne sont pas aussi mauvais que ceux des deux premiers volumes dessinés par M. Julien MAFFRE ! Oui le dessin est beau, bien tracé, bien fini, efficace et les paysages enfin bien dessinés… Mais, quand on dessine dès la première page un arrière-plan où les personnages n’ont pas de visage, j’ai l’impression que l’on fait de l’économie d’encre et cela ne me facilite pas la lecture de la suite!

J’ai vraiment parfois eu l’impression qu’aux visages de personnages de manga des deux premiers volumes, on avait substitué des visages de comics américains! Les visages sont tellement «léchés», tellement parfaits que je me suis cru dans un BD de superhéros! Plus sérieusement, et encore une fois, on a vraiment l’impression que le dessin n’est vraiment pas à la hauteur de l’histoire qu’on nous raconte!...

P.S. : Tout comme les volumes précédents, et en raison de certaines scènes de violence et de sexe très explicites, présentes dans cette BD, celle-ci est plutôt réservée à un public adulte et averti.