Soubresauts
de Samuel Beckett

critiqué par Septularisen, le 12 février 2018
( - - ans)


La note:  étoiles
DERNIERS SOUBRESAUTS
Un homme (dont nous ne saurons jamais le nom), est confiné seul dans un lieu non défini, (peut-être la cellule d’une prison?). Il y a une haute fenêtre, mais qui ne s’ouvre pas! L’homme doit monter sur un tabouret pour voir la lumière du ciel et se pencher pour voir ce qu’il y a en dessous.

Il est assis à une table et la tête entre les mains il voyage intérieurement. Disons plutôt qu’il rêve de voyage dans sa tête. Il se voit se lever, disparaître et se voit réapparaître dans une nouvelle place. Mais, finalement il revient toujours au même endroit à la fin.

Des cris se font entendre du dehors et une montre lointaine sonne la demie et l’heure et marque inexorablement le passage du temps, mais notre homme reste toujours «prisonnier » du même espace. Il est pourtant à la recherche d’une hypothétique « porte » de sortie dans le noir. Mais cette sortie n’est-elle pas tout simplement… La mort? Il attend donc « la seule vraie fin des heures et de la peine et de soi et de l’autre à savoir la sienne»…

Écrit dans un style typiquement «nouveau roman», avec de très longues phrases, sans aucune virgule, mais uniquement des points, cette courte nouvelle est d’une densité d’écriture étonnante. Et si le tout se lit facilement, je me suis quand même surpris à plusieurs reprises à relire certaines phrases pour bien les comprendre ou devrais-je dire essayer de les comprendre…

Il n’y a pas à proprement parler d’élément de «l’absurde» comme dans presque toute l’œuvre de l’écrivain irlandais, si ce n’est peut-être les «voyages» du héros, et si on «cherche» et lit entre les lignes, c’est plutôt une longue réflexion sur la vie et la mort… Prophétique ou ironique quand on sait qu’il s’agit du dernier texte paru du vivant de Samuel BECKETT …

Soubresauts a été publié en anglais en 1988. C’est donc une courte nouvelle d’une vingtaine de pages. Elle fut intégralement publiée dans le quotidien britannique "The Guardian", en date du 3 mars 1989. Elle est parue en français en octobre 1989 dans une traduction de M. Samuel BECKETT lui-même. Retrouvez le texte intégral, dans une adaptation vidéo, lu par M. Aurélien BELLE ici : https://www.youtube.com/watch?v=zt5-g6UdI2E

Inutile, je suppose, de rappeler ici que M. Samuel BECKETT a été le lauréat du Prix Nobel de Littérature 1969.