L'économie symbiotique : Régénérer la planète, l'économie et la société
de Isabelle Delannoy

critiqué par Colen8, le 18 février 2018
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Une poule aux œufs d’or qu’il suffit de faire vivre
Difficile de ne pas être emballé par les perspectives d’Isabelle Delannoy proposées ici avec une intelligence créatrice aussi optimiste que subtile. Il y a mieux à faire que de rester les prédateurs de notre environnement en épuisant des ressources finies comme le montrent des initiatives écoresponsables donnant la priorité à la restauration des équilibres menacés, sans craindre bien au contraire un quelconque recul de la civilisation. Son approche systémique à partir d’exemples à portée de tout un chacun montre l’identité de structure du phénomène symbiotique quelle que soit l’échelle, de l’infime niveau de la cellule vivante à la planète toute entière. Elle théorise que les interactions cohérentes et synchronisées de trois domaines jusqu’à présent traités séparément ont un pouvoir puissant de régénération dont il suffit de s’imprégner pour les mettre en œuvre avec à la clé un inestimable retour sur investissement à court et long terme :
- l’économie autrement dit la source de prospérité : conçue autour de ce que l’on pourrait nommer la techno-sphère, elle peut revoir ses modèles tant de production que de consommation en étant plus économe en énergie, en matières, en privilégiant l’usage sur la propriété, le local sur le mondial,
- l’humain, sa capacité d’organisation ajoutée à l’imagination collective dans la recherche de bien-être social, laissant de côté l’esprit de domination pour celui de coopération et de partage,
- enfin et surtout le vivant apte à créer, entretenir, diversifier des ressources et des formes infinies grâce à la photosynthèse issue du soleil.
L’efficience des écosystèmes, leurs synergies multiples, leurs capacités d’initiatives et d’adaptations tiennent aux pouvoirs multiplicateurs des réseaux et du partage de l’information en opposition complète avec la destruction créatrice de Schumpeter. Qu’il s’agisse de suffisance énergétique, de gestion de l’eau, de production alimentaire locale, de matériaux biosourcés, d’agroforesterie, de villes paysages, de récupération de déchets, de dépollution, les écosystèmes en entretenant une spirale d’externalités positives là où ils existent déjà évoluent en mode fractal pour devenir des écosystèmes d’écosystèmes et ainsi de suite. Toutes les cartes sont entre nos mains avec l’aide des collectivités territoriales pour un changement de paradigme que seule notre culture rationnelle et de puissants lobbies industriels freinent encore.
Parmi les facteurs détaillés un à un de développement de l’économie symbiotique on trouve : partage de valeurs, d’information, équipotence d’accès, interopérabilité des composants, open source, structures juridiques non hiérarchisées de type coopératives, auto-gouvernance de biens communs, renoncement à la propriété au profit de l’usage.