Le camp des autres de Thomas Vinau
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Des "fils de rien" qui marchent sur le monde !
Thomas Vinau (1978- ) est un romancier et poète français.
"Le camp des autres" paraît en 2017 (Alma Éditeur).
"J'ai voulu écrire la ruade, le refus, le recours aux forêts. J'ai voulu construire un refuge. J'ai voulu m'enfuir avec eux. Me redresser avec eux".
L'action se déroule en France dans les années 1900-1910.
Le jeune Gaspard et son chien fuient un domicile devenu un enfer. Maltraité par un père violent.
Cette "petite tronche d'ange écrasée" rejoint la coeur de la forêt, le foyer de tous ceux qui n'en ont pas, de tous ceux qu'on ne veut pas.
Il rencontrera Jean-le-blanc, sorcier, contrebandier, un timbré ?
Jean-le-blanc qui apprivoise le venin du serpent et qui va prendre Gaspard sous son aile.
Il en fera son apprenti volontaire et lui enseignera les valeurs essentielles (liberté, respect des autres, ....)
Dans sa quête, Gaspard suivra la "Caravane à pépère", une étrange caravane d'exclus qui marchent sur le monde, s'unissent et se révoltent.Des pénitents du monde réunissant un magicien, un dynamiteur, une prostituée et tant d'autres marginaux.
Une vraie famille de fuyards affamés, prêts à prendre leur dû.
Un court et incroyable roman/manifeste.
Un plaidoyer de haute (très haute) volée pour les "sans-grades".
Une oeuvre intemporelle qui renvoie aux migrants, aux sans-abris, aux sans-papiers, aux sans-patrie; une terrible actualité.
Vinau au sommet de son art.
Les éditions
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Le camp des autres [Texte imprimé] Thomas Vinau
de Vinau, Thomas
Alma éd.
ISBN : 9782362792175 ; EUR 17,00 ; 24/08/2017 ; 194 p. ; Broché -
Le camp des autres [Texte imprimé] Thomas Vinau
de Vinau, Thomas
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264072672 ; EUR 7,10 ; 06/09/2018 ; 192 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (4)
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Dans la forêt
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 2 février 2020
L'enfant a peur, il a froid, il a faim, il trébuche, il se cache. Il est blessé. Un homme le recueille. »
II s'agit d'un récit d’aventures, inspiré de faits réels historiques.
Début XXème siècle, nous sommes aussi au début des brigades du tigre et déjà à l'époque Clemenceau envoyait la police contre les miséreux pour rassurer le bourgeois.
Magnifique lecture, j’avais l’impression d’être dans les bois avec eux, de faire partie du voyage.
Un bonheur simple, celui d'être ensemble…
La Caravane à Pépère
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 21 janvier 2020
»Une arrestation d’une soixantaine de voleurs, bohémiens, trimardeurs et déserteurs fut annoncée. La bande de brigands était dite impitoyablement organisée. On évoqua les figures mythiques de Mandrin ou de Cartouche. On parla de romanichels et autres frères de bans, venant de toute l’Europe, réunis sous la bannière d’un certain Capello, qui terrorisaient et pillaient la population en se faisant appeler la Caravane à Pépère. »
Oui, c’était dans les années 1906 et 1907. Le phénomène existât bel et bien et c’est le sujet, en fait, du camp des autres, même si Thomas Vinau l’écrit explicitement à un moment du livre : "Elle est alors devenue le refuge de ceux qui se refusaient à l'homme et de tous ceux que l'homme refusait : Elle est l'autre camp. Le camp des autres."
Et de qui, de quoi parle-t-il ? De la forêt.
La forêt qui est un autre grand sujet du roman, cette forêt où Gaspard et son chien, un corniaud, battus, maltraités tous les deux par le père de Gaspard, s’enfuient.
Thomas Vinau emploie des mots et des images très fortes pour dire son amour et la considération qu’il porte à l’organisme vivant nommé forêt. Manifestement bien plus qu’un ensemble d’arbres pour lui.
Gaspard est le lien entre la forêt et la « Caravane à Pépère ». Enfui donc de la maison familiale ( ?!) avec son chien, il erre dans la forêt quelques jours avant d’être sauvé – recueilli par Jean-Le-Blanc, un improbable ermite herboriste au grand cœur – comme il en existe surtout dans l’imagination des écrivains – qui va tenter de lui apprendre la forêt, la liberté, le respect, toutes choses éminemment respectables mais que quittera Gaspard à la première occasion – la visite à l’herboriste de Capello, la tête de « la Caravane à Pépère – attiré qu’il est par Sarah, la jeune femme qui accompagne Capello. Il va la suivre et rejoindre ainsi la fameuse « Caravane » …
Le style de Thomas Vinau est indéniable. Très travaillé, au vocabulaire très riche. Trop ?
Je me souviens avoir lu déjà un roman de Thomas Vinau ; « Nos cheveux blanchiront avec nos yeux ». J’avais conclu ma critique par « … l’ai lu à toute vitesse pour finir par n’être pas sûr de ce que j’en pensais... Donc, je ne sais pas à cent pour cent ce que j’en pense! »
Hé bien, c’est un peu pareil. Partagé, je suis. Entre le style et le fond de l’histoire que raconte un roman, je considère que le fond prime et que le style est le support. Dans ce roman, j’ai l’impression que c’est l’inverse.
Déçue
Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 69 ans) - 12 janvier 2020
Ce qui m’a rebutée, c’est le style que j’ai trouvé lourd, redondant, assez prétentieux, des listes interminables. C’est trop !
Presque comme si l'auteur avait sacrifié son histoire au style…
Dans la première partie, la fuite de Gaspard (et de son chien) et la rencontre avec Jean-le-blanc, j’ai trouvé le style un peu excessif. Pour la suite, basée sur un réel épisode historique : « La Caravane à Pépère était une bande organisée constituée de nomades qui sévirent en France entre 1906 et 1907. » (Wikipedia), j’ai décroché.
Sans même parler de « la leçon de morale » du dernier chapitre…
Hymne à la liberté
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 11 octobre 2018
La forêt, tour à tour lieu de vie, refuge, mais aussi lieu de mort, de dangers.
Il sera sauvé, abrité, soigné puis éduqué par Jean-le-blanc, homme solitaire qui vit de sa connaissance des herbes et remèdes de la forêt. "La forêt est une langue, une science et une œuvre d’art. Tout peut te sauver ou t’achever. Ici il n’y a pas de maître."
Quand il voit arriver des saltimbanques, il a d’abord peur avant d’être intrigué puis fasciné par cette petite troupe, et surtout la beauté sauvage et sensuelle de Sarah.
Il quittera son "maître", son chien et son refuge pour suivre puis intégrer le groupe de saltimbanques et découvrir un autre univers ; à l’opposé de ce qu’on lui a appris, une "cour des miracles" d’indésirables, de bannis de la société ; Sarah, Fata’ , Capello Zo’ et sa boîte à boum, le gitan Romani Tchavé , l’anarchiste, le général, le déserteur, les bagnards, des africains, des arabes, des bohémiens...
"Donc, il y a des gentils qui sont méchants et des méchants qui sont gentils, la vie est une coquine confuse qui se cache dans les gris, et laisse à Gaspard un drôle de sourire au coin des lèvres comme au bord des semelles."
Les premières pages relatant le calvaire, passé et présent, de l’enfant sont difficiles.
Mais dès la rencontre avec l’homme de la forêt, Le parcours initiatique du jeune garçon est passionnant et émouvant.
Peut-être un seul bémol sur les chapitres documentaires précisant la création de brigades efficaces (?) les célèbres Brigades du Tigre gâchant un peu la force romanesque de la fin.
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