Texas Forever
de James Lee Burke

critiqué par Tistou, le 13 juillet 2018
( - 68 ans)


La note:  étoiles
4ème roman de James Lee Burke
« Texas forever » figure il est vrai parmi les premiers romans de James Lee Burke (Dave Robicheaux pas encore né), mais quatrième de l’auteur il donne plutôt l’impression d’être un premier tant la fin est faible et du coup le roman pas vraiment abouti. Dommage.
Dommage car on trouve déjà la passion et la facilité avec laquelle James Lee Burke crée des paysages et des ambiances de nature sous nos yeux de lecteurs. On trouve moins peut-être la finesse et la complexité psychologiques de ses personnages, le plus souvent tourmentés. Et surtout la fin est expédiée, comme s’il avait craqué pour une fin du type « happy end », complètement expédiée et dispensable.

« Le jour même où Son Holland arriva au camp pénitentiaire, menotté, à l’arrière d’un chariot tiré par des mulets, en compagnie de sept autres prisonniers, il sut qu’il finirait par s’évader, qu’il mourrait avant d’avoir passé dix ans dans un marais fumant, sous les pistolets et les fouets de Français impaludés qui avaient du sang noir dans les veines et un cœur dégénéré et corrompu. »

Son Holland a 19 ans lorsqu’il arrive au camp, injustement condamné à La Nouvelle Orléans en Louisiane pour une infraction qu’il n’a pas commise. C’est un « péquenaud » descendu de ses montagnes du Tennessee après le massacre de ses parents par les Indiens. Nous sommes autour de 1830, encore faut-il le préciser, et la situation n’est pas des plus claires avec la conquête de l’Ouest en cours, le génocide des Indiens, les Mexicains qui revendiquent des territoires tels le Texas …
Les conditions sont des plus rudes au camp pénitentiaire et, du fait de son indiscipline et de son caractère entier il pourrait laisser sa peau dans les brimades, toujours plus violentes, des frères Landry, des Français responsables du camp, si Hugh Allison, vieux de la vieille et pour le coup véritable repris de justice ne le prenait sous son aile.
Dans des circonstances dramatiques, ils sont quasi contraints de s’évader après avoir tué un des deux frères Landry. Ils deviennent fuyards et partent pour le Texas, vers les territoires indiens et vers la guerre qui se profile entre Mexicains et aventuriers de tous poils réunis en une improbable armée …
Ce sont ces pérégrinations qui constituent la trame du roman, entre rencontre avec Indiens, avec bandits chasseurs de têtes, et lutte contre les Mexicains. Du Western quoi, littéralement. A la sauce James Lee Burke toutefois. Malheureusement une sauce pas suffisamment épicée à mon goût …