Le baron perché de Italo Calvino
Le baron perché de Italo Calvino
(Il barone rampante)
(Il barone rampante)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
Critiqué par Marikaro, le 2 juin 2004
(Inscrite le 29 février 2004, 36 ans)
Critiqué par Marikaro, le 2 juin 2004
(Inscrite le 29 février 2004, 36 ans)
La note :
Moyenne des notes : (basée sur 17 avis)
Cote pondérée : (253ème position).
Visites : 14 483 (depuis Novembre 2007)
Moyenne des notes : (basée sur 17 avis)
Cote pondérée : (253ème position).
Visites : 14 483 (depuis Novembre 2007)
Un vrai petit acrobate!
A douze ans Côme, baron du Rondeau décide de ne plus jamais en descendre.Des années plus tard il séduira une marquise fantasque et recevra Napoléon en grande pompe!
Autoportrait et conte philosophe, "le baron perché" est une éblouissante invention littéraire!
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Les éditions
-
Le Baron perché de Italo Calvino
de Calvino, Italo
Seuil / Points Roman
ISBN : 9782020551472 ; 7,49 € ; 12/03/2002 ; 321 p. ; Poche -
Le baron perché [Texte imprimé] Italo Calvino traduction de l'italien par Juliette Bertrand revue par Mario Fusco
de Calvino, Italo Bertrand, Juliette (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070449385 ; 8,90 € ; 16/11/2012 ; 400 p. ; Poche
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Les livres liés
Nos ancêtres
- Le vicomte pourfendu
- Le baron perché
- Le chevalier inexistant
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Les critiques éclairs (16)
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Changer de vue pour réfléchir sur le monde
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 1 octobre 2019
Un jeune aristocrate pré-adolescent, par caprice au départ, se lève de table pour se réfugier en haut d'un arbre. Il s'aperçoit vite que ce changement d'angle de vue l'invite à considérer le monde autrement, et de manière plus intéressante. Cette distance avec la réalité du monde l'invite à réfléchir, prendre de la hauteur de vue dans tous les sens du terme, également de manière métaphysique. Cela ne l'empêche finalement pas de faire des rencontres qui font évoluer sensiblement sa vie.
Ce conte philosophique d'inspiration voltairienne, comme toutes les oeuvres de ce type, devient plus profonde, au fur et à mesure de la lecture, en fonction du degré de réflexion pratiqué. Cette lutte contre le court-termisme qui pourrait de nos jours combattre la ligne éditoriale des chaines d'information en continu invite à poster les bases d'une pratique philosophique personnelle et d'aiguiser son sens de l'analyse. Cela (me) semble fort utile, derrière une forme ludique et légère.
Ce conte philosophique d'inspiration voltairienne, comme toutes les oeuvres de ce type, devient plus profonde, au fur et à mesure de la lecture, en fonction du degré de réflexion pratiqué. Cette lutte contre le court-termisme qui pourrait de nos jours combattre la ligne éditoriale des chaines d'information en continu invite à poster les bases d'une pratique philosophique personnelle et d'aiguiser son sens de l'analyse. Cela (me) semble fort utile, derrière une forme ludique et légère.
hors surface
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 28 mai 2019
L'histoire se déroule au 18ème siècle dans un lieu isolé du Nord de l'Italie. Cosimo, âgé d'à peine douze ans, se dispute avec ses parents au sujet d'un plat d'escargots. Il quitte la table et s'élance dans un arbre en se jurant de ne plus remettre les pieds sur terre.
Les arbres forment entre eux des couloirs qui s'entrecroisent ; avec de la souplesse et la mémoire de chaque branche il parvient à échapper à ses poursuivants et à s'élever pour vivre une autre vie sans toucher la surface.
Peu à peu le monde lui apparaît sous un jour neuf, fait de ponts étroits recourbés sur le vide, de nœuds ou d'écailles ou de sillons qui rendent l'écorce plus rêche, de lumière dont le vert change selon le voilage de leurs feuilles plus fournies ou plus rares, tremblantes au premier ébranlement de l'air sur les pédoncules ou mues comme des voiles en même temps que l'arbre tout entier se courbe.
Tandis que notre monde lui, se tasse, là-bas, au fond...
Des pages mémorables pour cette fable mais une écriture qui ne fait aucune concession. Parfois on s'ennuie, on perd le fil et on espère vite en arriver au bout.
Mais nous lecteur avons un devoir : ce qui est bon doit être lu, même si c'est plus difficile et même si une seule vie n'y suffit pas.
Les arbres forment entre eux des couloirs qui s'entrecroisent ; avec de la souplesse et la mémoire de chaque branche il parvient à échapper à ses poursuivants et à s'élever pour vivre une autre vie sans toucher la surface.
Peu à peu le monde lui apparaît sous un jour neuf, fait de ponts étroits recourbés sur le vide, de nœuds ou d'écailles ou de sillons qui rendent l'écorce plus rêche, de lumière dont le vert change selon le voilage de leurs feuilles plus fournies ou plus rares, tremblantes au premier ébranlement de l'air sur les pédoncules ou mues comme des voiles en même temps que l'arbre tout entier se courbe.
Tandis que notre monde lui, se tasse, là-bas, au fond...
Des pages mémorables pour cette fable mais une écriture qui ne fait aucune concession. Parfois on s'ennuie, on perd le fil et on espère vite en arriver au bout.
Mais nous lecteur avons un devoir : ce qui est bon doit être lu, même si c'est plus difficile et même si une seule vie n'y suffit pas.
Un grand classique
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 24 septembre 2015
Ce qui m’a le plus surpris c’est que le récit cherche à être réaliste malgré ce qui semble de prime abord être complètement irréalisable et fantasmagorique, soit vivre dans les arbres et ne jamais plus toucher terre.
C’est ce mélange entre allégorie et romantisme qui rend l’histoire à la fois plaisante et intemporelle.
Un peu comme « Le petit Prince », cela ressemble à une histoire pour enfant, mais cela n’en est pas une.
Je pensais également que ce conte écrit dans les années cinquante était plus ancien ; le style fait aussi croire à un écrivain du 19ème siècle ayant adopté un style agréable à la lecture.
Il est cependant exact, comme le souligne Dedel qu’au fil du récit on se lasse un peu des aventures arboricoles de notre héros.
C’est ce mélange entre allégorie et romantisme qui rend l’histoire à la fois plaisante et intemporelle.
Un peu comme « Le petit Prince », cela ressemble à une histoire pour enfant, mais cela n’en est pas une.
Je pensais également que ce conte écrit dans les années cinquante était plus ancien ; le style fait aussi croire à un écrivain du 19ème siècle ayant adopté un style agréable à la lecture.
Il est cependant exact, comme le souligne Dedel qu’au fil du récit on se lasse un peu des aventures arboricoles de notre héros.
Liberté!!!!!
Critique de Manu2793 (Voiron, Inscrit le 15 novembre 2010, 37 ans) - 8 septembre 2015
Côme notre héros a trouvé la vrai liberté. Ce dernier décide de vivre dans les arbres. Il se retrouve donc libéré de tous ses devoirs dus à son rang. On suivra sa vie riche en aventures. On trouvera dans ce roman à la manière de "candide" deux degrés de lecture. Derrière les aventures de Côme se trouvent des sujets à réflexions diverses. On pourra donc philosopher sur des sujets tels l'amour, la liberté, les modèles de sociétés, la lutte des classes, la guerre..... Italo Calvino a signé là un chef-d’œuvre à ne pas surtout manquer.
Voici quelques répliques cultes du livres:
« Je sais que lorsque j'ai plus d'idées que les autres, je donne mes idées, pour peu qu'on les accepte. Voilà ce que j'appelle commander. »
« Ce qu’il avait le courage de faire, il le faisait… Et quand il l’annonçait, il était déjà en train de le faire ; jusque là, il ne disait rien. »
Ils se connurent. Il la connut et se connut lui-même parce que, réellement, il n'avait jusque-là rien su de lui. Elle le connut et se connut elle-même parce que, en sachant tout ce qu'elle était, elle ne l'avait jusque là jamais si bien senti.
- Tu sais, depuis l’autre fois, je ne suis plus descendu des arbres !
Les exploits que fonde une obstination toute intérieure doivent rester secrets ; pour peu qu’on les proclame ou qu’on s’en glorifie, ils semblent vains privés de sens, deviennent mesquins. A peine eut-il prononcé ces paroles que mon frère aurait voulu ne les avoir jamais dites ; tout lui devint indifférent ; il eut réellement envie de descendre et d’en finir.
Voici quelques répliques cultes du livres:
« Je sais que lorsque j'ai plus d'idées que les autres, je donne mes idées, pour peu qu'on les accepte. Voilà ce que j'appelle commander. »
« Ce qu’il avait le courage de faire, il le faisait… Et quand il l’annonçait, il était déjà en train de le faire ; jusque là, il ne disait rien. »
Ils se connurent. Il la connut et se connut lui-même parce que, réellement, il n'avait jusque-là rien su de lui. Elle le connut et se connut elle-même parce que, en sachant tout ce qu'elle était, elle ne l'avait jusque là jamais si bien senti.
- Tu sais, depuis l’autre fois, je ne suis plus descendu des arbres !
Les exploits que fonde une obstination toute intérieure doivent rester secrets ; pour peu qu’on les proclame ou qu’on s’en glorifie, ils semblent vains privés de sens, deviennent mesquins. A peine eut-il prononcé ces paroles que mon frère aurait voulu ne les avoir jamais dites ; tout lui devint indifférent ; il eut réellement envie de descendre et d’en finir.
Un baron bien sympathique
Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 31 août 2014
Ce livre est présenté comme un conte philosophique , j'avoue ne pas en avoir saisi toute la portée, je me suis contenté de lire l'histoire et au premier degré et cela m'a largement satisfait, même si je suis probablement passé à côté de l'intérêt du deuxième niveau de lecture.
Cette histoire loufoque d'un enfant qui refuse de manger des escargots peu ragoûtants à table et qui par défi paternel monte sur un arbre et y restera toute sa vie est bien plus riche que prévu!
L'imagination de l'auteur est fertile et il s'en passe des aventures et des rencontres improbables! avec une jeune effrontée, une bande de petits voleurs, des nobles espagnols en exil, des pirates et même napoléon Ier himself! Ouf!
Des situations cocasses, d'autres plus sérieuses, un livre original et bourré de trouvailles, une vraie bonne surprise!
Cette histoire loufoque d'un enfant qui refuse de manger des escargots peu ragoûtants à table et qui par défi paternel monte sur un arbre et y restera toute sa vie est bien plus riche que prévu!
L'imagination de l'auteur est fertile et il s'en passe des aventures et des rencontres improbables! avec une jeune effrontée, une bande de petits voleurs, des nobles espagnols en exil, des pirates et même napoléon Ier himself! Ouf!
Des situations cocasses, d'autres plus sérieuses, un livre original et bourré de trouvailles, une vraie bonne surprise!
Immense !
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 16 août 2014
au XVIIIème siècle. Côme, 12 ans, futur baron dans une contrée d'Italie, s'engueule avec sa famille pour une sinistre histoire...d'escargots, qu'il refuse de manger au repas. Il grimpe dans un des nombreux arbres du parc de la propriété familiale, et refuse d'en descendre. Il le dit, "je ne descendrai jamais", et effectivement, il va passer le reste de sa vie dans l'arbre, ou plutôt, dans les arbres, car le fait d'être perché ne l'empêche pas de passer d'un arbre à un autre, de voyager en utilisant les arbres comme moyen de transport...
Très drôle, inventif, voltairien (d'autant plus que ça se passe à l'époque des Lumières, et que Voltaire fait une rapide petite apparition), ce roman est le deuxième de la trilogie des "Ancêtres" d'Italo Calvino, et le sommet de la trilogie. En partie parce que c'est, et de loin, le plus épais de la trilogie (quasiment 400 pages là où les autres n'atteignent pas 200 pages !), et le plus structuré, romanesque ; et aussi parce que...ben, parce que c'est le plus réussi, le plus passionnant, le meilleur, quoi !
Comme il a été dit dans une des critiques complémentaires, sur cette page, c'est le genre de roman qui nous fait nous rappeler à quel point lire est important dans la vie ! En partie parce que c'est une des occupations principales de Côme dans "Le Baron Perché", et qu'il la transmet à d'autres personnages, mais en partie, aussi, parce que c'est typiquement le genre de roman qui nous fait aimer la lecture. En plus, ça se lit comme ça, comme un recommandé, tellement c'est bien écrit !
Très drôle, inventif, voltairien (d'autant plus que ça se passe à l'époque des Lumières, et que Voltaire fait une rapide petite apparition), ce roman est le deuxième de la trilogie des "Ancêtres" d'Italo Calvino, et le sommet de la trilogie. En partie parce que c'est, et de loin, le plus épais de la trilogie (quasiment 400 pages là où les autres n'atteignent pas 200 pages !), et le plus structuré, romanesque ; et aussi parce que...ben, parce que c'est le plus réussi, le plus passionnant, le meilleur, quoi !
Comme il a été dit dans une des critiques complémentaires, sur cette page, c'est le genre de roman qui nous fait nous rappeler à quel point lire est important dans la vie ! En partie parce que c'est une des occupations principales de Côme dans "Le Baron Perché", et qu'il la transmet à d'autres personnages, mais en partie, aussi, parce que c'est typiquement le genre de roman qui nous fait aimer la lecture. En plus, ça se lit comme ça, comme un recommandé, tellement c'est bien écrit !
Italo Calvino... Une révélation !
Critique de Chene (Tours, Inscrit le 8 juillet 2009, 54 ans) - 4 mars 2013
Une grande découverte que ce livre fantastique. Come, enfant, se perche dans les arbres pour toujours. Il contemple le monde d’en haut et prend du recul. Il juge les évènements terrestres sous un angle nouveau. Il voit les choses différemment. Ce conte est, d'abord, l’histoire d’une révolte contre l’autorité du père. Une fugue, longue, de toute une existence. La décision de se réfugier dans les arbres est prise après une dispute avec le père. Ce roman est ensuite un reniement de classe. Come est issu d’une famille noble. C’est un baron. Mais il ne veut pas vivre comme tel. C’est un ermite. Il prend fait et cause pour la Révolution française et les idées nouvelles (on est au XVIIIe siècle). A ce titre c'est aussi un récit politique avec des histoires à tiroirs. Il écrit à Rousseau et à Diderot… Enfin, il s’agit d’une ode à la nature et particulièrement aux arbres : chênes, frênes, noyers, marronniers sont les hôtes de Come, son domaine, son royaume.
Cette histoire nous est contée par le frère cadet de la famille. Celui-ci est resté dans le giron paternel et continue à se conformer aux règles. Mais il admire son frère aîné. C’est, je pense, à travers lui Italo Calvino qui s’exprime. Il y a un peu de Italo Calvino dans les deux personnages.
Un livre magnifique servi par une écriture sublime propre à Italo Calvino. Son écriture est reconnaissable entre toutes. Elle est unique, sensible, plaisante et envoûtante. L’imagination d’Italo Calvino est également particulière, originale et singulière. Il invente des situations irréalistes et les développe avec un réalisme et une logique implacables.
Une révélation personnelle.
Cette histoire nous est contée par le frère cadet de la famille. Celui-ci est resté dans le giron paternel et continue à se conformer aux règles. Mais il admire son frère aîné. C’est, je pense, à travers lui Italo Calvino qui s’exprime. Il y a un peu de Italo Calvino dans les deux personnages.
Un livre magnifique servi par une écriture sublime propre à Italo Calvino. Son écriture est reconnaissable entre toutes. Elle est unique, sensible, plaisante et envoûtante. L’imagination d’Italo Calvino est également particulière, originale et singulière. Il invente des situations irréalistes et les développe avec un réalisme et une logique implacables.
Une révélation personnelle.
Fabuleux
Critique de Hazdu (, Inscrit le 21 février 2011, 54 ans) - 4 juillet 2011
Ce fut un réel moment de bonheur de lire ce roman . C'est en lisant une telle oeuvre que l'on comprend que la littérature, qui parait inutile, est en fait indispensable .
L'assomption de Côme est fantastique !
L'assomption de Côme est fantastique !
« Mais comment s’envoyer en l’air dans les arbres ? »
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 27 décembre 2010
J’avais rompu depuis longtemps avec Calvino, après une tentative pas très heureuse à la lecture de « Palomar », quand une admiratrice inconditionnelle m’a incité à lui donner une nouvelle chance et j’ai finalement décidé de plonger dans ce livre.
Blaise raconte l’histoire de son frère Côme qui, en Ligurie, le 15 juin 1767, décida de rompre avec sa famille qui voulait lui faire manger des escargots préparés par sa sœur un peu excentrique, en se réfugiant dans les arbres. Ce que tout le monde prend pour un coup de tête est en fait une décision définitive : Côme fait le serment de ne jamais redescendre sur le plancher des vaches. Commence alors, un long parcours initiatique qui conduira ce naufragé de la canopée à organiser sa vie dans les arbres comme un Robinson Crusoé arboricole.
Du piégeage des petits animaux à la lutte contre les bandits et les envahisseurs en passant par la chasse au gros gibier et à la dénonciation des voleurs, il devient le guetteur, la sentinelle avancée, le protecteur, le démiurge des populations locales et alentour avant de redevenir un isolé, un original, un excentrique, etc…
Mais sa vie est avant tout une parabole de l’effondrement des murs d’une société qui amorce un renouveau complet, la révolution française est en gestation, le Dieu de Rousseau supplante peu à peu celui des jésuites. Du haut de son arbre Côme a une autre vision du monde, il peut tendre la main à la famille qu’on ne fréquente plus depuis longtemps, jouer avec les petits pauvres, travailler avec les paysans, abattre les cloisons sociales qui séparent les classes et les castes, inventer une nouvelle forme de vie, une nouvelle société ouverte sur les idées modernes. Les livres sont ses instruments d’instruction et d’éducation, il s’efforce de les faire circuler pour que tous puissent en profiter, « …il considérait les livres un peu comme des oiseaux et ne voulait pas les voir immobilisés dans des cages. »
« J’avais l’impression qu’il m’ouvrait les portes d’un royaumes nouveau, devant lequel il fallait rejeter confiance et poltronnerie, pour s’élancer dans un grand mouvement d’enthousiasme et de solidarité, » pourra dire Blaise, son interface avec le monde rampant, celui qui essaie de le comprendre et de le faire comprendre. Du haut de son perchoir, Il a brisé les contraintes sociales et les préjugés, démoli la tradition, abattu les murs car « dresser un mur, c’est s’exclure. »
Côme n’aime pas plus la maréchaussée que Brassens, il est toujours du côté des faibles, des oppressés mais aussi des nations contre les empires, de la modernité contre la tradition. Il n’échappe cependant pas au piège de l’amour et même s’il nous explique « … comment s’envoyer en l’air dans les arbres », celui-ci restera un grand problème pour lui.
Dans une écriture fluide et souple dont la seule lecture est un plaisir, Calvino nous emmène, à la suite de Côme, dans une profonde réflexion philosophico-politique appliquée à la fin du XVIII° siècle mais qui pourrait être transposée à la fin du XX° siècle sans grandes difficultés. « Sa vérité était d’un autre ordre, elle avait quelque chose de total, elle ne pouvait pas s’exprimer par des mots, mais uniquement en vivant comme il vécut. »
Il me reste après cette lecture une question, ou plutôt deux, Kiran Desaï avait-elle lu ce roman avant d’écrire « Le gourou sur la branche » ? Et, Calvino avait-il connaissance de « La harpe d’herbes » de Truman Capote lorsqu’il a entrepris la rédaction de ce texte ?
Blaise raconte l’histoire de son frère Côme qui, en Ligurie, le 15 juin 1767, décida de rompre avec sa famille qui voulait lui faire manger des escargots préparés par sa sœur un peu excentrique, en se réfugiant dans les arbres. Ce que tout le monde prend pour un coup de tête est en fait une décision définitive : Côme fait le serment de ne jamais redescendre sur le plancher des vaches. Commence alors, un long parcours initiatique qui conduira ce naufragé de la canopée à organiser sa vie dans les arbres comme un Robinson Crusoé arboricole.
Du piégeage des petits animaux à la lutte contre les bandits et les envahisseurs en passant par la chasse au gros gibier et à la dénonciation des voleurs, il devient le guetteur, la sentinelle avancée, le protecteur, le démiurge des populations locales et alentour avant de redevenir un isolé, un original, un excentrique, etc…
Mais sa vie est avant tout une parabole de l’effondrement des murs d’une société qui amorce un renouveau complet, la révolution française est en gestation, le Dieu de Rousseau supplante peu à peu celui des jésuites. Du haut de son arbre Côme a une autre vision du monde, il peut tendre la main à la famille qu’on ne fréquente plus depuis longtemps, jouer avec les petits pauvres, travailler avec les paysans, abattre les cloisons sociales qui séparent les classes et les castes, inventer une nouvelle forme de vie, une nouvelle société ouverte sur les idées modernes. Les livres sont ses instruments d’instruction et d’éducation, il s’efforce de les faire circuler pour que tous puissent en profiter, « …il considérait les livres un peu comme des oiseaux et ne voulait pas les voir immobilisés dans des cages. »
« J’avais l’impression qu’il m’ouvrait les portes d’un royaumes nouveau, devant lequel il fallait rejeter confiance et poltronnerie, pour s’élancer dans un grand mouvement d’enthousiasme et de solidarité, » pourra dire Blaise, son interface avec le monde rampant, celui qui essaie de le comprendre et de le faire comprendre. Du haut de son perchoir, Il a brisé les contraintes sociales et les préjugés, démoli la tradition, abattu les murs car « dresser un mur, c’est s’exclure. »
Côme n’aime pas plus la maréchaussée que Brassens, il est toujours du côté des faibles, des oppressés mais aussi des nations contre les empires, de la modernité contre la tradition. Il n’échappe cependant pas au piège de l’amour et même s’il nous explique « … comment s’envoyer en l’air dans les arbres », celui-ci restera un grand problème pour lui.
Dans une écriture fluide et souple dont la seule lecture est un plaisir, Calvino nous emmène, à la suite de Côme, dans une profonde réflexion philosophico-politique appliquée à la fin du XVIII° siècle mais qui pourrait être transposée à la fin du XX° siècle sans grandes difficultés. « Sa vérité était d’un autre ordre, elle avait quelque chose de total, elle ne pouvait pas s’exprimer par des mots, mais uniquement en vivant comme il vécut. »
Il me reste après cette lecture une question, ou plutôt deux, Kiran Desaï avait-elle lu ce roman avant d’écrire « Le gourou sur la branche » ? Et, Calvino avait-il connaissance de « La harpe d’herbes » de Truman Capote lorsqu’il a entrepris la rédaction de ce texte ?
superbe!
Critique de Lauram (, Inscrite le 19 septembre 2010, - ans) - 19 septembre 2010
Je l'ai lu il y a quelques années et il a été au départ d'une véritable passion pour "Calvino", sans cesse renforcée par des lectures d'autres de ses oeuvres.C'est vraiment un livre magnifique, où chacun peut trouver son compte... Un conte philosophique, oui! Mais tellement plus original et humain que ceux de Voltaire! Ici, on rit, on rêve, on pleure même parfois en lisant... Les personnages ont beau être complétement décalés, ils sont touchants; et cela, même Zadig ne peut y prétendre!
Une livre magnifique, loin d'être un simple classique!
Une livre magnifique, loin d'être un simple classique!
Très bon!
Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 25 janvier 2010
Calvino est décidément un des auteurs les plus innovants et imaginatifs qui soit.
Avec le baron perché il signe un conte philosophique moderne (c'est la quatrième de couv' qui le dit, et je suis d'accord!) intéressant.
J'ai trouvé que les enseignements qu'on pouvait en tirer sont parfois contradictoires, et c'est là la richesse du roman. Le paradoxe fait partie de notre vie, après tout.
Par exemple, Comment interpréter l'obstination de Côme? A mon sens de deux façons:
- Comme une preuve de courage, de ténacité, d'intelligence. une figure du philosophe des Lumières.
- Comme une critique de l'obstination et de la volonté de suivre SA voie à tout prix. Pourquoi ne fait-il pas de concession pour la femme qu'il aime??? Du coup, il la perd, et se retrouve malheureux, et de plus en plus solitaire.
Au final, le récit est extrêmement intéressant, très riche, souvent drôle.
Avec le baron perché il signe un conte philosophique moderne (c'est la quatrième de couv' qui le dit, et je suis d'accord!) intéressant.
J'ai trouvé que les enseignements qu'on pouvait en tirer sont parfois contradictoires, et c'est là la richesse du roman. Le paradoxe fait partie de notre vie, après tout.
Par exemple, Comment interpréter l'obstination de Côme? A mon sens de deux façons:
- Comme une preuve de courage, de ténacité, d'intelligence. une figure du philosophe des Lumières.
- Comme une critique de l'obstination et de la volonté de suivre SA voie à tout prix. Pourquoi ne fait-il pas de concession pour la femme qu'il aime??? Du coup, il la perd, et se retrouve malheureux, et de plus en plus solitaire.
Au final, le récit est extrêmement intéressant, très riche, souvent drôle.
Surprenant !
Critique de Nicolas D. (Lille, Inscrit le 19 octobre 2006, 42 ans) - 29 juillet 2009
Il s'agissait là de mon premier "Calvino"... et quelle bonne surprise.
J'ai d'abord été quelque peu dérouté par le style, puisque sortant d'un tout autre chef-d'oeuvre : Les Métamorphoses.
Une fois la syntaxe et la rhétorique digérée, on ne peut qu'engloutir les pages et se régaler des exploits de notre sylvestre baron !
Fait curieux, il m'a semblé que le style progressait à mesure que le protagoniste vieillissait, se cultivait... et ce alors que le narrateur ne se trouve être que le frère du baron...
Peut-être s'agit-il d'un effet narratif nouveau... ou peut-être devrais-je me racheter quelques neurones...
Conclusion : Excellent ! Vraiment "Voltairien"
J'ai d'abord été quelque peu dérouté par le style, puisque sortant d'un tout autre chef-d'oeuvre : Les Métamorphoses.
Une fois la syntaxe et la rhétorique digérée, on ne peut qu'engloutir les pages et se régaler des exploits de notre sylvestre baron !
Fait curieux, il m'a semblé que le style progressait à mesure que le protagoniste vieillissait, se cultivait... et ce alors que le narrateur ne se trouve être que le frère du baron...
Peut-être s'agit-il d'un effet narratif nouveau... ou peut-être devrais-je me racheter quelques neurones...
Conclusion : Excellent ! Vraiment "Voltairien"
Conte philosophique et parodique
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 15 décembre 2005
Les aventures du baron dans les arbres sont en effet très drôles. Il voyage, devient philosophe, franc-maçon, révolutionnaire, tombe amoureux... tout cela sans descendre sur terre. Le ton est léger, certaines scènes sont vraiment très amusantes, je pense aux démêlés avec les jésuites ou la colonie d'émigrés espagnols qui vivent dans les arbres. En plus Calvino aime les arbres et les décrit très bien : des chênes, des noyers, des ormes - et oui, nous sommes au 17ème siècle et en Italie : la graphiose de l'orme n'a pas ravagé l'espèce comme chez nous (rendez-nous nos ormes !!)
On peut voir dans ce livre un conte philosophique et parodique de Voltaire dont le jeune héros suit et applique la pensée. C'était mon premier contact avec Italo Calvino qui est un auteur classique italien (mort en 1957)
On peut voir dans ce livre un conte philosophique et parodique de Voltaire dont le jeune héros suit et applique la pensée. C'était mon premier contact avec Italo Calvino qui est un auteur classique italien (mort en 1957)
un style à la Voltaire
Critique de Bananamooon (, Inscrite le 4 février 2005, 36 ans) - 15 octobre 2005
Je suis à la fois d'accord avec la critique de KVQ et celle de Dedel : c'est un vrai conte philosophique, très souvent drôle, qui me rappelle le style de Voltaire dans Zadig. Il est vrai que les descriptions de Côme dans son arbre peuvent être lassantes à la longue, toutefois on ne peut accuser Calvino de se répéter : inventif jusqu'à la dernière page, de quoi nous donner envie de suivre l'exemple du Baron !
(j'aurais cependant aimé que le narrateur, Blaise, petit frère de Côme, prenne plus d'importance dans l'histoire, son personnage reste effacé, un peu trop lisse, peut-être...)
(j'aurais cependant aimé que le narrateur, Blaise, petit frère de Côme, prenne plus d'importance dans l'histoire, son personnage reste effacé, un peu trop lisse, peut-être...)
original...
Critique de Dedel (, Inscrite le 18 avril 2005, 36 ans) - 18 avril 2005
Un conte certes très bien écrit avec beaucoup de fantaisie...mais au fil des pages, le lecteur se lasse quelque peu d'une description continuelle du baron dans son arbre...
a vous de voir!
a vous de voir!
Indispensable !
Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 32 ans) - 26 août 2004
Un livre comme ca, on n'en ressort pas indemne. Eblouissant ! Le meilleur Calvino ! Ce conte est inventif, génial, avec un style superbe. Un vrai traité d'insoumission à l'usage de tous les enfants terribles. Côme est un vrai personnage romanesque, capricieux, grandiloquent, séducteur, romantique, rebelle.
Forums: Le baron perché
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