L'immeuble d'en face
de Jean-Pierre Andrevon, Philippe Cousin

critiqué par Cédelor, le 21 août 2018
(Paris - 53 ans)


La note:  étoiles
Un livre qui n'est pas commun, drôle, cocasse, étrange, effrayant
Ayant déjà apprécié Jean-Pierre Andrevon dans d’autres ouvrages de sa main, en chinant dans une librairie spécialisée dans les romans de SF, de policier et d’espionnage des temps anciens et héroïques du roman de gare (mais pas que, il y a aussi des vieux BD et comics introuvables ailleurs), je suis tombé sur ce titre « L’immeuble d’en face », co-écrit avec Philippe Cousin. Jamais entendu parler de ce bouquin, écrit au début des années 80. Bien que me doutant que ce ne fut pas un chef d’œuvre, je l’ai acheté par curiosité. Et durant ces dernières vacances d’été, je l’ai enfin lu !

Alors disons-le tout net, j’ai retrouvé avec plaisir l’excellente patte littéraire de Jean-Pierre Andrevon, quoique je ne saurai pas la distinguer de l’autre patte, celle de son partenaire co-écrivant, même s’il me semble qu’il en a écrit la plus grande partie, d’après le style que j’ai cru reconnaître. Cet homme a de la facilité à écrire, c’est clair.

Maintenant, pour ce qui est du livre, c’est en fait une série de nouvelles, chacune décrivant des événements qui se déroulent dans chacun des appartements d’un même immeuble à Paris. Soit 10 appartements, donc 10 nouvelles. Le procédé est plutôt original, plus encore quand les nouvelles sont démentes, loufoques ou effrayantes ou tout à la fois ! L’ensemble reste inégal, certaines nouvelles sont meilleures que d’autres. Tout reste excellemment bien écrit, avec beaucoup d’humour.

Mes préférés sont :
- « Cette lumière qui vient des ténèbres », un homme qui se réveille dans son appartement, étrangement baigné d’une lumière surnaturelle, avec des êtres de sa famille morts depuis longtemps. Un morceau d’écriture d’anthologie très cocasse !
- « L’homme à qui les extra-terrestres prirent tout », l’histoire d’une expropriation de la Terre par des extraterrestres qui l’ont envahi, et qui passent dans tous les domiciles pour noter tout ce qu’ils vont emporter chez eux, dont celui d’un écrivain de SF. Hilarant et sombre à la fois.
- « Table ouverte », la plus ignoble mais non la moins délicieuse, cette histoire d’anthropophagie osée et outrée !
- « La jeune morte du 5ème », une femme morte qui revient en revenante, un traitement original et émouvant du thème.
- « L’australien », un type complètement déjanté mais qui va au bout de son rêve absurde, et qui finira en beauté, une belle histoire tout de même !

Et les autres histoires sont plus ou moins du même acabit, absurdes, insolites, poétiques, inquiétantes, répugnantes. La plupart sont d’un grand plaisir à lire sauf une ou deux qui n’accrochent pas. En tout les cas, un livre qui n'est pas commun.