Les ruses de la nature
de Martin Stevens

critiqué par Colen8, le 24 août 2018
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Symbiose, parasitage, vol, triche, tromperie, la pression sélective à l’œuvre
Se nourrir, se reproduire avant d’être dévoré mort ou vif, la loi de l’évolution par la pression sélective du milieu est aussi simple que ça. Des chenilles de papillon se font transporter puis entretenir dans des fourmilières en imitant les phéromones de la reine jusqu’au moment de l’envol, à temps pour ne pas être éliminées. Les syrphes, de l’espèce des mouches, se font craindre en adoptant les formes et couleurs des guêpes, des abeilles ou des bourdons. Certaines araignées prennent l’apparence de fourmis redoutées pour leur venin toxique trompant ainsi leurs prédateurs. Des papillons se parent de couleurs et de dessins afin leurrer les oiseaux ou les chauves-souris prêts à les avaler. Des oiseaux et pas seulement le coucou pondent leurs œufs dans des nids d’autres espèces qui les nourriront comme leurs oisillons jusqu’à maturité s’ils ne se font pas rejeter entre-temps. Et que dire des parades nuptiales pour se donner les meilleures chances de transmettre ses gènes consistant à attirer les femelles tout en écartant les rivaux ?
Les publications universitaires recensées ici rapportent les mimétismes visuels, sonores ou chimiques, les stimulations sensorielles, les formes de camouflages propres à certaines espèces d’insectes, de reptiles ou d’oiseaux mais pas seulement. Observés dès l’époque victorienne par les fameux naturalistes Alfred Wallace et Henry Bates, de plus en plus étudiés dans des expériences rigoureuses mettant en œuvre des ressources et des techniques sophistiquées, il reste beaucoup à découvrir et à interpréter sur les phénomènes en question guidés par l’évolution, souvent par la coévolution. On remarque les merveilles d’ingéniosité pour une même fonction de leurre ou de protection où les changements sont apparus à plusieurs reprises de façon indépendante.