La petite fille qui voulait voir la guerre de Jean-Yves Le Naour (Scénario), Christelle Galland (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Légende, contes et histoire , Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers , Sciences humaines et exactes => Histoire
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Bande dessinée d'actualité et incontournable !
Dans ces temps de commémoration de la fin de la Grande Guerre, le monde éditorial de la bande dessinée propose un grand nombre d’albums ou séries… Avalanche de bédés ne signifie pas toujours qualité au rendez-vous, ni le contraire d’ailleurs. Il y en a pour tous les goûts en fonction de l’âge, des pôles d’intérêts, de la culture, des envies du moment… Je n’aurai certainement pas le temps de tout présenter avant le 11 novembre 2018 mais je vais essayer d’en mettre quelques titres à l’honneur et je commencerai aujourd’hui par l’album La petite fille qui voulait voir la Guerre de Le Naour et Galland.
Pourquoi commencer par celui-là ? Tout d’abord parce que je l’ai lu d’une traite avec beaucoup de plaisir, d’autre part parce que l’objectif n’est pas de délivrer une vérité ultime sur la guerre en faisant revivre un héros mais de raconter comment une fille d’aujourd’hui, intriguée par son nom sur un monument aux morts, cherche à savoir qui était son arrière-grand-père…
Mais il y a aussi une raison plus terre à terre et locale : l’arrière-grand-père est mobilisé dans un régiment d’infanterie de Mâcon et donc c’est une histoire de Saône-et-Loire à laquelle je ne pouvais pas échapper ni me soustraire !
Ce qui est pertinent c’est que l’enquête est menée par une jeune fille bien de notre époque. Elle est motivée parce qu’elle doit faire un exposé libre et que le sujet qu’elle a choisi est son arrière-grand-père. Il faut qu’elle ait donc une bonne note ! Ce qui est fort aussi c’est que pour réaliser son exposé, elle doit faire appel à la force familiale. Il s’agit donc d’une enquête intergénérationnelle assez touchante sur le fond et la forme…
On peut aussi noter que tout cela est assez dramatique car l’arrière-grand-père en question est porté disparu dès l’un des premiers combats de cette guerre. Faire son deuil sans corps et sans certitude, c’est encore plus difficile et incompréhensible pour une enfant… Cette enfant ce sera la grand-mère de notre enquêtrice, même âge et même prénom, Clémence. L’une va pouvoir s’identifier à l’autre et cet exposé est presque vécu, ressenti avant d’être conceptualisé…
Les conclusions de Clémence sont fortes et méritent d’être entendues aujourd’hui, au moment où l’on commémore cette fin de guerre. Dans une guerre, il n’y a pas de vainqueur, juste des morts, des blessés et des familles tristes à tout jamais… On comprend bien qu’il ne va pas s’agir de célébrer une victoire mais plutôt se souvenir d’un drame, d’une barbarie, d’une boucherie… Enfin, c’est bien de se souvenir de ceux qui sont morts, qui ont donné leurs vies mais il faudrait se souvenir beaucoup plus de ceux qui ont souffert et de celles qui ont porté la charge des familles, des exploitations agricoles, des entreprises… Ne nous laissons pas aveugler par les noms des morts au combat et pensons réellement à toutes les victimes de la guerre comme le montre très bien cet album remarquable pour faire comprendre la guerre… Comme l’écrivait Jacques Prévert : « Oh, Barbara, quelle connerie la guerre ! »
Voici donc un bel album à lire, offrir, faire lire et qui est parfaitement adapté à un très large public. La petite fille qui voulait voir la Guerre est signé Jean-Yves Le Naour et Christelle Galland, c’est édité chez Grand Angle et je vous en souhaite bonne lecture en ces temps de souvenir…
Les éditions
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La petite fille qui voulait voir la guerre
de Le Naour, Jean-Yves Galland, Christelle
Bamboo éd.
ISBN : 9782818947128 ; EUR 14,50 ; 26/09/2018 ; 56 p. ; Album
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