Tango - tome 2 - Sable rouge
de Matz (Scénario), Philippe Xavier (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 6 novembre 2018
( - - ans)


La note:  étoiles
Tout va toujours bien jusqu'à ce que tout aille mal et après c'est trop tard.
Au début de l’histoire nous retrouvons Tango et Mario sur le voilier de celui-ci, en train de naviguer dans la Mer des Caraïbes. Après une escale à la Barbade pour se ravitailler, nos deux compères font route vers une île où le grand-père de Tango, Mike, a pris sa retraite. Chemin faisant, leur voilier est pris dans une tempête tropicale, dont ils mettront trois jours à s’échapper. Nos deux amis trouvent alors un petit bateau à la dérive, sans personne à bord, qu’ils prennent en remorquage.

Arrivés sur l’île, Tango retrouve son grand-père qu’il n’a pas revu depuis sept ans et Camilo un ami de celui-ci. Ils lui apprennent que le petit bateau qu’il a trouvé appartient à un troisième compère à eux, Luis, porté disparu en mer depuis deux jours… Tango retrouve aussi Alma, la fille de Luis, son amour de jeunesse.

Débarque alors un hélicoptère avec trois bandits à bords. Ils viennent encore une fois menacer les habitants de la petite île, - dont ils veulent se rendre maîtres -, car ils ont besoin d’un point de chute pour leur trafic de drogue. Mais les habitants de l’île, Mike en tête, refusent de s’en aller, car ils sont là chez eux. Les trafiquants leur jettent alors le cadavre de Luis, qu’ils ont froidement exécuté pour les persuader d’obéir…

Tango et Mario, mêlés malgré eux au conflit, décident de rester sur l’île et d’aider les habitants à se défendre…

Une fois n’est pas coutume commençons par les dessins réalistes de M. Philippe XAVIER qui je dois le dire sont vraiment exceptionnels! Aidés il faut aussi le dire par les magnifiques coloriages de M. Jean-Jacques CHAGNAUD. Les premières pages qui se passent en mer, comme d’ailleurs les autres scènes maritimes sont d’une grande beauté! Vraiment à couper le souffle! Il n' y a rien à redire dessus, vraiment du grand art! Les contrastes des bleus sont restitués de manière incroyable, et franchement on s’y croirait presque! C’est beau, bien fait, bien travaillé, bien fini. Les personnages sont bien dessinés avec mention spéciale aux visages, aisément reconnaissables. Les cases avec un fond jaune neutre passent moins biens, mais bon on les oublie vite devant la majesté des autres dessins, et les reconstitutions sont criantes de vérité! S’il n’en faut qu’une preuve, et si vous avez l’occasion d’avoir cette BD en main, jetez un coup d’œil à la page 33, je pense que cela sera suffisant pour vous en convaincre!

Autant je suis admiratif des dessins, autant le scénario, lui, me déçoit. Où comme je le dis parfois dans mes critiques, il est aussi épais qu’une chips! C’est trop simple, pour ne pas dire simpliste! C’est classique, vu et revu! Behn oui, les méchants d’un côté qui veulent quelque chose que les gentils ont – ici une île – d‘un côté et de l’autre, les gentils qui bien sûr ne comptent pas se laisser faire et décident de se battre… Les méchants arrivent, - d’ailleurs on se demande pourquoi ils respectent le délai prévu (Pg 54), plutôt que de profiter de l’effet de surprise - autant tout de suite téléphoner aux gentils pour leur dire qu’ils arrivent-, et ils se font tous tuer…

Oui un peu court quand même pour une BD de 70 pages, non? On ne s’ennuie pas disons-le. Mais il n’y a pas grand-chose de nouveau à se mettre sous la dent! Le scénario est d’un classique désarmant! C’est plat, lent, ça manque d’ampleur, de souffle, de consistance, d’inventivité! On pourrait presque croire que le scénariste a simplement recyclé l’histoire d’un vieux Western américain des années 60! J’en attends quand même beaucoup plus d‘un grand scénariste comme Alexis «Le Tueur» MATZ!

Quelques points positifs à signaler toutefois: D’abord la psychologie des personnages, qui se voit ici bien développée, ainsi p. ex. on en apprend beaucoup plus sur la jeunesse de Tango, dont d’ailleurs qu’il s’appelle John de son vrai nom, et qu’il a été élevé par son grand-père Mike, ancien de la Navy.
Ensuite, le découpage qui franchement est une réussite totale. La technique des dessins (ou des phylactères), qui ressortent des cases pour «mordre» sur la case du haut (Pg14-15 ou Pg 41) est vraiment une réussite. On croirait presque des dessins en 3D! A noter aussi les cases entièrement de couleur bleue ou noire (Pg 61 ou Pg 65), avec juste le son que fait l’arme en tirant je suppose pour limiter l’aspect visuel de la violence dans la BD. Vraiment de très bonnes idées, je dois dire.

Bon, encore une fois je finis cette BD un peu déçu! Encore une fois c’est certes très classique mais d’une rare efficacité! Je reste par contre encore une fois sur ma faim en ce qui concerne le fait de dire que je viens de lire une «grande» BD!
Aventure aux bahamas 7 étoiles

Cette fois, ce sont les Antilles qui servent de décor aux aventures de Tango. Couchers de soleil sur l’océan, îles paradisiaques, c’est magnifiquement dessiné. Nous faisons aussi la connaissance du grand-père de notre héros et c’est lui aussi un sacré tempérament. Assez rapidement, notre jeune baroudeur se retrouve au cœur d’une embrouille bien musclée contre des gangsters armés jusqu’aux dents. Les ingrédients de base sont respectés. De l’action, des beaux paysages et un héros charismatique. Pas une once d’originalité, mais le résultat est parfait et j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce deuxième tome.

Kabuto - Craponne - 64 ans - 30 décembre 2018