Le bourreau T03: La Fête des fous
de Mathieu Gabella (Scénario), Julien Carette (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 13 novembre 2018
( - - ans)


La note:  étoiles
UNE FIN EN QUEUE DE POISSON!
Le Bourreau, l’exécuteur qui faisait trembler le tout Paris, est désormais en quête de rédemption. Il a découvert l’identité secrète du Bouffon, en fait un pantin, une projection mentale d’une vieille connaissance à lui, ancien apprenti comme lui: Le Copiste. C’est l’ancien apprenti du moine, par qui il recevait ses ordres. Un être difforme portant un masque de fer! Celui-ci est revenu à Paris pour affronter et régler ses comptes une bonne fois pour toutes avec son frère: Le roi de France!

Pire encore pour le Bourreau, il a découvert que d'autres enfants enlevés puis élevés par les sbires du roi, ont développé de force le «don». Ils sont aussi forts, redoutables et invincibles que lui ! Un groupe créé de toutes pièces pour les tuer, lui et le frère du roi. Selon le vieil adage «L’ennemi de mon ennemi…», l'heure est à l'union sacrée entre les deux anciens adversaires.
Malheureusement la Fête des Fous approche, or c'est le seul jour de l'année où le Bourreau ne peut plus rien faire, car ce jour-là il n'a plus aucun pouvoir...

Le Bourreau part cependant à la recherche des autres enfants ayant développé comme lui le don, qu’il veut sauver de gré ou de force, mais n’est-ce pas se jeter tout droit dans la gueule du loup…

Enfin, et avec plus d‘un an de retard, les éditions Delcourt nous proposent la suite (et fin) de la série «Le Bourreau» qui était originellement prévue au deuxième semestre 2017! Hélas, trois fois hélas ce volume est loin, très loin d‘avoir les qualités des deux précédents!

Si les dessins de M. Julien CARETTE sont toujours aussi corrects, (notamment les vues de la ville de Paris au Moyen-âge), pas vraiment exceptionnels mais tout de même bien finis, bien léchés, notamment au niveau des visages et des représentations du masque du bourreau, les couleurs de M. Simon CHAMPELOVIER toujours aussi belles (notamment les rouges et jaunes des incendies représentés) et aussi sombres (mais bon c’est l’époque et le scénario qui veut cela), je ne peux malheureusement pas en dire autant du scénario de M. Mathieu GAMBELLA, qui lui est vraiment catastrophique!

C’est simple. On n’y comprend rien! C’est trop compliqué, il y a trop de «flash-back» qui «parasitent» l’histoire qui se déroule, c’est trop entremêlé, trop alambiqué, trop tordu… On ne sait plus qui est qui, qui a quel pouvoir et pourquoi tel et tel sont amis ou adversaires d’ailleurs…
On a l’impression que M GAMBELLA ne sait pas trop lui-même où il veut mener son scénario! Il en veut trop et trop bien faire, trop en mettre, et selon le principe du «Qui trop étreint, mal embrasse», il parvient exactement à l’effet inverse! Le tout manque de liant, de continuité chronologique, de persistance. Je vous jure! Entre apprenti, élève, maître, élève qui tue son maître, maître qui se donne la mort, élève qui rejoint le «côté obscur » etc…

Un vrai scénario à la "Star Wars"... Agrémenté de la légende du masque de fer!
J’ai dû relire la BD trois fois pour être sûr d’avoir bien compris l’histoire, et pouvoir vous proposer cette recension! Sans compter quelques invraisemblances criardes! Pg. 51 P. ex. comment le bourreau peut-il dire à ses adversaires «Vos costumes ne sont pas ignifugés»? Mais enfin, l’histoire est censée se passer au Moyen-âge!

Je finis cette série sans vraiment trop savoir quoi en penser… Les deux premiers volumes étaient excellents il faut le dire, celui-ci frôle la médiocrité! Donc, il m’a un peu gâché tout le plaisir que j’avais pris à la lecture des deux autres… Finalement? Une série pour rien?

P.S. : Un conseil toutes fois si vous vous lancez dans la lecture de ce troisième opus, relisez les trois volumes, l’un derrière l’autre au risque de vous perdre complètement dans l’histoire!